Les raids israéliens se poursuivent dans l’enclave palestinienne : Pas de trêve en vue

12/03/2024 mis à jour: 07:14
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La trêve, fortement réclamée ces derniers jours par les Etats-Unis, n’est toujours pas d’actualité - Photo : D. R.

A Washington, le président Joe Biden fait l’objet de critiques croissantes aux Etats-Unis pour son soutien à Israël, face au nombre de morts croissant parmi les civils à Ghaza.

L’espoir d’arracher un accord en vue d’une trêve dans la bande de Ghaza, en ce début du mois de Ramadhan, semble s’éloigner. Aucune avancée n’a été réalisée en dépit des discussions menées au Caire, depuis début mars, par les pays médiateurs.

La trêve, fortement réclamée ces derniers jours par les Etats-Unis, n’est toujours pas d’actualité et continue de se heurter à l’intransigeance du gouvernement Netanyahu soutenue par ses ministres d’extrême droite. Pendant ce temps, la population civile subit un siège total qui dure depuis plus de trois mois, des raids dévastateurs et une grave crise humanitaire sans précédent.

Dans un message télévisé, le chef du mouvement Hamas, Ismaïl Haniyeh, a affirmé avant-hier qu’il restait  «ouvert aux négociations» sur une trêve à Ghaza. «Je dis clairement que l’occupant israélien porte la responsabilité de ne pas parvenir à un accord, mais je dis que nous nous sommes ouverts à la poursuite des négociations, sous quelque forme que ce soit», a-t-il assuré quelques heures avant le début du premier jour du Ramadhan.

«Si nous recevons de nos frères médiateurs un engagement clair de l’occupant de se retirer (de la bande de Ghaza, ndlr), d’arrêter son agression et de permettre le retour des déplacés, nous sommes prêts à aller de l’avant et à montrer de la flexibilité sur l’échange (de prisonniers, ndlr)», a-t-il ajouté. Haniyeh a précisé avoir été en contact avec les médiateurs «quelques heures» avant son discours, mais sans résultats.

Une source proche des négociations a toutefois déclaré dimanche à l’AFP qu’«il y aurait une accélération des efforts diplomatiques dans les 10 prochains jours» afin de tenter d’obtenir un accord durant la première moitié du Ramadhan.

Le Hamas a exigé, dès l’entame des pourparlers, que l’occupant israélien «cesse son agression» sur la bande de Ghaza et «permette l’entrée sans restriction de l’aide humanitaire», afin que de «continuer à participer» aux négociations sur l’échange de prisonniers, avait rapporté Al Jazeera.

Il a réclamé aussi un cessez-le-feu définitif et un retrait des troupes israéliennes des zones occupées à Ghaza. L’entité sioniste continue, elle, d’exiger que le Hamas fournisse une liste précise des otages encore vivants, mais la résistance palestinienne a dit ignorer qui était «vivant ou mort» parmi eux.

A Washington, le président Joe Biden fait l’objet de critiques croissantes aux Etats-Unis pour son soutien à Israël, face au nombre de morts croissant parmi les civils à Ghaza. Son soutien inconditionnel à l’occupant israélien, depuis le début de l’offensive sur Ghaza, et l’impunité accordée à Netanyahu pour mener à bout son entreprise génocidaire l’ont fragilisé au sein même de son camp politique.

Benyamin Netanyahu a défendu, avant-hier, la poursuite de l’offensive à Ghaza, malgré les critiques de plus en plus franches de son allié américain. Joe Biden avait affirmé, samedi sur MSNBC, que le Premier ministre israélien faisait «plus de mal que de bien à Israël».

Biden «a tort», a rétorqué dimanche Benyamin Netanyahu, dans une interview au journal Politico. Il a affirmé mener une politique «soutenue par une majorité écrasante d’Israéliens» et que ses compatriotes appuient aussi son rejet catégorique d’un Etat palestinien.

Réunis au Caire par les puissances médiatrices (Egypte, Qatar et Etats-Unis), les représentants du mouvement Hamas sont repartis jeudi en affirmant qu’ils ne feraient «aucun compromis sur leurs exigences».

Le président américain Joe Biden a quant à lui avoué vendredi qu’il serait «difficile» d’obtenir un cessez-le-feu avant le début du mois de jeûne. Le secrétaire général  de l’ONU Antonio Guterres a appelé hier  à «faire taire les armes» à Ghaza «pour faire honneur à l’esprit du Ramadhan» qui venait de commencer.

«Aujourd’hui (hier, ndlr) marque le début du mois sacré du Ramadhan, une période où les musulmans du monde entier célèbrent et propagent les valeurs de paix, de  réconciliation et de solidarité. Mais même avec le début du Ramadan, les morts, les bombardements et le carnage se poursuivent à Ghaza», a-t-il déploré devant la presse.

Al Alqsa assiégée en Cisjordanie

La bande de Ghaza, en proie à une grave crise humanitaire, a entamé hier le premier jour du mois sacré du Ramadhan sous les bombardements des forces d’occupation sioniste, qui ont fait plusieurs martyrs et blessés, et détruit de nombreuses mosquées dans le territoire assiégé, tout en déployant des milliers de soldats en Cisjordanie occupée et à El Qods avant de restreindre l’accès à la mosquée Al Aqsa, pendant ce mois pourtant de piété.

L’espoir de la population de l’enclave palestinienne d’arracher un accord pour une trêve avant le mois sacré s’estompe et les habitants sont contraints de passer le mois sous le feu des forces d’occupation sioniste à Ghaza, où presque toutes les mosquées pour accomplir la prière des Tarawih ont été détruites.

Malgré la destruction de plus de 1000 mosquées par l’armée sioniste, les Ghazaouis ont accompli dimanche soir la première prière des Tarawih dans les rues et sur les places publiques, au moment où des habitants de Rafah ont effectué cette prière à même les ruines de maisons, de routes et de mosquées détruites.

En parallèle, et compte tenu des restrictions imposées par les forces d’occupation sionistes à la mosquée Al Aqsa, la campagne «Massir Al Aqsa 3» a annoncé qu’elle était prête à assurer des dessertes par bus à partir de tous les gouvernorats de Cisjordanie occupée vers Al Aqsa, dans le cadre de sa campagne annuelle visant à repousser toute tentative de judaïsation de la mosquée pendant le mois de Ramadhan.

La campagne de «Massir Al Aqsa» a appelé la population de Cisjordanie occupée à se diriger vers la mosquée d’Al Aqsa, à l’aube du premier vendredi du mois sacré.

Les forces d’occupation sioniste avaient empêché dimanche l’entrée de centaines de fidèles dans la mosquée d’Al Aqsa pour accomplir les prières des Tarawih, les ont arrêtés à ses portes, ont imposé des restrictions à l’entrée des jeunes et autorisé l’entrée des femmes âgées de 40 ans et plus.  

 

 

 


 

 

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