Une guerre civile atroce plonge, depuis plus de deux ans, l’un des pays parmi les plus grands d’Afrique. Le peuple soudanais paye un lourd tribut à un conflit qui ne le concerne pas. Le silence de la communauté internationale et celui de la Ligue arabe ajoutent à l’incompréhension.
L’Union européenne a annoncé, cette semaine, avoir imposé des sanctions à l’encontre de six entités, accusées d’avoir armé et financé les deux camps en guerre depuis des mois au Soudan. Depuis le 15 avril dernier, une guerre pour le pouvoir fait rage au Soudan entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.
Au moins 10 personnes ont été tuées, avant-hier, dans une attaque touchant des maisons civiles dans une ville du sud de la capitale Khartoum, alors que le conflit entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) ne baisse pas d’intensité, ont rapporté, hier, des médias.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé, mardi soir, que les combats entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan ont fait plus de 3,5 millions de déplacés et de réfugiés depuis la mi-avril.
L’armée et les paramilitaires en guerre au Soudan se sont «accordés» sur un cessez-le-feu de 24 heures, négocié par les médiateurs américain et saoudien, a annoncé hier la diplomatie de la monarchie du Golfe où se tiennent les pourparlers. «Les représentants des forces armées soudanaises et les FSR se sont accordés sur un cessez-le-feu dans tout le pays à partir de (samedi) 10 juin à 6 heures, heure de Khartoum», (04h00 GMT), ont annoncé l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis, selon un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères du royaume du Golfe.
Les combats se sont poursuivis hier au Soudan où la trêve, jamais respectée, a été prolongée pour tenter d’acheminer une aide humanitaire vitale pour le pays au bord de la famine, selon l’AFP.
Coffres pillés, direction aux abonnés absents et serveurs indisponibles : après plus d’un mois de guerre à Khartoum, le système bancaire est quasi à l’arrêt au Soudan, plongeant de nombreux habitants dans l’incertitude.
Des discussions entre des représentants des deux belligérants au Soudan étaient prévues hier en Arabie Saoudite, ont confirmé dans un communiqué conjoint Riyad et Washington, rapporte l’AFP. Rencontre qui a pour objectif d’examiner la possibilité d’une trêve au conflit qui les oppose.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a jugé hier «absolument essentiel» que la crise au Soudan ne s’étende pas au-delà de ses frontières et vienne menacer les transitions démocratiques et les processus de paix en cours dans les pays voisins, selon des propos recueillis par l’AFP. «La situation actuelle est totalement inacceptable.
L’adjointe au secrétaire d’Etat américain, chargée du Moyen-Orient, Barbara Leaf, a examiné, dans une communication téléphonique la semaine dernière avec Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen et des frontières Sud de la Libye, les moyens de contrer les actions des éléments de la société militaire privée Wagner au Soudan.
Les combats entre l’armée régulière soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) sont entrés hier dans leur troisième semaine, malgré une prolongation du cessez-le-feu pour trois jours dans le pays, rapportent des médias. «On s’est réveillés une fois de plus au bruit des avions de chasse et des armes antiaériennes dans tout notre quartier», a indiqué à la presse un habitant dans le sud de Khartoum.
De violents combats se sont poursuivis hier à Khartoum et surtout dans la région du Darfour, rapporte l’AFP, malgré une prolongation de la trêve au Soudan entre l’armée et les paramilitaires engagés dans une guerre ayant fait plus de 500 morts en près de deux semaines.
Le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a annoncé qu’en application des instructions du président Abdelmadjid Tebboune, une opération d’évacuation des membres de la communauté nationale établis au Soudan, désirant quitter ce pays, et du staff de l’ambassade d’Algérie à Khartoum a été lancée hier.