Le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a affirmé, jeudi, que «nous avons pris acte» des «réactions des représentants du colonialisme et du néocolonialisme», allusion aux réactions de responsables français à propos d’un couplet de l’hymne national.
«Nous avons pris acte des réactions des représentants du colonialisme et du néocolonialisme», a-t-il déclaré dans son allocution prononcée à l’issue du vote du texte de loi modifiant et complétant la loi 83-12, relative à la retraite, et de celui modifiant la loi 63-278 fixant la liste des fêtes légales.
Pour le président du Conseil de la nation, cité par l’APS, la Glorieuse Révolution algérienne avait lutté contre «l’occupation française, tout en faisant la distinction entre l’occupant français et le peuple français». «Mais certains, déplore-t-il, n’avaient pas compris cela.
Les résidus de l’ancien occupant sont toujours là, et sont arrivés jusqu’à s’en prendre à l’hymne national (Qassaman).» La réaction de M.Goudjil intervient après les déclarations de politiciens français, particulièrement de droite, concernant la décision prise par les autorités algériennes d’élargir le champ d’interprétation intégrale de Qassaman aux cérémonies commémoratives en présence du président de la République.
Samedi dernier, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, qui intervenait sur LCI, s’est interrogée sur la décision d’«étendre l’usage d’un hymne qui date d’une autre époque» : «Même si le contexte de l’époque l’explique, je vous concède que je peux m’interroger et que cela paraît un peu à contretemps.»
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf s’est dit «surpris» que la ministre française se «soit permise d’émettre un avis sur l’hymne national algérien». Répondant, mardi, à une question de l’agence italienne Nova, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé sur un ton ironique que Catherine Colonna «pouvait aussi critiquer la musique de l’hymne national, qui, peut-être, ne lui plaît pas non plus».
Le président du Conseil de la Nation a par ailleurs estimé que l’histoire nationale «ne peut être écrite par d’autres, car c’est nous et nous seuls qui avons connu la colonisation et c’est à nous d’en consigner les faits». Il a rappelé que l’occupation de l’Algérie ne ressemble à aucune autre forme d’occupation, car il s’agit d’«une colonisation de peuplement et d’extermination de tout un peuple».
Commission mixte
Pour lui, le recouvrement de la souveraineté nationale «n’était pas chose aisée et le mérite revient aux vaillants moudjahidine et chouhada ayant mené la Glorieuse Guerre, loin d’un quelconque leadership, avec pour seul leitmotiv : ‘‘Par le peuple et Pour le peuple’’.
C’est eux qui ont rédigé la Proclamation du 1er Novembre 1954 qui est toujours de mise». M. Goudjil considère que «la stabilité dont jouit, aujourd’hui l’Algérie est source de fierté pour tous», saluant le rôle de l’Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN), dans «la protection du pays et la préservation de sa stabilité», la qualifiant de «véritable fierté pour l’Algérie qui a une telle armée».
Il a estimé que l’étape «franchie par l’Algérie ces trois dernières années et demi, est historique». Et d’ajouter que les engagements du président Tebboune, «qui ont été concrétisés sur le terrain, sont imprégnés de la Proclamation du 1er Novembre 1954».
Par ailleurs, le ministère des Moudjahidine et des Ayants droit et le Conseil supérieur de la jeunesse (CSJ) ont annoncé jeudi la création d’une commission mixte qui aura pour mission d’œuvrer à la sauvegarde de la Mémoire nationale et des constantes de la Nation, immuniser les jeunes générations et renforcer leur sentiment d’appartenance à la patrie.
L’annonce a été faite lors d’une réunion entre le ministre des Moudjahidine, Laïd Rebiga, et le président du CSJ, Mustapha Hidaoui, rapporte l’APS.
Cette rencontre a permis d’examiner les éléments liés à la création de cette commission qui veillera particulièrement à la préservation de la mémoire nationale, «dans le but de consacrer les valeurs et les idéaux de la Révolution de Novembre et de transmettre le message historique consacré dans la Constitution, tout en veillant à promouvoir l’écriture de l’histoire et son enseignement».