Comme depuis 1948, Israël refuse d’obtempérer à la décision du Conseil de sécurité pour mettre un terme à son entreprise génocidaire à Ghaza.
Il n’y a aucune base de morale pour arrêter la guerre jusqu’à ce que tous les otages soient rapatriés. Si nous n’obtenons pas une victoire décisive et absolue à Ghaza, une guerre plus grande dans le Nord se rapprochera», a déclaré le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant à partir de Washington, où il se trouvait, pour une rencontre avec Antony Blinken, secrétaire d’Etat.
C’était juste après l’adoption par le Conseil de sécurité de l’Onu, d’une résolution pour un cessez-le feu immédiat et inconditionnel à Ghaza. Lui emboîtant le pas, le chef de la diplomatie israélienne va plus loin : «Cette résolution ne nous impose aucun engagement.
Nous n’arrêterons pas la guerre. Nous attaquerons Rafah.» Visiblement très en colère, Israël a décidé de ne pas se conformer à la décision du plus important organe onusien, encouragé par la déclaration, Washington a affirmé : «Indépendamment du vote, Israël peut continuer à faire ce qu’il fait à Ghaza.
Non contraignante, la résolution n’aura pas d’impact sur sa capacité à continuer à s’en prendre au Hamas.» Une affirmation qui conforte Israël dans sa politique de rébellion contre le droit international, exprimée à travers la violation de dizaines de résolutions, et ce, depuis 1949.
Or, l’article 25 de la Charte de l’Onu stipule : «Les membres de l’Onu conviennent d’accepter et d’appliquer les décisions du Conseil de sécurité.» Ce qui donne aux décisions un effet exécutoire. A ce titre, le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, n’a pas manqué de rappeler la nécessité de «mettre en œuvre» la décision, ajoutant que «tout échec» sera, selon lui, «impardonnable».
Lui emboîtant le pas, le chef de la politique extérieure de l’Union européenne, Joseph Borell, a demandé que cette résolution «soit immédiatement mise en œuvre». Au sein de l’Onu, de nombreux représentants d’Etats membres notamment du Conseil de sécurité se sont exprimés sur l’exécution de la décision par Israël.
Le représentant de la Palestine à l’Onu, Riyad Mansour, s’est indigné contre ceux qui affirment que les décisions du Conseil ne sont pas contraignantes. «Les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes et si Israël ne les met pas en œuvre, alors il est du devoir du Conseil de recourir au chapitre VII de la Charte des Nations unies pour prendre des mesures punitives afin de le contraindre à se conformer à la résolution.»
229 résolutions non respectées
L’avis est partagé par de nombreux représentants d’Etats membres du Conseil de sécurité, mais aussi de l’Onu qui se sont exprimés juste après l’adoption de la résolution par le Conseil, à commencer par l’ambassadeur Pedro Comissario, représentant du Mozambique, qui s’exprimait au nom des 10 membres élus du Conseil (l’Algérie, l’Equateur, la Guyane, le Japon, Malte, le Mozambique, la République de Corée, la Sierra Leone, la Slovénie et la Suisse).
Même parmi les alliés d’Israël, la question du caractère contraignant ou non n’est pas discutée. La représentante du Royaume-Uni à l’Onu, Barbara Woodward, n’a pas hésité à appeler à «l’exécution immédiate» de la résolution en précisant : «Je l’ai dit dans mon explication de vote.
Elle envoie un message clair du Conseil, un message uni du Conseil, et nous nous attendons à ce que toutes les résolutions du Conseil soient mises en œuvre. Celle-ci n’est pas différente.
Les exigences de la résolution sont absolument claires.» Lors de son point de presse, le porte-parole adjoint de l’Onu, Farhan Haq, a expliqué au parterre de journalistes que «toutes les résolutions du Conseil de sécurité sont partie intégrante du droit international. Elles sont aussi contraignantes que les lois internationales».
Pour bon nombre de diplomates de l’Onu, il n’est pas nécessaire de recourir au chapitre VII de la Charte de l’Onu, pour rendre les résolutions du Conseil contraignantes, puisque l’article 25 de cette même Charte fait obligation aux Etats membres de l’Onu de respecter et d’appliquer les décisions de cet organe de maintien de la sécurité et la paix.
Or, l’histoire ne donne pas raison à cet état de fait. Depuis 1948, le Conseil de sécurité a adopté 229 résolutions contre Israël, liées à la colonisation, le statut d’Al Qods, le retour des réfugiés, l’élargissement des colonies, le bien-être et la santé des Palestiniens, etc., mais aucune n’a été respectée par l’entité sioniste.
Toutes ont été violées sans que le Conseil de sécurité n’utilise les mesures punitives à son encontre. Raison pour laquelle beaucoup ne croient plus à l’efficacité des décisions du Conseil, sachant que parmi ses membres, il y a des alliés d’Israël, qui seront toujours présents pour lui éviter les mesures de sanction.