En ces jours de fête de l’Aïd El Seghir, selon notre appellation du terroir, déployant la grâce de ses moments privilégiés, il ne serait pas fortuit de consacrer ces lignes à la joie et au bonheur de lire.
Une des fonctions de la littérature est de donner à lire, non seulement des expériences mais aussi des états de société. Cette fonction peut faire de la littérature un moyen de transmission intergénérationnelle et de cohésion sociale, sans rien nier des contradictions ou des oppositions qui peuvent traverser les sociétés.
Nous nous verrons en août», grâce à Internet j’ai lu quelques pages du roman inédit de Gabriel Garcia Marquez publié à titre posthume, dix ans après sa mort.
Il est un bel ouvrage du regretté Mostapha Lacheraf portant le titre de Des noms et des lieux dont l’intitulé de la présente chronique s’inspire. Dans cet essai, parmi les plus remarquables consacrés à l’algérianité, Lacheraf, avec l’esprit et la plume alertes qu’on lui connait, dresse un tableau textuel qui consacre tant l’anthroponymie que la toponymie de notre beau pays, au fil d’un récit autobiographique aussi dense que représentatif, puisqu’épousant l’histoire de tout un pays et du pays profond qui en est la sève.
Faire de la littérature, c’est d’abord raconter des «histoires», en vers ou en poème, pour la poésie, en conte, en récit ou, le plus conventionnellement, selon la typologie consacrée, en roman, ce faiseur de «mondes». Mais raconter des histoires ne part pas de rien, il y a, bien sûr, nos expériences personnelles, notre vécu, notre histoire personnelle, et il y a l’histoire, celle avec un grand H, celle qui est la véritable source d’inspiration des écrivains, la muse des idéalistes.
Écrire, n’est ce pas tenir le taureau par les cornes ? Le taureau de ce que nous sommes et de ce que sont les choses autour de nous, de ce qui constitue ce qu’on nomme la vie et qu’on a bien du mal à définir autrement qu’en sachant qu’on s’y inscrit.