Poutine à Tin Zaouatine (5)

07/04/2022 mis à jour: 00:48
1918

15 000 habitants, dont une partie constituée de Subsahariens, entassés dans des maisons en toub, dans cette commune rattachée à la nouvelle wilaya d’In Guezzam qui compte paradoxalement moins d’habitants.

La nuit est tombée, le f’tour sous la direction de Kella, la Targuie la plus influente du village qui a rassemblé tout le monde à table autour de délicieux mets, dont l’entrée, soupe de tomates séchées au ras el hanout.

Le wali d’In Guezzam, venu pour l’occasion, a immédiatement attaqué, suivi par l’ensemble de la troupe.

La suite a été à la hauteur de la discussion, une tchektchouka entre Algériens, Maliens et Nigériens, Tchétchènes islamistes et communistes russes, autour de la Francafrique, néo-nazis, djihadistes et occidentaux, force Barkhane et Wagner, Azawad contre Etat central et accords d’Alger.

Kella a stoppé la discussion qui devenait un petit peu houleuse, surtout que Brahim, officier servant de traducteur pour les Russes, ayant fait ses études chez eux, n’arrivait pas à suivre et faisait des erreurs. Kella a insisté, le f’tour c’est sacré, les disputes se feront après.

Le repas a continué silencieusement, du riz à la viande avec du pain cuit sous le sable, puis quelques dattes et tout le monde s’est levé pour le thé, à prendre dans le petit jardin attenant à la résidence officielle, dans un coin près l’un des rares buissons, Poutine pensait seul, comme souvent. Adhughmas s’est approché :

Il y a quelque chose qui ne va pas…

Bien sûr… l’Ukraine, l’OTAN, la Crimée, le Donbass…

Adhughmas a souri :

C’est sûr qu’il n’y a pas autre chose ?

C’est-à-dire ?

Quelque chose qui vous ferait plaisir.

Poutine a hésité et Adhughmas, qui avait prévu le coup, lui a sorti de son bazane, tenue traditionnelle, une petite bouteille de Vodka ramenée clandestinement du Niger.

Mais c’est Ramadhan ? Que va dire Kadirov ? s’est étonné Poutine.

Tu es en voyage, tu es Russe, Chrétien, tu as déstabilisé l’OTAN, coupé le gaz à l’Europe et donné des gaz à Joe Biden, tu as le droit… à suivre

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