Témoin privilégié des Accords d’Evian, Raymond Depardon, est l’un des rares photographes français à avoir saisi pour l’éternité les moments historiques durant lesquelles la délégation algérienne conduite par Krim Belkacem entamait des négociations directes avec les représentants français sur le futur des relations entre l’Algérie et la France après l’indépendance. Agé à peine de 19 ans, le jeune homme était loin de réaliser qu’il participait à l’écriture d’une des pages historiques de l’Algérie. Armé de son appareil photo, il déambulait avec insouciance dans la villa prêtée par l’émir du Qatar de l’époque où la délégation algérienne avait pris ses quartiers à l’affût d’une image.
Engagée très jeune en France contre l’occupant allemand (39-45), la résistance sera un mode de vie pour Annette Roger qui vient de rendre l’âme. Elle restera comme l’une des figures humaines et fraternelles à laquelle l’Algérie doit beaucoup.
D’une famille originaire d’Algérie, d’extraction juive berbère, Eric Zemmour aurait-il des cousins en Algérie ? L’imagination fertile de Farid Boudjellal a fait le reste. Il a bien voulu répondre à quelques questions.
Alors que la campagne présidentielle française est dans sa dernière ligne droite, François Durpaire et Farid Boudjellal imaginent le pire : l’élection d’Eric Zemmour à la magistrature suprême. C’est pour rire heureusement …
Un nouveau livre est consacré aux soixante ans d’indépendance de l’Algérie ; Guerre d’Algérie. Le trou noir de la mémoire, écrit par Sébastien Boussois, chercheur, spécialiste du Moyen-Orient et du monde arabe, il est paru aux éditions Erick Bonnier (Paris-La Rochelle 2022).
Pour Michel Rocard (1930-2005), «la lutte contre cette guerre d’Algérie est la cause initiale de la naissance du PSU. Elle demeure sa préoccupation dominante et son activité essentielle».
Les sympathies européennes se manifestent envers les Ukrainiens en fuite. Pendant des décennies, l’accueil des réfugiés noirs ou arabes n’a pas fait le même consensus
La colonisation française de l’Algérie a pris fin le 19 mars 1962 après 132 ans d’occupation et huit ans de guerre d’indépendance. Une telle fracture humaine qui s’est étalée sur plusieurs décennies, et à cheval sur deux siècles par ailleurs bouleversés par tant d’évolutions planétaires et de guerres à l’échelle mondiale, ne peut se résoudre facilement.
Les ratonnades d’Alger, 1956 est le nouvel ouvrage de Sylvie Thénault (Seuil, Paris 2022). L’historienne a enquêté sur un moment mal connu de la guerre d’indépendance : l’assassinat d’Amédée Froger, figure de proue et inspirateur des thuriféraires de l’Algérie française et de la haine anti-algérienne qui s’en est suivie.
Je ne les vois pas comme un tournant car elles ne changent pas radicalement le cours de la guerre
La première exposition temporaire du nouveau lieu La contemporaine est consacrée à Elie Kagan dans le bâtiment de Bruno Gaudin à l’entrée du campus de l’université Paris Nanterre.
-Quel est pour vous le point commun au fil des années dans le travail d’Elie Kagan ? Le point commun est certainement la photographie comme déambulation dans la vie et la ville, Élie Kagan habitant dans le centre de Paris près de République. Le fonds semble davantage raconter un rapport existentiel à la photographie, une raison d’être là, qui lui permet de passer d’un univers social ou culturel à l’autre. Comme un prétexte pour aller observer les choses du monde. Son appétence pour les personnalités politiques – tous bords confondus – et son intérêt pour les gens dans la rue (en manifestation, au travail, dans la mendicité, ou simplement de simples passants) constituent un autre fil rouge de son fonds, tout comme son obsession à photographier les traces du racisme et de l’antisémitisme dans l’espace public (graffitis).
L’infatigable porte-parole du Comité national pour la restitution de Baba Merzoug, Smaïl Boulbina, est convaincu que la restitution de ce symbole du patrimoine algérien usurpé par l’ex-puissance coloniale, ce «canon de la paix» fabriqué à Alger en 1542 (plus précisément date de sa mise en service) sera «le vecteur de l’apaisement dans les relations entre la France et l’Algérie, tout comme l’a été la restitution par la France à l’Allemagne, le 30 octobre 1984 du canon historique Vogel Greif».
«La guerre d’Algérie en direct. Les acteurs, les événements, les récits, les images» , un album co-édité par Historia et les éditions du Cerf qui sortira en librairie le 3 mars. Avec une présentation de Philippe Labro (écrivain, journaliste, cinéaste)** et une introduction de l’historien Tramor Quémeneur***, spécialiste de la Guerre d’indépendance de l’Algérie.
Ahmed Bouyerdene est historien, spécialiste de l’Emir Abdelkader. Christian Delorme est prêtre catholique du diocèse de Lyon, engagé dans le dialogue interreligieux. Tous deux ont réagi au saccage de la stèle en l’honneur de l’Emir Abdelkader, à Amboise, érigée suite aux recommandations du rapport Stora (janvier 2021).
Le journal Le Monde a fait état dans une édition récente d’une polémique à Lyon autour des «mémoires de la prison de Montluc» qui a fermé ses portes en 2009.
Les illustrations culturelles (livres, films, documentaires, chansons…) ne manquent pas pour aborder le rapport des enfants à l’Algérie des parents. Une étude sociologique vient à présent expliquer, voire ordonner ce sentiment d’appartenance
L’association de maires Ville et Banlieue a finalisé la mise en place d’une plateforme destinée à interpeller les candidats à l’élection présidentielle et leur soumettre des propositions au sujet des habitants des banlieues. Elle fait part de son «inquiétude, d’autant plus forte qu’à la veille de l’élection présidentielle, les sujets d’inégalités, de pauvreté, de mal-logement, restent largement invisibles et effacés des thématiques de campagne par l’omniprésence de la question identitaire et une surenchère de certains candidats dans la stigmatisation des quartiers populaires».
«La nature de l’Islam, la place des musulmans, deux thèmes qui taraudent – et souvent enflamment – les débats de la société française depuis plusieurs décennies. L’ambition de cet essai est de tenter de mettre en lumière l’ancienneté des regards français – car c’est évidemment au pluriel qu’il faut s’exprimer – sur cette religion et sur cette communauté», souligne l’éditeur de Regards français sur l’Islam. Des Croisades à l’ère coloniale, ouvrage (nouvellement paru aux Editions du Croquant, janvier 2022) dirigé par l’historien Alain Ruscio et qui rassemble des contributions de quatorze auteur-e-s, «spécialistes de périodes et d’aires géographiques différentes». Des contributions par lesquelles leurs auteur(e)s «ont cherché à historiciser cette question». «Et l’on découvrira, ou l’on aura confirmation, dans ces pages, que bien des jugements et attitudes d’aujourd’hui ont des racines multiséculaires, parfois venues du grand choc que furent les Croisades. Au fil des siècles, intérêt, adhésion et hostilité se croiseront».
Le 8 février 1962, neuf travailleurs syndiqués à la CGT, dont huit étaient membres du Parti communiste français, ont été sauvagement assassinés par les brigades spéciales de police. Ils participaient à une manifestation pacifique qui avait pour mot d’ordre «Contre les crimes et attentats de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète) et pour le droit à l’autodétermination du peuple algérien».