Parmi les faits témoignant d’une situation humanitaire désespérée, il y a notamment la mort de 18 personnes, dont 12 en mer, en tentant de récupérer de la nourriture parachutée. Six autres sont mortes dans des mouvements de foule lors des distributions d’aide, selon le ministère palestinien de la Santé à Ghaza.
Au 174e jour de l’agression israélienne à Ghaza, plusieurs villes du sud de l’enclave ont été le théâtre de violents bombardements israéliens, et ce, malgré l’adoption d’une résolution par le Conseil de sécurité de l’Onu appelant à un «cessez-le-feu immédiat». Dans la nuit de mardi à hier, une explosion lumineuse a une nouvelle fois déchiré le ciel nocturne au-dessus de Rafah suite à une frappe aérienne des forces de l’occupation dans cette ville où résident 1,5 million de Palestiniens, la plupart déplacés par la guerre.
En 24 heures, 76 morts supplémentaires ont été recensés dans le territoire palestinien assiégé, selon un communiqué du ministère palestinien de la Santé à Ghaza. Parmi les faits témoignant d'une situation humanitaire désespérée, il y a notamment la mort de 18 personnes, dont 12 en mer, en tentant de récupérer de la nourriture parachutée.
Six autres sont mortes dans des mouvements de foule lors des distributions d’aide, selon le ministère palestinien de la santé à Ghaza. Aussi le Hamas a exhorté les pays étrangers à mettre fin à ces opérations militaires, demandant l’ouverture des passages terrestres pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, sous strict contrôle israélien.
L’aide, largement insuffisante pour répondre aux besoins des 2,4 millions d’habitants, arrive principalement depuis l’Egypte via Rafah, mais peine à atteindre le nord du territoire, où des cas de malnutrition infantile ont été signalés et où les habitants se précipitent pour saisir les parachutages d’aide.
La Maison-Blanche a souligné à cet effet : «Les parachutages d’aide font partie des nombreux moyens que nous utilisons pour fournir l’aide désespérément nécessaire aux Palestiniens de Ghaza, et nous continuerons à le faire», tout en travaillant activement pour augmenter l’acheminement de l’aide humanitaire par voie terrestre.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, en visite en Israël, a également plaidé en faveur d’une augmentation massive des livraisons de vivres à Ghaza en facilitant le passage des camions.
«Fermeture forcée»
«Des gens meurent pour une boîte de thon», a déclaré Mohamad El Sabaawi à l’AFP, montrant la seule boîte de thon qu’il a pu obtenir. «Nous attendons les largages d’aide, nous sommes prêts à mourir pour obtenir une boîte de haricots, que nous partageons ensuite entre 18 personnes», a témoigné un autre Palestinien, décrivant leur situation comme misérable.
C’est aussi une guerre contre les hôpitaux que mène l’armée d’occupation israélienne à Ghaza. Après le siège de l’hôpital El Shifa, au centre de Ghaza, pendant plus d’une semaine – et dont les récits des survivants donnent froid dans le dos – et la mise hors service de l’établissement El Amal dans le centre-sud du territoire, les forces israéliennes ont lancé hier une attaque meurtrière contre l’hôpital El Nasser, à l’ouest de Khan Younès, causant de nombreuses pertes humaines et des blessés, selon des sources médiatiques.
«La fermeture forcée de l’hôpital El Amal, l’une des rares structures médicales restantes dans le Sud, a de profondes implications, mettant en danger d’innombrables vies», a dénoncé la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), jugeant «catastrophique» l’état du système de santé dans le nord du territoire après plus de cinq mois de guerre.
Il est à noter que ces exactions font suite à l’adoption lundi d’une première résolution par le Conseil de sécurité appelant à un «cessez-le feu immédiat». Cette résolution a été adoptée avec 14 voix pour et une abstention des Etats-Unis, qui avaient précédemment bloqué trois projets de résolution similaires.
En réaction, Israël a annulé la visite prévue d’une délégation à Washington pour discuter, entre autres, d’une éventuelle opération terrestre à Rafah, une initiative à laquelle l’administration Biden s’oppose.
Parallèlement, le Qatar, qui joue un rôle de médiateur avec les Etats-Unis et l’Egypte, a affirmé mardi que les négociations indirectes entre le Hamas et Israël pour un cessez-le-feu, ainsi que pour un échange d’otages et de prisonniers palestiniens se poursuivaient, malgré les accusations mutuelles de blocage de la part des deux parties.
En tout et pour tout, le bilan des victimes de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza s’est élevé, selon le ministère de la Santé à Ghaza, à 32 490 martyrs et 74 889 blessés depuis le début de la guerre.