Le groupe Sonatrach expose, à l’occasion de la Semaine européenne de l’hydrogène (European Hydrogen Week), le potentiel de l’Algérie dans ce domaine, les perspectives de développement de la filière, ainsi que la stratégie mise en place pour développer ce segment, et plus globalement le secteur des énergies renouvelables.
Le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, et le PDG de Sonelgaz, Mourad Adjal, participent aux activités de la Semaine européenne de l’hydrogène, dont le coup d’envoi a été donné le 18 novembre dernier à Bruxelles.
Une réunion consacrée au projet du SoutH2 Corridor reliant l’Algérie à l’Italie, regroupant les différents partenaires, est prévue dans les prochains mois, en vue d’une déclaration d’intention visant à mettre en œuvre le projet, selon une déclaration du ministère italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétiq
Le développement du partenariat dans le domaine de l’hydrogène vert notamment dans le cadre du projet SoutH2 Corridor a constitué l’un des principaux sujets de débat entre les participants à la 5e édition de la journée algéro-allemande de l’énergie, organisée lundi à Alger.
Les nouveaux projets d’hydrogène sont confrontés à de fortes augmentations de coûts dues à la crise énergétique mondiale, à une inflation élevée et à des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, qui, «au moins temporairement, menacent la rentabilité à long terme», souligne la même source, citée par Platts, notant une augmentation des coûts de 50% depuis 2021. «L’inflation et les coûts d’emprunt plus élevés affectent l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène, renchérissant les coûts de financement pour les développeurs et réduisant l’impact du soutien gouvernemental, qui tarde à se déployer», ajoute l’agence. «Cette confluence de facteurs est particulièrement préjudiciable pour une industrie qui fait face à des coûts initiaux élevés liés à la fabrication, à la construction et à l’installation des équipements.» «Sur la base des projets qui ont atteint leur décision finale d’investissement ou qui sont en cours de construction, la capacité totale pourrait plus que tripler pour atteindre 2 GW d’ici fin 2023, la Chine représentant la moitié de cette production», a indiqué cependant l’AIE. Pour contrer les obstacles, les gouvernements devraient «mettre en œuvre de toute urgence» des programmes de soutien à l’hydrogène propre, prendre des mesures plus audacieuses pour stimuler la demande, travailler à aligner la certification de l’hydrogène et éliminer rapidement les obstacles réglementaires, en particulier en matière de licences et de permis, a déclaré l’AIE. Celle-ci souligne que la production d’hydrogène à faible teneur en carbone pourrait augmenter considérablement d’ici 2030, pour atteindre jusqu’à 38 millions de tonnes/an, si tous les projets annoncés sont réalisés et si des efforts politiques plus importants sont mis en œuvre pour stimuler la demande. L’AIE a noté en outre, dans son rapport intitulé «Global Hydrogen Review», que la dynamique du secteur a toutefois continué à se renforcer malgré les vents contraires, avec une augmentation significative du nombre d’annonces de projets depuis 2022. La demande mondiale d’hydrogène a augmenté de 3% sur l’année 2022 pour atteindre 95 millions de tonnes, a indiqué l’AIE, qui précise que la Chine a devancé d’autres régions en matière de déploiement de projets. «Cependant, les longs délais entre l’annonce des projets et le moment où les fonds sont mis à la disposition des développeurs de projets retardent l’exécution des projets, voire mettent les projets en danger», selon l’AIE, qui souligne que les efforts visant à stimuler la demande d’hydrogène propre étaient en retard par rapport aux objectifs climatiques.
Selon le site internet officiel dédié au projet, le SoutH2Corridor offre plusieurs avantages, dont notamment «une capacité de transport importante pour l’hydrogène, un moyen de transport efficace, compétitif et durable, favorisant la sécurité d’approvisionnement en hydrogène grâce à des raccordements aux stockages tout au long du parcours».
Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a affirmé, hier à Alger, que l’Algérie était en mesure de jouer un rôle prépondérant dans la production de l’hydrogène au niveau régional.
Autre projet intéressant la partie algérienne et discuté avec la partie italienne : la production de l’hydrogène à partir de grandes centrales renouvelables, en vue d’être acheminé par tube vers l’Europe.