Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a donné, hier en conférence de presse, les six grands axes de l’initiative du président Abdelmadjid Tebboune pour le règlement pacifique de la crise au Niger. Les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont accueilli favorablement cette initiative.
Il y a encore quelques années, on imaginait que le plus grand danger qui pouvait menacer l’humanité était l’éclatement d’un conflit nucléaire entre les deux superpuissances qui dominent le monde quand ce n’est pas la chute d’une météorite qui nous ferait subir le sort des dinosaures au crétacé supérieur.
La grave situation sécuritaire, qui prévaut au Mali, Niger et Libye, avec lesquels l’Algérie partage plusieurs milliers de kilomètres de frontière, transforme peu à peu la région en véritable poudrière. Les experts de l’ONU alertent sur «l’expansion des groupes djihadistes» au nord du Mali, une «crise humanitaire» au Niger et une situation «désastreuse» en Libye. L’Algérie craint le pire, mais segarde de freiner toutes ces menaces.
La tension est montée d’un cran entre la France et les putschistes nigériens, après l’annonce par le président Macron du maintien de son ambassadeur à Niamey, malgré l’expiration du délai donné au diplomate pour quitter le Niger. Des milliers de Nigériens ont alors passé la nuit autour de l’ambassade française à Niamey – privée d’eau, d’électricité et de gaz – réclamant le «départ de la France» de leur pays.
La secrétaire d’Etat adjointe des Etats-Unis aux Affaires africaines, Molly Phee, a rencontré samedi à Abuja le président nigérian, Bola Tinubu. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la tournée de la diplomate américaine, les 28 et 29 août, dans trois pays africains : le Nigeria, le Tchad et le Ghana. Une tournée au cours de laquelle elle a prévu de s’entretenir avec les chefs d’Etat de la région au sujet du rôle de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et de son «leadership régional dans la réponse à la crise au Niger», a indiqué un communiqué du département d’Etat.
«La voie politique dans la résolution de cette crise demeure la seule permettant d’atteindre les objectifs autour desquels s’unissent tous les peuples et Etats de l’UA soutenus par la Cédéao», a affirmé Attaf à l’issue de sa tournée dans trois pays d’Afrique. Le président du Ghana Nana Akufo-Addo a salué «le rôle constant et engagé du président Tebboune au service des causes nobles, à savoir le développement et la sécurité en Afrique».
Les officiels nigériens démentent les informations faisant état d’une décision ordonnant aux ambassadeurs d’Allemagne, du Nigeria et des Etats-Unis de quitter le territoire nigérien dans un délai de 48 heures.
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, poursuit sa tournée en Afrique de l’Ouest afin de faire valoir l’option politique dans le règlement de la crise au Niger. Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères (MAE), Lounès Magramane, a été de son côté dépêché à Niamey pour tenter de convaincre les auteurs du coup d’Etat d’accepter «une solution politique négociée». L’Italie annonce son soutien à la médiation algérienne.
Les membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui ont pris le pouvoir au Niger, il y a près d’un mois, après avoir renversé le président Mohamed Bazoum, ont annoncé jeudi qu’ils autoriseraient les forces armées de leurs voisins du Burkina Faso et du Mali à intervenir sur leur sol «en cas d’agression».
Les concertations avec ses homologues nigérian, béninois et ghanéen porteront sur «la crise au Niger et les moyens de la prendre en charge, à travers la contribution à une solution politique qui évitera à ce pays et à la région tout entière les retombées d’une éventuelle escalade de la situation».
L’ultimatum fixé par les militaires nigériens aux troupes françaises pour quitter le pays arrivera bientôt à échéance. Les membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ont exigé le départ des militaires français avant le début du mois de septembre, c’est-à-dire dans presque une semaine, faut-il le rappeler.
L’Union africaine (UA) a émis des réserves sur une éventuelle intervention militaire ouest-africaine pour rétablir le Président Mohamed Bazoum et appelé à une solution diplomatique, indique un communiqué de l’UA publié hier.
«Notre ambition n’est pas de confisquer le pouvoir», affirme le général Abdourahamane Tiani, patron du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). «Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient». «Le Niger ne restera pas les bras croisés en cas d’intervention», a-t-il prévenu.
Après la prière hebdomadaire de l'Angélus, le pape François, âgé de 86 ans, a exprimé sa solidarité envers l'appel des évêques visant à promouvoir la paix dans le pays ainsi que la stabilité au Sahel.
La délégation de la Cédéao est notamment conduite par l’ancien président nigérian, Abdulsalami Abubakar. Elle tente d’apporter une solution pacifique à la crise.
L’Algérie «regrette profondément» que le recours à la violence ait pris le pas sur la voie d’une solution politique négociée au Niger, à un moment où l’intervention militaire dans ce pays se précise, a indiqué hier le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger dans un communiqué.
Des violences meurtrières ont éclaté en début de semaine dans plusieurs villages du sud-ouest du Niger, près du Mali, causant la mort d'au moins 28 civils, selon une source officielle locale.
«L’UA n’a pas été créée pour faire la guerre contre un Etat membre, mais pour préserver la paix, d’où la nécessité de privilégier le dialogue», ont déclaré des ambassadeurs en poste à Addis-Abeba.
En cinq minutes de lucidité, Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, a résumé ce qui se joue actuellement autour du Niger, expliquant l’opposition du Mali à toute réponse militaire à la situation dans ce pays, en porte-à-faux avec la politique interventionniste de la Cédéao.
Les militaires au pouvoir à Niamey se montrent sereins face aux sanctions «injustes» imposées le 30 juillet par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), lors d’un sommet de l’organisation tenu à Abuja, au Nigeria.