L’entité sioniste promet une guerre «longue» et «intense» - Ghaza : L’État de guerre permanent

27/12/2023 mis à jour: 00:15
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Hier, de la fumée s’élevait après un bombardement au-dessus de la grande ville de Khan Younès, dans le sud de Ghaza, où Israël a annoncé concentrer désormais l’essentiel de son offensive contre le Hamas et qui abrite de nombreux déplacés ayant fui le Nord.

C’est une guerre «longue» et «intense» que promet le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à Ghaza. «Nous intensifierons les combats dans les jours à venir et cela sera une longue guerre qui n’est pas près de finir», a-t-il annoncé lundi 25 décembre à son retour de Ghaza.

L’enclave palestinienne qui subit le feu de l’armée d’occupation israélienne dans ce qu’il convient de qualifier de guerre la plus sanglante jamais vécue jusque-là en Palestine occupée, face à un monde aveugle et sourd à ses souffrances, n’est pas au bout de ses peines. Au total, le bilan du ministère de la Santé local fait état de près de 20 500 Palestiniens morts en deux mois et demi d’offensive.

Dans les faits, le Premier ministre israélien, patron de la Droite nationaliste, joue sa carrière politique dans la guerre atroce qu’il mène contre les Palestiniens de Ghaza. Le fait est qu’il est tenu pour responsable de l’attaque du Hamas du 7 octobre par une partie de la population israélienne.

Aussi choisit-il d’aller vers un Etat de guerre permanent, retardant toute enquête potentielle visant à établir les responsabilités. La prolongation des hostilités sert aussi à garder le silence sur le sort qui attend Ghaza une fois que les bombardements auront cessé.

Selon les responsables militaires israéliens, après les campagnes aérienne et terrestre, une troisième phase se profile, qui vise à établir une «zone tampon».

Ce qui signifie que les populations ghazaouies, dont 85% ont été obligées de quitter leurs domiciles dans ce qui ressemble à une seconde Nakba, seront amenés à se déplacer jusqu’au sud de l’enclave dans une étroite bande de terre qui ne peut contenir l’ensemble des habitants de la Bande de Ghaza.

L’armée d’occupation se prépare désormais pour la bataille du centre de l’enclave. L’armée y a parachuté des tracts intimant aux habitants de Deir Al Balah, le camp de Nuseirat nord et ouest et celui de Maghazi – bombardé dimanche– d’évacuer la zone.

Hier, de la fumée s’élevait après un bombardement au-dessus de la grande ville de Khan Younès, dans le sud de Ghaza, où Israël a annoncé concentrer désormais l’essentiel de son offensive contre le Hamas et qui abrite de nombreux déplacés ayant fui le Nord.

Selon un correspondant de l’AFP, les frappes israéliennes se sont poursuivies durant la nuit, notamment sur Khan Younès et la ville voisine de Rafah, à la frontière égyptienne, où s’entassent des dizaines de milliers de déplacés dans des camps de fortune.

Trente corps de victimes des bombardements ont été transportés ces dernières 24 heures à l’hôpital Nasser de Khan Younès, selon le ministère palestinien de la Santé. Selon Wafa, nombres de Palestiniens sont toujours portés disparus, suite aux bombardements menés par des avions de l’occupation à Khan Younès.

La ville de Deir Al Balah, dans le centre de Ghaza, a également été bombardée. «Ils nous disent d’aller au sud, au nord, au centre : ce ne sont que des mensonges et des tromperies, il n’y a pas de zone sûre dans la Bande de Ghaza», s’est indigné auprès de l’AFP Abou Rami Abou Al Ais, un habitant de ce camp. «Les enfants sont réduits à l’état de restes.

Quelle est la faute de ces enfants innocents ?» Les interventions médiatiques des militaires israéliens faites récemment n’invitent guère à l’espoir. L’ultime étape de la campagne terrestre, selon eux, serait de contrôler la frontière avec l’Egypte.

Dans cette guerre asymétrique, les membres du mouvement Hamas font néanmoins preuve de combativité, menant des actions de guérilla avec des lance-roquettes et des mines artisanales qui ont mis les plans d’Israël en échec. Pas moins de 14 soldats ont été tués au cours de ce week-end. Cinq d’entre eux dans leur véhicule, attaqué au lance-roquettes par un combattant du Hamas dans le sud de l’enclave.

Quatre autres à cause d’engins explosifs – le lieu de l’attaque n’a pas été précisé par l’armée d’occupation. En tout et pour tout, et selon l’armée d’occupation, 158 militaires ont été tués au combat depuis le début de son offensive terrestre à Ghaza le 27 octobre.

Mais au-delà de Ghaza, le spectre d’un élargissement du conflit plane toujours, avec des échanges de tirs entre le Hezbollah et l’armée israélienne à la frontière entre le Liban et Israël, et les attaques des rebelles houthis du Yémen contre des navires en mer Rouge et en mer d’Arabie. Les attaques imputées aux groupes pro-iraniens contre des troupes américaines se sont multipliées en Irak et en Syrie.

Mardi, les Etats-Unis ont annoncé avoir mené des frappes aériennes contre trois sites utilisés par des groupes pro-iraniens en Irak. Le gouvernement irakien a dénoncé un «acte hostile» qui a tué un «membre» des forces de sécurité et blessé «18 personnes, dont des civils». Selon des sources de sécurité, au moins un membre d’une faction irakienne pro-Iran a été tué et 24 autres personnes blessés.

L’Iran a également accusé Israël d’avoir tué lundi un de ses hauts gradés dans une frappe de missiles en Syrie. Les Gardiens de la révolution ont identifié ce général de brigade, Razi Moussavi, comme un «responsable logistique de l’axe de la résistance» à Israël, qui regroupe notamment l’Iran, le Hezbollah, le Hamas et les Houthis.

L’OLP réitère son rejet des tentatives de Tel-Aviv de déplacer les Ghazaouis

Le Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a réitéré son rejet catégorique des tentatives de l’entité sioniste de déplacer les Palestiniens de la Bande de Ghaza, appelant la communauté internationale «à fournir davantage d’efforts pour protéger le peuple palestinien».

Lors d’une nouvelle réunion tenue lundi soir au niveau de son siège à Ramallah sous la présidence de Mahmoud Abbas, l’OLP a, en outre, réaffirmé son refus total du plan de l’administration sioniste appuyé par les Etats prônant, entre autres, la mise en place d’un cabinet indépendant du gouvernement palestinien pour administrer les villes de Ghaza et de la Cisjordanie occupée.

Le Comité exécutif a souligné, dans le même contexte, «la nécessité pour la communauté internationale et les institutions internationales de prendre toutes les mesures nécessaires, pour fournir rapidement à la Bande de Ghaza les besoins alimentaires et sanitaires réels et complets, de toutes les zones de la Bande de Ghaza et soigner les blessés». L’OLP a affirmé que «tous les moyens seront mobilisés pour maintenir la lutte jusqu’à l’obtention des objectifs historiquement tracés, à savoir la liberté, l’indépendance».

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