Le nombre d’affaires de grosses malversations, récemment dévoilées en Tunisie, révèle un niveau alarmant de corruption, notamment dans les entreprises publiques, touchant tous les niveaux, de la petite tâche de distribution des denrées de base aux appels d’offres internationaux.
Le 24 décembre incarnera le début pratique des élections d’une deuxième Chambre en Tunisie, conçue par le président Kaïs Saïed, pour exprimer les vœux citoyens et concevoir, avec leur participation, le développement de leurs régions. Le Conseil national des régions et des districts sera élu en trois étapes, locales par les citoyens, régionales par les représentants locaux et nationales par les délégués régionaux.
L’affaire a éclaté le 10 novembre 2023 lorsque Youssef Aouadni, le secrétaire général de l’Union régionale du travail de Sfax, a été convoqué à une audition par la Garde nationale d’El Aouina, à Tunis, qui l’a laissé libre ce jour-là. Ce n’est qu’avant-hier que le parquet a décidé de sa garde à vue, lui et trois syndicalistes du secteur du transport de Sfax.
Le groupe Mabrouk a toujours tiré son épingle du jeu, même après la chute de Ben Ali en 2011. Gérant des portefeuilles dont le chiffre d’affaires annuel dépasse le milliard d’euros, la fratrie, composée de Mohamed Ali, Ismaïl et Marouane Mabrouk, ne s’est pas attirée la colère des gouvernements successifs, en parvenant à passer à travers les mailles des divers contrôles.
Le Président Saïed a annoncé la couleur, début août dernier, lors de la passation de pouvoir entre la cheffe de gouvernement sortante Najla Bouden et son successeur Ahmed Hachani. Saied avait promis de passer à l’acte avec le nouveau chef de gouvernement dans la lutte contre la corruption et l’édification du nouveau pouvoir. Les observateurs avaient alors compris que le Président annonçait le passage à l’application de son concept de gouvernance, après une phase de ratissage du terrain sous Bouden.
Plus de 270 universitaires, originaires d'Europe, des États-Unis et de Tunisie, ont signé une pétition pour révoquer le titre honorifique décerné en 2021 par l'université italienne de La Sapienza au président tunisien, Kaïs Saied.
A chaque étape ses acteurs. C’est la vérité de Lapalisse et c’est ce qui s’est passé avant-hier en Tunisie avec le passage de relais entre Najla Bouden et Ahmed Hachani à la tête du gouvernement. C’est en ces termes que Kais Karoui, un activiste politique présenté hier par un animateur de la Radio IFM comme acteur dans l’entourage du président Kais Saïed s'est prononcé. «Non, Najla Bouden n’a pas démérité. Mais, elle n’est pas indiquée pour la prochaine étape, celle de l’édification du projet», a-t-il assuré. Kais Karoui faisait partie de l’équipe de campagne du Président lors des élections de 2019. Aujourd’hui, il est juste un activiste politique, fan de Kais Saïed. Les animateurs des radios et des télés se rabattent sur ces personnes, faute de structure officielle parlant au nom du Président.
Constat paradoxal en Tunisie avec la quasi-majorité de la population qui ne grogne pas spécialement malgré la grave crise socioéconomique.
La question de la présence des Africains dans la ville de Sfax, cité côtière située à 270 km au Sud de Tunis, a suscité davantage d’intérêts ces dernières 48 heures avec le décès d’un autochtone poignardé par des Africains, selon des caméras de surveillance. Sfax accaparait déjà les attentions puisque c’est à partir de ses côtes que partent la majorité écrasante des tentatives de migration irrégulière.
Nouvelle visite en six jours de la cheffe du gouvernement italien à Tunis, accompagnée de son homologue hollandais et de la présidente de la commission européenne. Meloni veut battre le fer tant qu’il est chaud et montrer au Président Saied ce dont elle est capable. La Tunisie attend l’effet de la pression européenne sur son dossier auprès du FMI.
Giorgia Meloni a été élue par les Italiens en septembre 2022 sur une promesse de fermeté contre la recrudescence des traversées irrégulières de la Méditerranée, notamment à partir de la Tunisie.
Les États-Unis se sont récemment rangés aux côtés de l’Italie et la France pour demander le réexamen des conditions d’acceptation du dossier tunisien auprès du Fonds monétaire international.
Un 1er mai plutôt morose à Tunis en cette année 2023. Pourtant, c’est la pleine crise socioéconomique et financière. Et cette date est synonyme ces dernières années de discours incendiaires des dirigeants syndicalistes pour exprimer leurs revendications.
Choix très symbolique par le Président Saïed de s’aligner sur les traces de Bourguiba, pour annoncer son refus de tout diktat. C’est la Marche vers une nouvelle indépendance. Démarche très risquée.
Le président tunisien, Kais Saïed, qui n’avait pas été vu en public depuis le 22 mars, est réapparu dans une vidéo de ses services lundi en début de soirée avec la cheffe du gouvernement et a démenti toute vacance du pouvoir. Quelques heures auparavant, le chef du Front de salut national (FSN, principale coalition d’opposition) avait appelé le gouvernement à dévoiler les raisons de «l’absence» du Président, assurant avoir été informé qu’il avait eu des «problèmes de santé».
Pékin et Moscou observent attentivement ce qui se passe en Tunisie. Ainsi, l’ambassadeur de Chine à Tunis a exprimé le 17 mars dernier «la prédisposition de son pays à soutenir davantage la Tunisie dans divers domaines».
Déclarations alarmistes du commissaire européen Borell, annonçant un risque imminent d’effondrement financier. Réactions modérées de la Tunisie, insistant sur son indépendance et sa souveraineté nationale. Les dessous et les perspectives d’une crise complexe entre la Tunisie et l’UE.
Le décret n° 2023-9 du 8 mars 2023, publié par le Journal officiel tunisien le 9 mars, annonce la dissolution de tous les conseils municipaux et désigne les secrétaires généraux des municipalités pour assurer l’intérim sous l’égide du gouverneur de la région jusqu’à l’élection des nouveaux conseils.
Les Tunisiens sont appelés aux urnes demain pour se prononcer sur le projet de Constitution du président Kaïs Saïed. L’opposition n’arrive pas à s’unir faute d’un programme minimum et d’un leader charismatique. Le oui l’emporterait largement, selon les observateurs.
Le Pr Sadok Belaïd est l’un des premiers spécialistes tunisiens en droit ayant marqué la formation des juristes en Tunisie indépendante. Cet éminent expert a été nommé le 20 mai 2022 par le président Saïed comme président coordinateur de la commission consultative pour la nouvelle République ; le décret de nomination prévoyait de remettre le projet de la Constitution au président de la République au bout de 30 jours. L’étroitesse des délais n’a pas empêché le Pr Belaïd et sa commission de respecter le deadline. La surprise fut que le président Saïed a largement modifié le projet initial, poussant le Pr Belaïd à crier aux «risques considérables de défaillances» et à considérer «dangereux» le projet de Constitution soumis au référendum populaire du 25 juillet 2022.