D’une famille originaire d’Algérie, d’extraction juive berbère, Eric Zemmour aurait-il des cousins en Algérie ? L’imagination fertile de Farid Boudjellal a fait le reste. Il a bien voulu répondre à quelques questions.
- Après Marine Le Pen, vous créez une nouvelle dystopie sur Zemmour président, pourquoi ?
Au départ, je voulais faire un calendrier avec essentiellement des prénoms musulmans. C’était naturellement une démarche humoristique. J’en ai parlé à Mourad qui a beaucoup aimé l’idée, mais a proposé une forme proche de La Présidente. Je ne voulais pas me lancer dans un long travail, d’autant plus que je n’avais pas encore terminé mon album sur le passage d’Oum Kaltoum à l’Olympia en 1967. J’ai contacté François Durpaire qui était d’accord pour cette nouvelle aventure. Et, finalement, l’album s’est réalisé dans l’urgence.
- Coïncidence, le jour de la publication de votre ouvrage, Zemmour rétrograde à la quatrième position dans un sondage. Qu’en pensez-vous ?
Je ne pense pas qu’il y ait un lien de causalité. Mais qui sait ? Peut-être que grâce à cet album, Zemmour remontera dans les sondages, même si on ne lui donne pas le meilleur rôle. Vous aurez compris que François Durpaire et moi-même sommes loin de partager les idées de Zemmour.
- Sur le plan technique, comment se travaille l’imbrication entre idées «rédactionnelles», dessin et travail sur le visuel photo que vous intégrez ?
Ce sont des allers-retours permanents avec François. Il m’envoie son texte que je traduis en images en prenant autant de liberté qu’un metteur en scène. Une fois le découpage réalisé, je constitue ma documentation photos, car le principe de ce type d’album est d’être très réaliste. C’est certainement, enfin je l’espère, le seul endroit où Zemmour sera Président. Le lecteur doit y croire, comme s’il y était. Proche d’un roman-photo.
- N’y aurait-il pas d’autres candidats sur lesquels on pourrait extrapoler des dangers réels ou supposés quant à leur élection suprême ?
Hélas, les candidats ne manquent pas, notre monde est loin d’être parfait. Il faut cependant une conjonction particulière pour privilégier un personnage à un autre. Des élections présidentielles s’y prêtent bien.
Propos recueillis par Walid Mebarek