Fin des accords militaires avec Paris : «pas de logique de remplacement», assure le Tchad

02/12/2024 mis à jour: 18:59
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Le président tchadien a annoncé dimanche que son pays avait décidé de mettre fin aux accords militaires avec la France, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'une démarche visant à remplacer un partenaire par un autre. 

Cette décision survient dans un contexte où Moscou étend son influence au Sahel, et où le Tchad reste le dernier pays de la région à héberger des forces françaises.

Le général Mahamat Idriss Déby a tenu à clarifier que cette rupture ne signifiait pas un rejet de la coopération internationale ou des relations diplomatiques avec la France. Selon lui, cette décision repose sur des considérations de souveraineté nationale. Le chef de l’État a déclaré vouloir réorienter le partenariat avec la France vers d’autres domaines susceptibles d’avoir un impact plus positif sur la vie quotidienne des populations tchadiennes et françaises. Il a également affirmé que cette décision avait été prise après mûre réflexion.

La suspension des accords militaires a été annoncée via un communiqué publié par le ministre des Affaires étrangères tchadien sur Facebook, quelques heures après une visite de son homologue français à la frontière soudanaise. Cette annonce a surpris Paris, qui a réagi le lendemain en déclarant « prendre acte » de cette décision.

La France, déjà contrainte de retirer ses troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger entre 2022 et 2023 en raison de l’arrivée au pouvoir de juntes militaires proches de Moscou, voit son dispositif au Sahel de nouveau fragilisé. Le Sénégal a également indiqué que la France devra fermer ses bases militaires sur son territoire. Le Tchad accueille actuellement un millier de militaires français répartis sur trois bases, dernier point d’ancrage de Paris dans la région.

Le président Déby a précisé que son gouvernement entamerait des discussions avec la France pour mettre en œuvre cette décision, conformément aux clauses de l’accord, qui stipulent qu’une dénonciation doit être notifiée par écrit et prend effet six mois après réception.

Cette décision intervient après la fin d’une transition de trois ans à N'Djamena, marquée par l’élection de Mahamat Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir à la suite du décès de son père, Idriss Déby, tué par des rebelles. Idriss Déby avait précédemment bénéficié du soutien de l'armée française pour repousser des offensives rebelles en 2008 et en 2019.

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