Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, poursuit sa tournée en Afrique de l’Ouest afin de faire valoir l’option politique dans le règlement de la crise au Niger. Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères (MAE), Lounès Magramane, a été de son côté dépêché à Niamey pour tenter de convaincre les auteurs du coup d’Etat d’accepter «une solution politique négociée». L’Italie annonce son soutien à la médiation algérienne.
Les membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), qui ont pris le pouvoir au Niger, il y a près d’un mois, après avoir renversé le président Mohamed Bazoum, ont annoncé jeudi qu’ils autoriseraient les forces armées de leurs voisins du Burkina Faso et du Mali à intervenir sur leur sol «en cas d’agression».
Les concertations avec ses homologues nigérian, béninois et ghanéen porteront sur «la crise au Niger et les moyens de la prendre en charge, à travers la contribution à une solution politique qui évitera à ce pays et à la région tout entière les retombées d’une éventuelle escalade de la situation».
L’ultimatum fixé par les militaires nigériens aux troupes françaises pour quitter le pays arrivera bientôt à échéance. Les membres du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) ont exigé le départ des militaires français avant le début du mois de septembre, c’est-à-dire dans presque une semaine, faut-il le rappeler.
L’Union africaine (UA) a émis des réserves sur une éventuelle intervention militaire ouest-africaine pour rétablir le Président Mohamed Bazoum et appelé à une solution diplomatique, indique un communiqué de l’UA publié hier.
«Notre ambition n’est pas de confisquer le pouvoir», affirme le général Abdourahamane Tiani, patron du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). «Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient». «Le Niger ne restera pas les bras croisés en cas d’intervention», a-t-il prévenu.
Après la prière hebdomadaire de l'Angélus, le pape François, âgé de 86 ans, a exprimé sa solidarité envers l'appel des évêques visant à promouvoir la paix dans le pays ainsi que la stabilité au Sahel.
La délégation de la Cédéao est notamment conduite par l’ancien président nigérian, Abdulsalami Abubakar. Elle tente d’apporter une solution pacifique à la crise.
L’Algérie «regrette profondément» que le recours à la violence ait pris le pas sur la voie d’une solution politique négociée au Niger, à un moment où l’intervention militaire dans ce pays se précise, a indiqué hier le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger dans un communiqué.
Des violences meurtrières ont éclaté en début de semaine dans plusieurs villages du sud-ouest du Niger, près du Mali, causant la mort d'au moins 28 civils, selon une source officielle locale.
«L’UA n’a pas été créée pour faire la guerre contre un Etat membre, mais pour préserver la paix, d’où la nécessité de privilégier le dialogue», ont déclaré des ambassadeurs en poste à Addis-Abeba.
En cinq minutes de lucidité, Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, a résumé ce qui se joue actuellement autour du Niger, expliquant l’opposition du Mali à toute réponse militaire à la situation dans ce pays, en porte-à-faux avec la politique interventionniste de la Cédéao.
Les militaires au pouvoir à Niamey se montrent sereins face aux sanctions «injustes» imposées le 30 juillet par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), lors d’un sommet de l’organisation tenu à Abuja, au Nigeria.
Près de 30 000 partisans du nouveau pouvoir en place au Niger se sont rassemblés dans un stade de Niamey, hier, jour de l’expiration de l’ultimatum fixé par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest pour une éventuelle intervention armée, précise l’AFP.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a accordé hier un entretien aux représentants de quatre médias publics et privés.
Aïchatou Boulama Kané rejette catégoriquement la décision prise par les auteurs du coup d'État militaire, la qualifiant de "nulle et non avenue". Elle tient à rappeler sa position en tant qu'ambassadrice en France au service du président légitime Mohamed Bazoum.
Ça chauffe en Afrique de l’Ouest. Les gouvernements de transition du Burkina Faso et du Mali, dirigés par les militaires, ont adressé un avertissement direct à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). «Toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali», a déclaré le colonel Abdoulaye Maïga, lors d’une intervention diffusée lundi soir sur la télévision officielle du Mali, ORTM1.
La France a commencé hier à évacuer dans la journée ses ressortissants au Niger, où un putsch a renversé le président Mohamed Bazoum.
Les militaires nigériens, qui ont renversé le président Mohamed Bazoum, ont accusé hier la France de «vouloir intervenir militairement», rapporte l’AFP citant la junte. «Dans sa ligne de conduite, allant dans le sens de la recherche des voies et moyens pour intervenir militairement au Niger, la France, avec la complicité de certains Nigériens, a tenu une réunion à l’état-major de la Garde nationale du Niger, pour obtenir des autorisations politiques et militaires nécessaires» afin de rétablir Mohamed Bazoum, affirme un communiqué de la junte.
En Afrique, la république d’Emmanuel Macron ne marche plus. En mars dernier, le président français était parti en tournée africaine (la dix-huitième en six ans) pour tenter de colmater les fissures créées par le sentiment anti-français grandissant et remettre son pays dans la course pour courtiser le continent. Quatre mois après, rien ne semble sourire à Paris.