Le Salon international du livre se termine, nous allons devoir ranger nos livres et remiser cette heure de gloire, relative, accordée annuellement à l’activité livresque. Le Salon, manifestation institutionnelle, faut-il le rappeler, fut un grand succès populaire, témoignant d’un engouement certain pour la lecture, sous toutes ses formes, y compris les plus décriées par les puristes, mais aussi des transformations sociales que connaît notre pays.
L’avenir se construit au présent, en fidélité au passé, la littérature y contribue grandement, car elle demeure un formidable vecteur de transmission, de novation et d’éthique. C’est en effet ce triptyque qui fonde une vision prospective du futur.
En ces jours de fête de l’Aïd El Seghir, selon notre appellation du terroir, déployant la grâce de ses moments privilégiés, il ne serait pas fortuit de consacrer ces lignes à la joie et au bonheur de lire.
Lauréat il y a trois mois, du prestigieux prix arabe Great Arabe Minds (Les grands esprits arabes), WacinyLaredj est un des écrivains algériens les plus en vue.
Une des fonctions de la littérature est de donner à lire, non seulement des expériences mais aussi des états de société. Cette fonction peut faire de la littérature un moyen de transmission intergénérationnelle et de cohésion sociale, sans rien nier des contradictions ou des oppositions qui peuvent traverser les sociétés.
La victoire ne fut pas seulement celle des armes, mais aussi et surtout celle des idées d’indépendance, du Mouvement national, portées par des hommes et des femmes, dont de plume, épris de liberté. La victoire fut donc au rendez-vous le 19 mars 1962, avec la promulgation du cessez-le-feu, qui mettait fin à une Guerre de libération, qui aura duré plus de sept années de lutte, couronnant une résistance ininterrompue depuis l’occupation française en 1830.
Fateh Boumahdi appartient à une nouvelle génération de jeunes romanciers algériens post-décennie noire. Né en 1998, cette période traumatisante pour le peuple algérien n’en est pas moins présente.
Nous nous verrons en août», grâce à Internet j’ai lu quelques pages du roman inédit de Gabriel Garcia Marquez publié à titre posthume, dix ans après sa mort.
Il est un bel ouvrage du regretté Mostapha Lacheraf portant le titre de Des noms et des lieux dont l’intitulé de la présente chronique s’inspire. Dans cet essai, parmi les plus remarquables consacrés à l’algérianité, Lacheraf, avec l’esprit et la plume alertes qu’on lui connait, dresse un tableau textuel qui consacre tant l’anthroponymie que la toponymie de notre beau pays, au fil d’un récit autobiographique aussi dense que représentatif, puisqu’épousant l’histoire de tout un pays et du pays profond qui en est la sève.
Faire de la littérature, c’est d’abord raconter des «histoires», en vers ou en poème, pour la poésie, en conte, en récit ou, le plus conventionnellement, selon la typologie consacrée, en roman, ce faiseur de «mondes». Mais raconter des histoires ne part pas de rien, il y a, bien sûr, nos expériences personnelles, notre vécu, notre histoire personnelle, et il y a l’histoire, celle avec un grand H, celle qui est la véritable source d’inspiration des écrivains, la muse des idéalistes.
Écrire, n’est ce pas tenir le taureau par les cornes ? Le taureau de ce que nous sommes et de ce que sont les choses autour de nous, de ce qui constitue ce qu’on nomme la vie et qu’on a bien du mal à définir autrement qu’en sachant qu’on s’y inscrit.