Une réunion consacrée au projet du SoutH2 Corridor reliant l’Algérie à l’Italie, regroupant les différents partenaires, est prévue dans les prochains mois, en vue d’une déclaration d’intention visant à mettre en œuvre le projet, selon une déclaration du ministère italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique.
Les six projets de corridors de transport d’hydrogène actuellement approuvés par l’Union européenne, dont le SoutH2 Corridor reliant l’Algérie à l’Italie, ont besoin, «au-delà du soutien politique, d’engagements plus concrets», notamment à travers des accords intergouvernementaux qui soutiendront la mise en œuvre des projets et le lancement effectif de la construction des corridors.
C’est ce qui ressort du récent rapport de l’Alliance européenne pour l’hydrogène propre (European Clean Hydrogen Alliance), qui vise à établir un programme d’investissements pour le déploiement de technologies et de solutions d’hydrogène renouvelables à faible émission de carbone à l’horizon 2030. «Presque tous les projets contribuant à la création des six corridors sont déjà présents dans la première liste PCI/PME publiée, basée sur le règlement RTE-E révisé (en 2022), avec le soutien des etats membres respectifs et des autorités nationales des régulateurs nationaux», indique le document.
Il est à savoir que dans le cadre du règlement européen révisé sur les réseaux transeuropéens d’énergie (RTE-E), une liste comprenant 166 projets d’intérêt commun (situés sur le territoire de l’UE, les PCI) et d’intérêt mutuel (qui relient l’UE aux pays tiers, les PMI) a été adoptée par la Commission européenne.
«Cependant, il reste encore des obstacles à surmonter, car nous devons atteindre le statut de décision finale d’investissement et commencer les travaux de construction le plus rapidement possible et de manière coordonnée», souligne l’Alliance européenne de l’hydrogène, qui appelle à la création d’un suivi annuel des avancées européennes du secteur. «L’UE a besoin de corridors d’approvisionnement en hydrogène pour atteindre les objectifs fixés par le plan REPowerEU (à travers lequel l’UE souhaite mettre fin à sa dépendance à l’égard des combustibles fossiles russes, tout en diversifiant les sources d’approvisionnement et en accélérant la transition énergétique).
La création d’un réseau intégré d’hydrogène est le seul moyen efficace pour l’Europe de connecter plusieurs grands sites de production, routes et options d’importation avec des pôles industriels et centres de demande clés, tout en parvenant à diversifier les sources et à sécuriser les approvisionnements, et en maintenant l’accessibilité, la sécurité et l’indépendance énergétique», note le rapport.
L’Alliance européenne pour l’hydrogène propre recommande notamment «l’impulsion des financements européens et nationaux, le soutien aux études qui aideront à la maturation des projets ; l’encouragement des objectifs clairs du côté de la demande et la restauration rapide des sites de stockage et leur connexion aux réseaux d’hydrogène, mais aussi la stimulation de la demande industrielle en H2 renouvelable et à faible teneur en carbone et le comblement de l’écart de coût par rapport aux produits fossiles».
Le rapport suggère également de soutenir la croissance de projets de production à grande échelle dans des pays tiers.
A rappeler qu’une réunion consacrée au projet du SoutH2 Corridor reliant l’Algérie à l’Italie, regroupant les différents partenaires est prévue dans les prochains mois, en vue d’une déclaration d’intention visant à mettre en œuvre le projet, selon une déclaration du ministère italien de l’Environnement et de la Sécurité énergétique.
Le ministre italien Gilberto Pichetto Fratin a déclaré à cette occasion : «grâce à notre relation avec l’Afrique (…) et aux accords que nous avons conclus avec l’Allemagne et l’Autriche en mai dernier, nous pourrons utiliser le projet South Corridor pour devenir un important pôle énergétique et exploiter l’hydrogène.» Le ministre italien a en outre annoncé que son département présentera, le 26 novembre, peu après la fin de la COP29, «le plan stratégique national pour l’hydrogène».