Le président de la République a affirmé, hier, dans un message écrit à l’occasion de la commémoration de la Fête de la victoire (19 Mars), que la question liée aux dossiers de la mémoire et de l’histoire restera au cœur de ses «préoccupations».
Comme nous l’avons indiqué dans notre édition d’hier, Daho Djerbal s’apprête à sortir aux éditions Chihab le deuxième tome du témoignage de Lakhdar Bentobbal, sous le titre : Lakhdar Bentobbal. La conquête de la souveraineté. Pour rappel, le premier tome de ce récit est paru en novembre 2021 sous le titre : Lakhdar Bentobbal. Mémoires de l’intérieur. Les deux volets sont le fruit d’un travail de longue haleine qui s’est étalé sur plus de cinq ans, de 1980 à 1985, années au cours desquelles l’historien, accompagné de l’anthropologue Mahfoud Bennoun, a recueilli le témoignage de l’ancien chef de la Wilaya II et ancien membre du CCE et du GPRA. A l’occasion de la sortie imminente de ce deuxième tome, Daho Djerbal nous a fait l’amabilité de nous accorder un entretien qu’El Watan publie en deux parties (voir la première partie dans notre édition de ce mercredi 16 mars). Voici donc la suite de cette interview où, toujours en ayant comme background le témoignage de «Si Abdellah», l’historien met en lumière les défis qui se sont posés à la direction de la Révolution, particulièrement après la mise en place du Plan Challe (1959-1961) qui fera déferler une véritable machine de guerre contre les maquis de l’intérieur. Daho Djerbal relève à ce propos une intensification des opérations militaires contre les unités de l’ALN après le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958. Le Plan Challe et le Plan de Constantine participent ainsi de la même stratégie, souligne le directeur de la revue NAQD, le Plan de Constantine complétant le premier en s’employant à «séparer la population algérienne du projet d’une indépendance totale».
Après la parution du premier tome du témoignage de Si Lakhdar Bentobbal en novembre 2021, chez Chihab, sous le titre Lakhdar Bentobbal. Mémoires de l’intérieur, et qui a rencontré un franc succès, Daho Djerbal est sur le point de publier la deuxième partie de ce travail vertigineux sous le titre : Lakhdar Bentobbal. La conquête de la souveraineté. Le livre devrait être prêt pour le SILA qui se tiendra du 24 au 31 mars. L’historien – comme il l’explique dans l’introduction du premier tome –, a passé cinq années entières à recueillir le témoignage de «Si Abdellah» (1980-1985). Et il a fallu attendre 35 ans pour que ce document historique exceptionnel trouve enfin son chemin vers le lecteur. Nous avons interviewé Daho Djerbal lors de la sortie du premier volet (voir El Watan du 22 novembre 2021).
Invité par l’association Fadaet cirta ethakafia (Espaces culturels de Cirta), pour animer une conférence sur son livre La wilaya II historique – l’ombre de Constantine, samedi à l’Office des établissements des jeunes (ODEJ) de la ville des ponts, Abdelaziz Khalfallah, plus connu à Constantine par Mostefa Boutemira, a montré toute l’étendue de ses qualités d’écrivain-témoin d’une époque importante de l’histoire de la Guerre de libération dans la région de Constantine, à travers son ouvrage qui demeure une référence pour tous ceux qui s’intéressent à ce sujet, qu’ils soient spécialistes, universitaires, journalistes ou même simples citoyens.
Vouloir évoquer ce qu’en France on appelle la Guerre d’Algérie en cinq épisodes de moins d’une heure sous le titre C’était la guerre d’Algérie, la gageure n’est pas mince.
Alors qu’il affirme qu’il se situe plutôt «dans la lignée des historiens-citoyens engagés, comme le furent Pierre Vidal-Naquet, André Mandouze ou André Nouschi», Benjamin Stora rappelle qu’en réalisant, en un temps très court (six mois), le rapport que lui avait demandé le président Macron, son objectif «n’était pas de recommencer un énième livre sur l’histoire de la colonisation, de la résistance, des massacres ou de la naissance du nationalisme algérien. C’était de dresser l’inventaire des relations mémorielles entre la France et l’Algérie, pour essayer de trouver les voies d’un apaisement mémoriel, d’une réconciliation possible à partir de questions particulières».
Les ratonnades d’Alger, 1956 est le nouvel ouvrage de Sylvie Thénault (Seuil, Paris 2022). L’historienne a enquêté sur un moment mal connu de la guerre d’indépendance : l’assassinat d’Amédée Froger, figure de proue et inspirateur des thuriféraires de l’Algérie française et de la haine anti-algérienne qui s’en est suivie.
Je ne les vois pas comme un tournant car elles ne changent pas radicalement le cours de la guerre
Je suis arrivé sur ce projet il y a trois ans lorsque l’unité documentaire d’Arte m’a contacté. Ils avaient déjà choisi Raphaëlle Branche comme historienne co-auteure de la série. Arte avait aussi choisi de travailler avec l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Je ne suis bien sûr par historien.
C’est un documentaire d’une durée de presque six heures d’antenne, en six épisodes, que diffusera mardi 1er et mercredi 2 mars, la chaîne Arte, en collaboration avec l’Institut national de l’audiovisuel.
Comment aborde-t-on la colonisation et la guerre d’indépendance de l’Algérie à l’école française ?» «Comment accompagner les enseignants dans l’approche de ces questions qui touchent à l’héritage familial de bien des élèves, et des enseignants eux-mêmes ?» «Quelle place ont-ils dans les programmes scolaires ?» Ces interrogations seront au centre d’une rencontre-débat qui se tiendra aujourd’hui à l’Institut du Monde arabe (IMA).
A 20 ans, c’est l’âge de s’engager dans la Résistance pour combattre l’occupant allemand. 35 ans est un autre âge. Celui des premières leçons de la vie. Celui des premiers bilans et du chemin à prendre pour l’avenir. Celui de l’engagement pour les causes similaires aux siennes quand il était résistant.
Le 13 février 2022 (aujourd’hui) marquera le 62e anniversaire de l’explosion de la première bombe nucléaire française dite «Gerboise bleue» à Reggane. Seize autres essais ont suivi dont trois atmosphériques et treize souterrains à In Ekker, près de Tamanrasset.
L’explosion dans le Sahara de «Gerboise bleue», il y aura 62 ans demain, faisait entrer la France dans le club des puissances atomiques. Trois autres explosions aériennes au-dessus de la région de Hamoudia et 13 à flanc de montagne du Taourirt Tan Affela ont également dispersé quantité d’éléments radioactifs dans la région et sur les populations jusqu’en 1966.
Soixante-deux ans après le premier essai nucléaire français en Algérie – qui allait être suivi de 16 autres jusqu’en 1966 – et à quelques semaines de l’anniversaire des Accords d’Evian, l’Etat français n’a toujours pas reconnu son passé nucléaire en Algérie. Avec Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements, nous revenons sur un dossier toujours considéré «secret défense» et dont les archives restent verrouillées.
Le 2 février 2022 s’éteignait en Belgique un grand ami de la Révolution algérienne : Georges Dobbeleer. Un autre nom qui vient s’ajouter à une constellation de compagnons de combat belges à qui nous devons tant, et qui s’en vont les uns après les autres.
L’information avait fait la «Une» de la presse coloniale dans la journée de dimanche 13 février 1955. Parmi les journaux les plus lus, La Dépêche de Constantine et de l’Est algérien lui a réservé des articles détaillés dans deux éditions successives.
Ici, le 8 février 1962, au cours d’une manifestation du peuple de Paris pour la paix en Algérie, neuf travailleuses et travailleurs, des communistes, des militants de la CGT, dont le plus jeune avait 16 ans, sont morts victimes de la répression».
Le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a affirmé hier à Kef (Tunisie) l’attachement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à ce que les relations bilatérales entre l’Algérie et la Tunisie soient «spéciales et privilégiées».
Dans la première partie du colloque intitulée Contestations en longue durée, l’historien Jacques Frémeaux (« Tocqueville, portée et limites d’une vision critique »), relève que le philosophe Alexis Tocqueville (1805 -1859) était partisan de la conquête de l’Algérie et de sa colonisation impliquant, selon lui, «une implantation européenne nombreuse puisqu’il y a de la place pour tout le monde», une vision qui n’était pas très éloignée de celle du général Bugeaud et des Bureaux arabes dont un des fondateurs était le général de Lamoricière.