Le Conseil de la nation aura un nouveau président. Les élections portant renouvellement par moitié de la composante du Sénat auront lieu aujourd’hui, au niveau des Assemblées populaires de wilaya (APW) à travers tout le territoire national.
L’objectif est d’élire 58 membres parmi les 426 candidats issus de 20 partis politiques, alors que les 117 restants sont des postulants indépendants.
Ce processus de renouvellement partiel aboutira à l’élection du deuxième homme de l’Etat, et c’est d’ailleurs l’enjeu principal de ces joutes. Qui succédera à Salah Goudjil qui a déjà accompli deux mandats ?
Dans les coulisses de la Chambre haute du Parlement, l’on susurre des noms tels que l’ancien ministre de la Justice Abderrachid Tabi, ou Azouz Nasri, sénateur du tiers présidentiel.
Lors de cette échéance, le Front de libération nationale (FLN), parti majoritaire au sein de cette institution parlementaire, tentera de maintenir sa domination. Il réussira, selon un cadre de l’ex- parti unique, en raison, dit-il, non seulement de la mainmise du FLN sur les assemblées locales, mais aussi la fermeture de la porte devant le nomadisme politique et donc à la participation des dissidents du parti à cette élection.
A ce sujet, et pour faire barrage au nomadisme politique et stopper l’élan des dissidents, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a imposé des conditions supplémentaires, en plus de celles prévues par la loi, dont l’exigence d’un document de démission du parti signé par son président.
Dans une réponse à une missive adressée par le parti du mouvement El Bina, l’ANIE a précisé qu’aucun élu ne peut changer son appartenance politique lors d’un scrutin, qu’il ait été élu sous la bannière d’un parti politique ou sur une liste indépendante.
Une décision qui puise son origine dans les dispositions de la Constitution et l’ordonnance n°21-01 du 10 mars 2021 portant loi organique, relative au régime électoral, modifiée et complétée, qui vise à renforcer la transparence à interdire le nomadisme et à préserver la discipline partisane ainsi que la crédibilité de l’exercice politique.
Ainsi, l’autorité a précisé que «tout candidat ayant obtenu un mandat électoral sous une ''casquette politique donnée'' ne peut se porter candidat qu’au sein de la même formation qui lui a permis d’obtenir ce mandat».

145 dossiers rejetés en lien avec la corruption
Une décision irrévocable qui ne peut faire, selon l’ANIE, l’objet d’aucun recours, d’autant que ce principe a été appliqué dans le traitement des dossiers de candidatures pour le scrutin d’aujourd’hui.
Pour ce qui est des chances des candidats, le FLN est présent dans 56 wilayas, et il est en tête du nombre de dossiers déposés, soit 107, dont 48 rejetés. Il est suivi du Rassemblement national démocratique (RND), avec le dépôt de 76 dossiers, dont 33 rejetés.
Quant au Mouvement de la société pour la paix, il a enregistré 5 dossiers rejetés sur les 42 déposés. Par ailleurs, 27 dossiers du Front El Moustakbal ont été refusés sur un total de 62 déposés. Toutefois, il n’est pas exclu, de l’avis des observateurs, que des candidats sans couleur politique créent la surprise.
Dans son bilan final, l’ANIE a révélé que le nombre de dossiers de déclaration de candidature déposés auprès de son instance a atteint «629 dossiers, dont 410 dossiers d’élus parrainés par 23 partis politiques et 219 dossiers d’élus indépendants», précisant que «426 dossiers ont été acceptés, dont 249 dossiers déposés par des candidats parrainés par 20 partis politiques, et 177 dossiers d’élus indépendants».
Il s’agit de «202 dossiers déposés par des membres des Assemblées populaires de wilaya (APW), et 224 déposés par des membres des Assemblées populaires communales (APC)». S’agissant des dossiers rejetés, leur nombre est de «203, dont 152 dossiers de candidats parrainés par des partis politiques et de 51 dossiers de candidats indépendants», précisant que «54 dossiers ont été rejetés du fait de l’absence de l’attestation de parrainage dûment signée par le premier responsable du parti, 145 dossiers pour lien avec l’argent sale et des affaires douteuses, et 4 dossiers à cause de la situation des candidats vis-à-vis de l’administration fiscale».
Quant aux recours déposés au niveau des tribunaux administratifs, l’ANIE fait état de «164 recours, dont 152 rejetés et 12 acceptés ayant fait l’objet d’appel par l’Autorité indépendante», alors que le nombre de recours introduits au niveau des tribunaux administratifs d’appel est de «127 en appel, dont 120 rejetés et 07 retenus en application des dispositions judiciaires». «03 recours introduits au niveau du Conseil d’Etat ont été rejetés car insusceptibles de recours», Selon la répartition par sexe, 9 dossiers seulement ont été déposés par des femmes. Pour ce qui de l’âge: 62 candidats sont âgés de moins de 40 ans, 333 âgés entre 40 et moins de 60 ans, et 31 âgés de plus de 60 ans.
En outre, le nombre des membres de l’électorat a atteint 27 241 électeurs, dont 2350 membres d’APW et 24 891 sont issus des Assemblées populaires communales (APC).