Le texte complet de l’accord n’a pas encore été publié, laissant planer des incertitudes sur le nombre exact de prisonniers concernés et les modalités de leur libération.
Dès 8h30, les armes devront se taire à Ghaza, et les trois premiers otages seront libérés cet après-midi par le Hamas, en échange de 95 prisonniers palestiniens. Un moment tant attendu, mais enfin arrivé, sur fond d’intensification par Israël de son offensive militaire, qui a fait passer la barre du nombre de Palestiniens tués à 47 000, des portés disparus à plus 11 000 et celle des blessés à plus de 110 000. Cette première phase devra permettre l’entrée en grande quantité de l’aide humanitaire et préparer la deuxième phase, dont les pourparlers devront avoir lieu au 16e jour.
Le procureur en chef de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a maintenu et défendu sa demande d’émission de mandats d’arrêt internationaux contre les dirigeants israéliens pour des crimes de guerre et contre l’humanité à Ghaza, et affirmé qu’Israël «n’a fait aucun effort réel pour enquêter» sur ces accusations. Il a qualifié «d’indésirable et de malvenu» le vote du Congrès d’une loi sanctionnant les fonctionnaires de la CPI en signe de protestation contre ses décisions à l’égard d’Israël.
Les pourparlers autour d’un accord de cessez-le-feu tirent à leur fin alors que les présidents américains, Joe Biden, en fin de mandat, Donald Trump, son successeur, ainsi que le ministre des Affaires étrangères qatari évoquent un cessez-le-feu imminent, après la validation de l’accord, par le mouvement de résistance Hamas.
Des révélations fracassantes sur l’utilisation par l’armée sioniste d’un système d’IA (intelligence artificielle), appelé «Lavender», pour identifier par la machine 37 000 «cibles» de la résistance, avec un taux autorisé de dommages collatéraux pouvant aller de 15 à 20 victimes, voire 100, lorsque la cible est importante. Reprise par le journal britannique The Guardian et basée sur les témoignages d’officiers de renseignement et militaires israéliens, l’enquête a montré comment le système Lavender a engendré des assassinats en masse, en raison de l’utilisation de munitions non guidées appelées «bombes stupides» «afin de ne pas gaspiller les bombes coûteuses sur des personnes sans importance, du fait de la pénurie des bombes».
En ce 30 mars, marquant la commémoration de la Journée de la Terre, ou de la Nakba, des dizaines de Palestiniens ont été tués dans des raids, exécutés froidement par des tirs d’armes de guerre, écrasés par des chars ou arrêtés sommairement et transférés vers des lieux inconnus.