Le sénateur français Rachid Temal appelle Macron à «une prise de parole forte» : «Nous ne laissons pas une politique d’estrade saboter notre avenir commun»

12/02/2025 mis à jour: 11:31
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Le sénateur français d’origine algérienne, Rachid Temal, livre une nouvelle réalité concernant les relations algéro-françaises. Ayant effectué une visite de deux jours, les 8 et 9 février courant, à Alger à l’invitation de la Chambre de commerce algéro-français (CCIAF-CCI), le parlementaire, loin du brouhaha politico-médiatique dans l’Hexagone, fait un constat qui tranche avec le discours actuel des officiels et des politiques de la droite et de l’extrême droite en France. 

«A l’invitation de la CCIAF-CCI algéro-française, que je remercie une nouvelle fois, j’ai pu, pendant deux jours, rencontrer à Alger de nombreux entrepreneurs français et algériens. Il s’agissait pour moi de prendre la mesure des mutations économiques du pays, de la dynamique industrielle engagée, des perspectives de développement et d’échanger sur les relations économiques entre la France et l’Algérie», écrit-il sur son compte LinkedIn. Il donne ensuite sa conclusion  : «Oui, alors que certains essayent de nous vendre des histoires 'd’humiliation' et de 'ruptures', j’ai pu constater une réalité faite d’entreprises françaises - en partenariat avec des entrepreneurs et partenaires algériens - qui investissent et qui prospèrent une main-d’œuvre locale qualifiée et compétitive, un accueil chaleureux pour leur production et un fantastique marché en expansion de 48 millions d’habitants.» 

Selon lui, l’Algérie, loin d’être un «poids» est une terre d’opportunités : du BTP à l’agroalimentaire, les investissements français s’ancrent dans le concret. Ce faisant, Rachid Temal appelle à revenir à la Déclaration d’Alger (signée en août 2022 par les présidents des deux pays, ndlr). «Ne laissons pas une certaine politique d’estrade ou de la recherche du sensationnel saboter notre avenir commun», lance-t-il, précisant que les «faits parlent d’eux-mêmes». «J’ai enfin pu mesurer toute la nécessité pour la France et l’Algérie de revenir dans le cadre de la Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé entre la France et l’Algérie», insiste-t-il. 


«Mettre fin à cette crise»

Dans une déclaration à notre confrère TSA, le sénateur insiste sur la nécessité de mettre fin à la crise actuelle. «Ma visite s’est bien passée. J’ai échangé avec des acteurs algériens et français. J’ai pu mesurer à la fois la stratégie industrielle de l’Algérie et la volonté de ceux que j’ai rencontrés à continuer à investir dans ce pays. C’est positif et c’est pour cela qu’il faut continuer à renforcer les relations entre les deux pays», dit-il. Selon lui, «la voix de la France, ce n’est ni celle de Retailleau ni celle des médias de Bolloré». «La politique étrangère de la France ne se fait pas dans les médias de Bolloré», enchaîne-t-il. 

Rappelons le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et la France qui ont atteint 11,8 milliards d’euros en 2023, il soutient qu’en «France, il y a une méconnaissance de la réalité des flux financiers entre les deux pays». «Il faut que certains sachent qu’il y a des flux financiers entre les deux pays, des entreprises françaises en Algérie, un marché gigantesque…», précise-t-il, en répondant aussi à Sarah Knafo. Insistant sur l’importance de retrouver «le chemin du dialogue entre les deux pays», Rachid Temal invite le président Emmanuel Macron à une «prise de parole forte». 

Le sénateur promet également de «transmettre ses propositions aux autorités françaises pour renouer le dialogue avec l’Algérie» et désamorcer cette crise. «Je vais continuer à porter la parole des entrepreneurs et à travailler pour l’apaisement et le développement des relations économiques entre les deux pays», dit-il. 
 

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