Programme nucléaire iranien : Washington prône des négociations

05/04/2025 mis à jour: 23:36
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Les Etats-Unis soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire - Photo : D. R.

Les Etats-Unis n’ont plus de relations diplomatiques avec l’Iran depuis 1980. Les deux pays n’ont que des échanges indirects par le biais de l’ambassade de Suisse à Téhéran.

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, le dossier nucléaire iranien a ressurgi avec son lot de menaces et de possibilités de négociations. Le républicain a renforcé sa politique dite de «pression maximale» à l’encontre de Téhéran, avec des sanctions supplémentaires et le recours à une action militaire en cas de refus de pourparlers.

Partenaire de la République islamique, la Russie a appelé hier l’Iran et les Etats-Unis à résoudre la question du nucléaire iranien via des «efforts diplomatiques», exhortant les deux pays à la «retenue». «Toutes les parties doivent faire preuve d’une retenue absolue et se concentrer précisément sur les efforts diplomatiques», a déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov lors d’un briefing. «Le problème du dossier nucléaire iranien doit être discuté et résolu uniquement par des moyens politiques et diplomatiques», a-t-il ajouté, selon l’AFP.

Alors que l’Iran a refusé d’engager des négociations directes avec Washington, Donald Trump a envoyé le 12 mars à Téhéran une lettre demandant la reprise des négociations en vue d’un accord. Sinon, il menace d’attaquer le pays.

En réponse, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a indiqué que «s’agissant des armes nucléaires», les Etats-Unis disent qu’ils ne permettront «pas à l’Iran d’en acquérir. Si nous voulions fabriquer des armes nucléaires, l’Amérique ne pourrait pas nous en empêcher. Le fait que nous n’ayons pas d’armes nucléaires et que nous ne cherchions pas à en obtenir est dû au fait que nous n’en voulons pas nous-mêmes».

Le 30 mars, Donald Trump a encore menacé l’Iran de «bombardements» si les négociations échouent, évoquant également la possibilité de lui imposer de nouveaux droits de douane. «S’ils ne signent pas d’accord, il y aura des bombardements», a-t-il assuré  dans une déclaration sur l’Iran, avec lequel les Etats-Unis n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.

Les deux pays n’ont que des échanges indirects par le biais de l’ambassade de Suisse à Téhéran, qui représente les intérêts américains en Iran. Des responsables américains et iraniens se «parlent», a également affirmé Donald Trump, sans préciser la nature des discussions.

Comme il a évoqué la possibilité d’imposer de nouveaux droits de douane à l’Iran. Jeudi, il a affirmé qu’il préférerait tenir des «négociations directes» avec l’Iran, en vue d’un nouvel accord sur le nucléaire. «Je pense que ce serait mieux si nous avions des négociations directes», a-t-il dit à bord de l’avion présidentiel Air Force One. «Cela va plus vite, et vous comprenez beaucoup mieux l’autre camp qu’en passant par des intermédiaires.»

L’Iran a récemment fait savoir qu’il était uniquement ouvert à des négociations indirectes tant que les Etats-Unis ne changeaient pas leur «approche» à son égard. Le dirigeant républicain a retiré les Etats-Unis d’un accord international avec l’Iran lors de son premier mandat, en 2018, mais il se dit désormais ouvert au dialogue. L’accord conclu en 2015 prévoit la levée de certaines sanctions en échange d’un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Les pays occidentaux, les Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. L’Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire n’existent qu’à des fins civiles, notamment pour l’énergie. Le guide suprême a affirmé, dans les années 2000, que l’Iran n’est «pas en quête de la bombe atomique», car «l’Islam ne nous permet pas de le faire». Une ligne qu’il ne cesse de réitérer.  
 

 

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