Pourquoi s’attaquer à l’Unrwa ?

07/02/2024 mis à jour: 03:47
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Quatre mois après le début de la guerre d’extermination menée contre les civils à Ghaza et en Cisjordanie, l’Etat sioniste vient d’ouvrir un nouveau front. Il s’attaque, désormais, à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, plus connu par l’Unrwa (United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East). 

Tout a commencé par des accusations formulées par Israël contre cette agence, selon lesquelles 12 de ses employés sont impliqués dans l’attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre dernier. Bien que ces allégations, non encore prouvées, soient au centre d’une enquête menée par l’Unrwa qui s’est séparée des employés suspectés, alors qu’elle compte 13 000 travailleurs n’ayant fait l’objet d’aucun doute, plusieurs pays occidentaux, dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Australie et le Canada, ont suspendu le financement de cette agence. Une décision jugée très grave, en cette période critique où deux millions de Palestiniens sont menacés par la famine, après avoir été déplacés par la force durant quatre mois de bombardements. 

Ce qui a fait dire au commissaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini : «Je suis choqué que de telles décisions soient prises sur la base du comportement présumé de quelques individus, tandis que, à mesure que la guerre se poursuit, les besoins s’aggravent et la famine menace.» 

Mais pourquoi cette guerre contre l’Unrwa et pourquoi ces allégations troublantes et en ce moment même ? La question mérite d’être posée, surtout que de nombreux responsables à l’ONU et des observateurs soupçonnent déjà le début de l’application du fameux plan de l’après-guerre mis en place par l’Etat sioniste pour vider la Bande de Ghaza de sa population, en vue de sa recolonisation. 

Les allégations israéliennes interviennent au moment où la Cour internationale de justice (CIJ) a jugé plausible l’affirmation de l’Afrique du Sud, selon laquelle Israël se livrerait à un génocide à Ghaza. 

Cette même cour a rendu une ordonnance indiquant des mesures conservatoires enjoignant à Israël de cesser d’entraver l’acheminement de l’aide vers Ghaza et d’améliorer la situation humanitaire. Ces attaques contre l’Unrwa ne sont qu’une étape pour préparer l’arrêt de la mission de cette agence à Ghaza, avec toutes les graves conséquences pour ses habitants qui vivent dans des conditions inhumaines en ce dur hiver, alors que le Ramadhan approche. 

Pour comprendre aussi la cause de cet acharnement qui n’est pas le premier dans l’histoire de l’Unrwa, dont les abris ont été la cible des bombardements, il faut savoir que cette agence fondée en 1949 pour venir en aide aux réfugiés palestiniens ayant fui leurs villes et villages lors de la guerre de 1948 a toujours offert ses services en toute impartialité à six millions de personnes installées dans 62 camps de réfugiés, dont 8 à Ghaza, 19 en Cisjordanie, mais aussi 10 en Jordanie, 12 au Liban et 13 en Syrie. 

En 75 ans, et en plus de la construction des camps, l’approvisionnement en denrées alimentaires et les soins, c’est grâce aux écoles construites par l’Unrwa que des millions d’enfants palestiniens avaient accès à l’éducation. 

Des actions indispensables pour un peuple qui en a vraiment besoin. Ce qui n’a jamais été du goût de l’Etat sioniste déterminé à poursuivre sa guerre punitive contre les civils à Ghaza, avec la complicité des pays occidentaux et la ferme intention d’en finir avec l’Unrwa.

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