Le président tchadien a annoncé dimanche que son pays avait décidé de mettre fin aux accords militaires avec la France, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'une démarche visant à remplacer un partenaire par un autre.
Après le Mali, le Burkina Faso et le Niger, le Tchad a annoncé, avant-hier, mettre fin aux accords de sécurité et de défense avec Paris. Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a également indiqué, le même jour, que la France allait devoir fermer ses bases militaires dans son pays.
La décision a été annoncée par le ministre des Affaires étrangères tchadien, quelques heures après la visite de son homologue français Jean-Noël Barrot.
Le Tchad a tenu hier un référendum sur une nouvelle Constitution censée ouvrir la voie à des élections et un retour des civils au pouvoir, promis il y a deux ans et demi par la junte militaire mais repoussé à fin 2024. Les résultats officiels provisoires doivent être annoncés le 24 décembre, la Cour suprême devra les valider le 28, selon l’AFP.
Le Parlement de transition, désigné par le pouvoir militaire au Tchad, a voté jeudi 23 novembre en faveur d'une amnistie générale, comme l'a annoncé un ministre à l'AFP.
Alors que des combats au massif de Tibesti, frontalier à la Libye, opposent des groupes rebelles aux forces tchadiennes, les terroristes de Boko Haram multiplient leurs incursions meurtrières, tout le long du Lac Tchad, au sud de ce pays limitrophe du Nigeria d’où ils sont venus. Depuis le coup d’Etat d’avril 2021, la situation au Tchad s’enlise et menace d'entraîner dans son sillage de nombreux pays déjà confrontés à de graves crises politico-sécuritaires.
Le Tchad, où de nouveaux réfugiés fuyant la guerre au Soudan affluent par dizaines de milliers, a réclamé hier une «aide massive» de la communauté internationale, qu’il accuse de le «laisser presque seul» face à une crise humanitaire «sans précédent».
Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmahdi, a reçu, lundi à Alger, le président du Conseil supérieur des affaires islamiques du Tchad, Mahamat Khatir Issa, avec lequel il a examiné les moyens de renforcer les relations de coopération entre les deux pays.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) pourrait arrêter à partir de mai son aide aux centaines de milliers de réfugiés et déplacés au Tchad s’il ne reçoit pas d’urgence des fonds supplémentaires des pays donateurs, a mis en garde un responsable de l’agence onusienne.
L’ambassadeur d’Allemagne au Tchad déclaré persona non grata pour «attitude discourtoise» a quitté le pays samedi soir, a annoncé hier le ministre tchadien des Affaires étrangères, Mahamat Saleh Annadif.
Succès Masra, un opposant à la junte au pouvoir au Tchad, a appelé hier, jour de l’ouverture du dialogue, à «la résistance pour la justice et l’égalité». Wakit Tamma, une coalition de partis de l’opposition et de membres de la société civile, a refusé de participer au dialogue, accusant la junte de perpétuer des «violations des droits humains» et de préparer une candidature à la présidentielle du général Déby.
Plusieurs groupes rebelles et leurs alliés politiques tchadiens, ayant suspendu leur participation à des pourparlers de paix à Doha la semaine dernière, ont annoncé qu’ils reprenaient les discussions avec la junte militaire au pouvoir, a rapporté hier l’AFP citant des responsables rebelles.