La défense de la famille du défunt Djamel Bensmain affirme son intention de se pourvoir en cassation, contre les décisions de la chambre criminelle près la cour d’Alger prononcées lundi dernier. Les avocats de nombreux accusés condamnés à de lourdes peines comptent, eux aussi, user de cette dernière voie de recours.
La Cour d’appel d’Alger a prononcé lundi la peine capitale à l’encontre de 38 personnes reconnues coupables du meurtre barbare d’un homme accusé à tort d’être un pyromane, lors des incendies qui ont ravagé Tizi Ouzou et d’autres Wilayas à proximité régions en août 2021. La Cour d’appel d’Alger a prononcé lundi la peine capitale à l’encontre de 38 personnes reconnues coupables du meurtre barbare d’un homme accusé à tort d’être un pyromane lors des incendies qui ont ravagé Tizi Ouzou et d’autres régions à proximité en août 2021. Toutefois, conformément au moratoire sur l’exécution de la peine de mort en vigueur depuis 1993, ces condamnations seront transformées en réclusion à perpétuité. Il s’agit du verdict final dans l’affaire du lynchage de Djamel Bensmail, un artiste peintre de 38 ans, qui avait été battu et brûlé vif par une foule enragée après avoir tenté d’aider les habitants du petit village à éteindre les flammes qui menaçaient leurs maisons. Le crime barbare avait été filmé et diffusé sur les réseaux sociaux, provoquant une onde de choc et une profonde indignation dans toute l’Algérie. Selon l’APS, sur les 94 personnes jugées dans le cadre de cette affaire, 27 ont été acquittées et les autres ont écopé de peines allant de trois à 20 ans de prison ferme. Les personnes condamnées à mort ont été reconnues coupables, entre autres, d’actes terroristes et subversifs ayant porté atteinte à la sécurité de l’État, à l’unité nationale et à la stabilité des institutions, de participation à un homicide volontaire avec préméditation et de complot. Revenant à novembre 2022, le tribunal criminel d’Alger avait condamné 49 personnes à la peine de mort, sept à l’acquittement et les autres à des peines comprises entre deux et 10 ans de prison. Il convient de rappeler que les incendies qui ont frappé l’Algérie en août 2021 avaient engendré au moins 90 morts et détruit des milliers d’hectares de forêts. Face à cette catastrophe, les autorités avaient accusé des “éléments criminels” d’être responsables du déclenchement des feux. Djamel Bensmail, qui se trouvait dans la région pour rendre visite à sa famille, avait été pris pour cible par des villageois qui le soupçonnaient d’avoir allumé un incendie. Il avait été arraché du fourgon de police par une horde furieuse qui l’avait lynché puis immolé par le feu. Des heures après, les internautes avaient partagé sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #JusticePourDjamelBensmail, leur indignation et leur soutien à la famille de la victime. Une enquête judiciaire avait également été ouverte et plusieurs suspects avaient été arrêtés. Cette affaire a suscité un vaste mouvement de solidarité et de compassion envers la famille de Djamel et ses proches par le peuple algérien ainsi que plusieurs personnalités publiques et politiques.
Ouvert le 15 octobre dernier, devant la chambre criminelle près la cour d’Alger, le procès en appel des auteurs présumés de l’assassinat de Djamel Bensmaïn, le 11 août 2021, à Larbaâ Nath Iraten, à Tizi Ouzou, s’est poursuivi, samedi dernier, avec la reprise des plaidoiries de la défense, jusqu’à hier à 2 heures du matin, alors que la veille, toute la journée et ce jusqu’en début de soirée, les avocats plaidaient toujours.
La défense des accusés a majoritairement plaidé l’acquittement. Me Mokrane Aït Larbi s’est offusqué contre le fait «de filmer les aveux des suspects et de les diffuser sur les chaînes de télévision», mais aussi contre le fait que les accusés soient menottés à l’audience. La majorité des avocats a également dénoncé «des condamnations en vrac» et le non-discernement «entre des accusés présents sur les lieux par curiosité et ceux ayant participé aux scènes de violence». Les plaidoiries reprendront aujourd’hui.
Après la clôture des débats, la plaidoirie de la partie civile et réquisitoire de la défense des accusés a plaidé la cause de ces derniers et tenté de susciter le doute sur leur culpabilité, avant de réclamer, pour la majorité, pour ne pas dire pour tous les mis en cause, l’acquittement. Certains avocats ont mis en avant «de nombreuses zones d’ombre», «des erreurs» dans l’arrêt de la chambre d’accusation, de «la confusion» ainsi que «l’absence de preuves» et «les accusations collectives».
Les images et vidéos au contenu violent ont plombé l’ambiance à l’audience en ce troisième jour du procès en appel des auteurs présumés du meurtre de Djamel Bensmaïn, qui se tient à Alger.
Si certains accusés ont exprimé des remords et versé des larmes, beaucoup d’autres ont adopté la stratégie de la négation. Les auditions d’hier ont, certes, apporté quelques détails sur ce crime mais n’ont pas expliqué les circonstances de ce dernier, ni les raisons qui ont motivé la violence avec laquelle il a été commis.
Le procès en appel des auteurs présumés de l’assassinat de Djamel Bensmain le 11 août 2021, à Larbaâ Nath Irathen, s’est ouvert, hier, devant chambre criminelle près la cour d’Alger. Plus d’une dizaine d’accusés, condamnés en première instance à la peine capitale, se sont succédé à la barre.
Les auteurs présumés de l’assassinat, le 11 août 2021, du jeune Djamel Bensmain, à Larbaâ Nath Irathen ( Tizi Ouzou), seront déférés aujourd’hui devant la chambre criminelle près la cour d’Alger. En tout 94 accusés, dont 19 en liberté, vont être rejugés, après avoir été condamnés à la peine capitale pour 49 d’entre eux, à la prison à vie, pour 8 accusés en fuite à l’étranger, à 10 ans de réclusion pour 17 autres et accordé l’acquittement pour 17 autres mis en cause.
Prévu hier devant la chambre criminelle près la cour d’Alger, le procès en appel des auteurs présumés de l’assassinat, le 11 août 2021, du jeune Djamel Bensmain, à Larbaa Nath Irathen (Tizi Ouzou), a été renvoyé, à la demande des avocats, à la prochaine session. La décision a suscité la colère des accusés en détention et la levée de l’audience dans une ambiance très tendue.
Jugée par le tribunal criminel de Dair El Beida, à Alger, au mois de novembre 2022, l’affaire de l’assassinat, le 11 août 2021, du jeune Djamel Bensmain à Larbaâ Nath Irathen, wilaya de Tizi Ouzou, sera réexaminée une seconde fois par la chambre criminelle près la cour d’Alger. Les 102 accusés, dont 95 en détention, 8 en liberté et 7 en fuite, sont concernés par ce nouveau procès qui risque de raviver des souvenirs très douloureux aussi bien pour la famille de la victime que pour la région de Larbaâ Nath Irathen.