Les négociations entre Israël et le Hamas s’accélèrent : Vers un accord de «trêve» à Ghaza contre des otages

22/11/2023 mis à jour: 01:45
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Les négociations entamées entre Israël et le Hamas par le biais du Qatar affichaient hier des signes prometteurs d’un accord imminent, selon le Qatar. Menés par le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis, ces pourparlers visent à instaurer une trêve (de cinq jours) renouvelable dans la guerre à Ghaza. 

Reste à savoir si Israël acceptera aussi l’accord négocié et cessera ainsi ses bombardements meurtriers. Les pourparlers, qui étaient hier dans «leur phase finale», selon le ministère des Affaires étrangères du Qatar, tournent essentiellement autour des 240 otages israéliens qui ont été emmenés dans la Bande de Ghaza par le Hamas le 7 octobre dernier. Selon la propagande israélienne, la détermination affichée par l’armée d’occupation serait guidée par la volonté de rapatrier ces otages. 

Dans les faits, le gouvernement de Netanyahu a donné l’impression d’en faire un sujet mineur, et d’être obsédé par le pilonnage, les tueries, le déplacement des populations et les progressions de son armée sur le territoire palestinien. 

Néanmoins hier – et pour la première fois depuis le début des négociations – le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a fait état de «progrès» dans ces négociations. «Nous faisons des progrès. Je ne pense pas qu’il soit utile d’en dire trop (...) mais j’espère qu’il va y avoir de bonnes nouvelles bientôt», a-t-il affirmé. Peu après ces déclarations, son bureau a annoncé qu’une réunion du gouvernement de guerre devait se tenir dans la soirée d’hier, «au regard des développements concernant la libération des otages». 

Les négociations semblent se diriger vers un accord qui prévoirait la libération d’environ 50 à 100 otages civils en échange de la libération de 300 femmes et enfants palestiniens détenus par Israël. Le processus de libération serait progressif, avec dix otages israéliens libérés contre trente prisonniers palestiniens par jour. 

En clair, et selon The Wall Street Journal, ces otages seront libérés en échange du même nombre de femmes et d’enfants palestiniens qui figurent parmi les 150 à être détenus dans des prisons israéliennes, comme le demande le Hamas. Cependant, des obstacles subsistent, notamment la question du «regroupement familial» exigé par Israël. Cette condition stipule que la libération d’un civil implique également la libération de son partenaire, même s’il est militaire, ce que le Hamas, opposé à la libération de militaires, refuse pour le moment. 
 

«Nous sommes confiants...»

Le Qatar et l’Egypte travaillent en étroite collaboration avec l’administration américaine pour résoudre ces points de discorde. Une fois ces obstacles levés, une trêve humanitaire de cinq jours, potentiellement renouvelable, serait déclarée. Cette pause des hostilités comprendrait l’arrêt des survols israéliens au-dessus de la Bande de Ghaza, à l’exception de sa partie nord, où les avions pourraient opérer pendant 18 heures par jour. Le nord de la Bande de Ghaza, abritant environ 800 000 personnes, selon l’ONU, bénéficierait également de l’entrée de 100 à 300 camions d’aide alimentaire, médicale et de carburant. 

Hier, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, basé à Doha, a annoncé dans un bref message sur Telegram repris par l’AFP, que son mouvement avait «livré sa réponse aux frères du Qatar et aux médiateurs. Nous nous approchons de la conclusion d’un accord de trêve». «Nous sommes confiants. Mais il reste du travail. Rien n’est fait tant que tout n’est pas fait», a déclaré lundi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby.

 A un journaliste qui lui demandait si «un accord de libération des otages était proche», le président américain Joe Biden a répondu : «Je crois.» «Nous pensons que nous sommes plus proches que nous ne l’avons sans doute été à tout autre moment depuis que les négociations ont débuté, il y a des semaines», a expliqué, à son tour, Jonathan Finer, directeur adjoint du Conseil de sécurité nationale américain, sur la chaîne CNN. Le fait est que les familles de ces mêmes otages se montrent défiantes envers Netanyahu et son cabinet de guerre sur cette question. 

Des dizaines de proches ont entamé une marche symbolique de Tel-Aviv à Jérusalem, pour demander au gouvernement plus de transparence sur les négociations en cours. Certains d’entre eux ont appelé le Premier ministre israélien à accepter les conditions du Hamas. Car l’entité sioniste s’est longuement montrée intransigeante, même lorsqu’il s’agit du sort de ses propres citoyens. «Nous parlons d’une pause dans les combats de plusieurs jours», a confirmé dimanche sur la chaîne ABC l’ambassadeur israélien à Washington, Michael Herzog. 

Cette pause humanitaire ne doit surtout pas être nommée «cessez-le-feu», selon les Israéliens. «La règle centrale est la suivante : lorsque nous saurons que les otages peuvent être libérés, non pas de manière manipulatrice ou à des fins de relations publiques du Hamas, mais plutôt par une libération massive de nos otages, alors seulement nous accepterons un cessez-le-feu», avait indiqué vendredi le directeur du Conseil national de sécurité israélien, Tzachi Hanegbi.

 Il est à signaler, par ailleurs, que bien que la Croix-Rouge ne participe pas directement aux pourparlers, elle a souligné l’importance d’accéder aux otages pour garantir leur bien-être et faciliter la communication avec leurs familles. 
 

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