L’association de maires Ville et Banlieue a finalisé la mise en place d’une plateforme destinée à interpeller les candidats à l’élection présidentielle et leur soumettre des propositions au sujet des habitants des banlieues. Elle fait part de son «inquiétude, d’autant plus forte qu’à la veille de l’élection présidentielle, les sujets d’inégalités, de pauvreté, de mal-logement, restent largement invisibles et effacés des thématiques de campagne par l’omniprésence de la question identitaire et une surenchère de certains candidats dans la stigmatisation des quartiers populaires».
Ils estiment que dans ces zones décriées, il y a de «l’énergie citoyenne, de la jeunesse, de la solidarité et de la générosité, du courage et aussi un sens de la responsabilité pour relever les défis écologiques, sociaux et démocratiques auxquels notre pays est confronté».
Même si ces quartiers voient leur situation de plus en plus critique, «c’est là que des solidarités se tissent face à l’exacerbation des inégalités sociales». Ces endroits, estiment les 140 élus signataires, ont besoin d’une «vraie mobilisation politique» pour étudier et mettre en œuvre les projets de terrains. Une relance est nécessaire pour «valoriser les nombreux potentiels» en des endroits où les problématiques sont souvent «plus complexes et plus imbriquées qu’ailleurs». Les signataires en concluent que les «quartiers populaires sont un atout» pour le pays.
De leur côté, d’autres parlementaires, maires, conseillers municipaux et régionaux de l’Association des Élus de France (AEF) se sont prononcés «contre la banalisation du mal dans le débat politique» dans un clip. Ils font partie des signataires de la tribune de leur association des Élus de France «pour dénoncer les dérives nauséabondes de la campagne présidentielle». Issus majoritairement de la grande couronne parisienne et de la diversité, les membres ont commencé à se constituer en association en janvier 2021.
«POUR DÉNONCER LES DÉRIVES NAUSÉABONDES »
Centristes, socialistes, insoumis, LR (droite), ils ont laissé leurs étiquettes au placard pour faire cause commune contre les dérives identitaires. Ils sont emmenés par Driss Ettazaoui, le secrétaire départemental du Mouvement Démocrate de l’Eure, vice-président de l’agglomération d’Évreux (Eure), et se placent «sur le thème de la réconciliation nationale».
Ils s’insurgent contre «la politique des petites phrases destinées à faire le buzz sur les chaînes d’infos». «Alors que nous peinons à retrouver confiance en l’avenir ; alors que la solidarité n’a jamais été aussi nécessaire entre toutes et tous ; comment peut-on se laisser entraîner dans des débats nauséeux sur la légitimité de tel ou tel prénom ; sur la définition xénophobe, exclusive, rabougrie du statut de français ?»
Face aux interventions haineuses, les élus de l’AEF en appellent à un sursaut des intellectuels, des artistes, des journalistes. «Les grandes voix sont encore trop absentes ou inaudibles. Pourtant, le danger est réel tant le grand remplacement est celui des idées humanistes et émancipatrices par les idées xénophobes.»
La tribune de l’AEF souhaite agir en contrepoison contre la «fachosphère» qui «s’agite, polémique, épingle, calomnie, disqualifie, et divise… Avec frénésie, elle distille le venin du soupçon jusqu’à paralyser la moindre bienveillance».
«Le printemps n’est plus républicain et l’hiver arrive» craint l’AEF. «Aussi, les forces vives de notre pays, démocrates et progressistes, doivent s’engager davantage et avec force ; dire à nos concitoyens à quel point cette dérive dangereuse ne saurait nous entraîner plus avant dans le populisme, la démagogie, le racisme, le rejet de l’autre et en particulier de l’étranger. Nous ne pouvons accepter la banalisation du mal et de ses mots.»
Paris
De notre bureau Walid Mebarek
LE FORUM DES MONDES MÉDITERRANÉENS SE TIENT À MARSEILLE
Faisant suite au Sommet des deux rives en 2019, le Forum des mondes méditerranéens se déroule depuis hier et jusqu’à ce soir à Marseille au parc Chanot. Ce Forum, qui rassemble 500 représentants de la société civile méditerranéenne, est organisé à l’initiative du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Il est structuré autour de plusieurs espaces : le Forum officiel en lui-même, constitué de conférences et de tables rondes, un village des projets des sociétés civiles, un Forum des acteurs économiques, un tournoi de foot...
La jeunesse devrait être au coeur de ce Forum, qui se veut également «centré sur les sociétés civiles méditerranéennes». Il comprend six thématiques : Environnement, biodiversité et développement durable / Education, formation et mobilité / Inclusion et solidarité / Emploi et entreprenariat / Culture et patrimoine / Relance et territoire. Le village des projets est pensé comme un espace de promotion de projets, animations, outils, publications, mais également de mise en réseaux et d’interconnaissance entre les sociétés civiles, à l’échelle régionale euro-méditerranéenne. Il est construit autour d’un espace de stands, d’une série d’ateliers, de temps de rencontres avec des bailleurs, etc. Plusieurs représentants de pays du pourtour méditerranéen, dont l’Algérie, participent. W. M.