Jamais l’administration américaine ne s’est autant couchée que celle de Joe Biden. Celui-ci a fait preuve d’une horrible faiblesse devant Benyamin Netanyahu, qui n’a raté aucune occasion de l’humilier publiquement ainsi que son secrétaire d’Etat Antony Blinken.
Depuis octobre 2023, Tel-Aviv s’est engagé dans une campagne d’extermination du peuple palestinien pour venger les otages tués ou faits prisonniers le 7 octobre. Très vite, la vengeance a viré au massacre collectif. Tsahal s’est vautrée dans le sang et l’ONU a estimé que 70% des morts palestiniens sont des enfants et des femmes. Pour calmer l’indignation internationale, pour essayer de freiner la colère anti-israélienne qui se développait à travers le monde, Washington s’est engagé dans de pseudo-opérations de médiation pour amener Tel-Aviv à la raison.
Des promesses de «cessez-le-feu» étaient annoncées dans «quelques jours». Vaines attentes. Le plus grand massacre du XXIe siècle se poursuit sous le regard d’une communauté internationale tétanisée et totalement déshumanisée.
L’Amérique avait les moyens d’arrêter le génocide. Elle a préféré perdre son âme et sa dignité pour ne pas contrarier le tout puissant lobby sioniste américain et, surtout, ne pas arrêter l’action sanguinaire de Netanyahu. Elle le gavait d’armes de destruction massive, de missiles dernier cri. L’histoire condamnera Biden pour complicité de crimes de guerre et crime contre l’humanité pour avoir encouragé le massacre des innocents.
Dans une sorte de baroud d’honneur pour sauver son honneur qui part en lambeaux, Washington a ordonné aux Israéliens de laisser entrer chaque jour 750 camions de vivres et de médicaments à Ghaza pour au moins sauver les survivants du massacre. Or, jamais les dirigeants de Tel-Aviv n’ont souscrit à la demande pressante de leur protecteur et lui redorer quelque peu son blason terni sur la scène internationale. Ils n’ont répondu ni oui ni non. A la fin de l’ultimatum qui a expiré le 12 novembre, on ne sait rien de ce qu’il est advenu de la démarche américaine. Lundi, Tel-Aviv a annoncé l’ouverture d’un pont de passage soi-disant pour augmenter les capacités de l’aide à destination des Ghazaouis.
Certaines sources parlent d’une cinquantaine de camions autorisés à entrer. Mais l’UNRWA et des ONG disent qu’à peine une trentaine de camions ont pénétré dans l’enclave et ce n’étaient pas de gros tonnages. Tel-Aviv, par contre, n’a pas cessé de répandre des mensonges pour intoxiquer la communauté internationale.
Mais celle-ci ne cache plus son désespoir : la famine va se généraliser parmi la population palestinienne, plus exactement parmi les survivants des bombardements en tout genre. Parce que rien désormais ne détourne Israël de ses objectifs. Ce que les Allemands n’ont pas pu faire au peuple juif, c’est-à-dire l’éradiquer de la planète, les Israéliens pensent le réussir avec les Palestiniens. Et les langues commencent à se délier.
La presse israélienne, qui désapprouve le génocide en cours, vient de faire des révélations qui éclairent d’une lumière nouvelle le caractère du génocide en cours. Tsahal, en effet, est en train d’exécuter un plan diabolique sur le drame qui se joue en Palestine. Des généraux israéliens à la retraite ont mis au point un plan qui s’apparente à l’horrible «solution finale» initiée par Hitler et ses généraux.
Les retraités conseillent à Netanyahu et à l’extrême droite israélienne de vider le nord de Ghaza de tous ses habitants en attendant la suite. Et c’est ce qui est en train de se faire actuellement. Dans leur folie destructrice, les dirigeants de Tel-Aviv oublient qu’il y a une communauté internationale, le droit international. Benyamin Netanyahu réfléchit exactement comme son père.
Celui-ci, un historien connu aux Etats-Unis, était l’un des théoriciens du sionisme radical et un grand partisan d’Israël du Nil à l’Euphrate. Son fils le suit aveuglement, c’est pour cela qu’il ne parle jamais de paix, et l’extension du champ de bataille n’est pas fortuite. Il faut s’attendre à un embrassement, qui affecte déjà le Liban et qui va aller au-delà. A moins que le monde arabe ait enfin un sursaut d’orgueil et réagisse.
Réunis à Riyad, des pays arabes et musulmans ont enfin choisi le langage de la fermeté. Le prince héritier Mohammed Ben Salmane a, pour la première fois, durci le ton. Il a appelé à un cessez-le-feu à Ghaza et au Liban et a demandé qu’on laisse en paix l’Iran, un pays frère. Un langage nouveau qui, on l’espère, mettra fin à un attentisme suicidaire.