Au coeur du plus grand désert du monde et de l’autre côté de la frontière algérienne, le convoi russe s’est étonné de voir des soldats de l’Azawad, mouvement indépendantiste targui, être postés en tant que premiers représentants du Mali à la place de l’armée malienne.
Avec le drapeau amazigh. On est où ? a demandé Kadirov. Poutine a détaillé la physionomie de l’étendard :
C’est quoi cette fourchette au milieu du drapeau ? C’est pour manger ?
Au poste de douane, un officier targui en kalachnikov contrôle les papiers du groupe pendant que Brahim, l’officier algérien qui accompagne le groupe, traduit. Bien sûr, le Targui a reconnu Poutine :
A l’époque, il aurait fallu appeler Paris pour vous laisser passer…
L’officier a rendu les papiers au Président russe puis a souri :
Bienvenue en Azawad. Vous avez quelque chose à déclarer ?
Rien, a répondu Poutine.
Vous pouvez y aller.
Camions blindés, armes lourdes et fusils d’assaut, radars, missiles sol-air et sol-sol, à part ça, rien à déclarer. Dans la poussière du désert, le lourd convoi s’est ébranlé vers le Sud-Ouest par la fameuse piste «Clauzel» au milieu de mines
artisanales, barrages humains et pièges naturels. Boughessa, au sud de Timiaouine, Abeibara, puis au pied de l’Adrar
Tigharghar, château d’eau de la région, Aguelhok dans la vallée du Tilemsi, Telabit et enfin Kidal au coeur de l’Adrar des Ifoghas, le grand et unique massif de la région. Même si le drapeau malien flotte aussi, à l’entrée est affiché un :.VII, qui signifie Kidal en tifinagh, la langue ancestrale ne comportant pas de voyelles. Des Casques bleus sont postés, en remplacement des militaires français de la force Barkhane qui ont quitté la ville.
Ce sont des amis, explique Brahim. Ne croyez pas que je ne suis pas l’actualité, lui répond Poutine, vous n’avez pas d’amis, même les Tunisiens viennent de passer en procès 39 de vos harraga déclarés disparus
depuis 2008. Vous voulez qu’on envahisse aussi la Tunisie ?
Je dis ça, je ne dis rien…
… à suivre