Pour le président Tebboune, le dialogue national exige «le calme et la sérénité» et doit se tenir loin «de toute cacophonie», «de l’agitation» et «loin d’un quelconque marchandage».
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, promet que le dialogue national prévu conformément à ses engagements sera «profond», «rassembleur» et à la hauteur des enjeux internes. «J’ai promis à la classe politique de lancer un dialogue pour renforcer le front interne.
Ce processus aura lieu et se fera de manière organisée», a précisé hier le chef de l’Etat dans un discours prononcé à la nation devant les deux Chambres du Parlement réunies en congrès au Palais des nations (Club des Pins, Alger). Pour M. Tebboune, le dialogue national exige «le calme et la sérénité» et doit se tenir loin «de toute cacophonie», «de l’agitation» et «loin d’un quelconque marchandage».
Ce dialogue, a-t-il insisté, doit être «inclusif» et non purement «discursif» et il «renforcera» les droits fondamentaux à travers les lois consacrées par la Constitution de 2020 et la loi organique relative aux partis et aux associations.
De son avis, la loi sur les communes et les wilayas, dont les textes préliminaires ont été remis il y a une quinzaine de jours aux parlementaires et aux partis politiques, est le début d’une «véritable démocratie» et «le parachèvement de l’édification de la pyramide de l’Etat». Dans son intervention, M. Tebboune a tiré à boulets rouges sur ceux qui prônent le changement, mais qui ne se sentent pas «concernés par le changement».
Son passage devant le Parlement était une occasion pour présenter le bilan des réalisations accomplies durant son premier mandat et les perspectives de son second mandat. Au volet économique, il a affirmé que «tous les indicateurs économiques et financiers de l’Algérie sont au vert» et le nouveau modèle économique adopté par l’Algérie commence à porter ses fruits, tel qu’il ressort, dit-il, des statistiques et des rapports positifs de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international. Selon lui, cette performance économique «repose sur les petites et moyennes entreprises et les start-up».
Dans son discours de deux heures, le chef de l’Etat a déclaré que le logement constitue une priorité pour l’Etat, car il «préserve la dignité» du citoyen. «La construction et la distribution de logements ne sont pas un gaspillage d’argent comme le prétendent les sceptiques», assène-t-il. Il a affirmé que l’objectif demeure l’élimination totale de l’habitat précaire et des bidonvilles. Il a assuré que tous les moyens financiers et humains seront déployés pour réaliser les programmes de logements annoncés, dans leurs différentes formules.
2026 : premières expéditions d’acier de Gara Djebilet
«Le logement n’est plus un fardeau pour l’Etat, et nous faisons désormais partie des pays ayant les plus grandes capacités, notamment en matière de production de ciment», a souligné M. Tebboune en précisant que les projets du secteur de l’habitat sont exécutés avec des matériaux fabriqués en Algérie.
Il a soutenu que 62 ans après le recouvrement de la souveraineté nationale, «nous sommes entrés dans une phase sérieuse d’exploitation des richesses». Il a ajouté que ces «réalisations ne sont ni des illusions ni de simples chiffres conjoncturels». Il a fait savoir, à cet effet, que le port d’Oran recevra les premières expéditions d’acier de la mine de Gara Djebilet en 2026.
Le chef de l’Etat a dans le même contexte assuré qu’«il y a des mines génératrices de richesse et d’emplois dont l’exploitation est en cours d’étude» et que «le chemin de fer qui atteindra Tamanrasset nous permettra d’exploiter des ressources minières très importantes». Pour le président Tebboune, «l’Algérie, qui importait de l’essence jusqu’en 2021, produit aujourd’hui tous types d’essences avec une main-d’œuvre algérienne».
Non seulement. L’Algérie «dispose aujourd’hui d’un excédent de 12 000 mégawatts pour l’exportation». «Notre agriculture s’est développée pour produire l’équivalent de 37 milliards de dollars. Après le blé dur… notre objectif est l’autosuffisance en blé tendre», promet-il. M. Tebboune a lancé un appel à la diaspora, leur demandant d’investir dans leur pays : «Investissez dans votre pays et combattez ceux qui le combattent !» Il a en outre loué les mérites de notre jeunesse, une nouvelle génération avec une conscience et des mains propres.
Sur le front social, le Président est revenu sur les augmentations salariales et a annoncé d’autres augmentations durant ce second mandat, ainsi que l’amélioration du pouvoir d’achat des Algériens. A l’adresse de ceux qui attendaient ou espéraient une explosion en Algérie en raison de la politique du logement ou du stress hydrique, il répond : «L’Algérie a réglé le problème de logement et nous envisageons de faire de même pour la crise de l’eau en recourant aux projets de station de dessalement de l’eau de mer.»
«Nous continuerons à soutenir le peuple palestinien»
Sur le plan international, le président de la République a réaffirmé la poursuite du soutien de l’Algérie aux causes justes dans le monde, notamment les causes palestinienne et sahraouie. «Nous continuerons à soutenir le peuple palestinien dans sa lutte pour le recouvrement de ses droits légitimes. Nous sommes avec la Palestine et avec tous les peuples opprimés dans le monde», a-t-il ajouté.
A propos du Sahara occidental, il a rappelé que cette question est inscrite au niveau de l’ONU «en tant que question de décolonisation» et que «son dossier est soumis à la Commission onusienne de décolonisation». «L’idée d’autonomie est une idée française et non marocaine. Nous le savons depuis des décennies», a-t-il précisé, faisant remarquer que les options de règlement qu’ils proposent sont «des choix entre le mal et le pire alors qu’il s’agit d’une question de décolonisation et d’autodétermination». N. A.