Le Statut particulier des travailleurs de l’éducation : Les syndicats haussent de nouveau le ton

28/03/2024 mis à jour: 23:15
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Photo : D. R.

Le flou qui entoure l’élaboration du statut particulier des enseignants de l’éducation nationale aggrave les appréhensions des syndicats du secteur.

Ces organisations autonomes haussent à nouveau le ton et s’en remettent, encore une fois, au président de la République dénonçant ainsi le «refus» du ministère de l’Education de mettre à leur disposition une copie de l’avant-projet du statut particulier.

Présenté à deux reprises devant le Conseil des ministres, en décembre 2023 et le 18 février 2024, le chef de l’Etat a décidé de reporter l’exposé de ce projet à l’effet de l’approfondir et de l’enrichir afin d’en améliorer le contenu, en tenant compte du fait que «l’enseignant est un éducateur avant d’être un fonctionnaire».

Hier, quatre syndicats autonomes (Cnapest, Snapest, CELA, OAPE) mettent en garde la tutelle qui est, selon eux, «dans la fuite en avant». «Nous suivons avec un  grand intérêt la situation actuelle devenue ‘‘professionnellement et socialement alarmante’’ et face à l’ambiguïté qui entoure le dossier du statut particulier de l’enseignant et la fuite en avant du ministère de tutelle, nous mettons en garde contre le danger de cette orientation», affirment les syndicats dans un communiqué précisant que cette orientation vise à imposer la «suprématie de l’administration» au détriment du «processus pédagogique» ainsi que «l’exclusion tendancieuse de l’enseignant et de ses représentants».

Ces entités syndicales déplorent la persistance du ministère à «tourner le dos» aux instructions du président de la République visant l’implication du partenaire social dans la confection de ce projet, «la réhabilitation de l’enseignant», le «rehaussement» de son statut afin «de renforcer son attachement à la classe et à ses élèves» et de le motiver à améliorer «son rendement au service au service de l’école publique de qualité».

A ce titre les syndicats pensent que la série de propositions relatives au dossier du statut particulier de l’enseignant ne «reflètent nullement» les orientations des Conseils des ministres et les déclarations du chef de l’Etat.

Réviser l’ordonnance 06-03

«Tebboune ne cesse de rappeler que l’enseignement est un métier et non un simple emploi et que l’enseignant est un éducateur et non un simple employé, d’où l’importance de revoir, d’enrichir et de corriger en profondeur le statut de l’enseignant», relève Messaoud Boudiba du Cnapest, précisant que le collectif a exprimé son inquiétude quant à l’attitude des responsables du ministère de tutelle qui risquent «de faire perdre aux travailleurs de l’éducation une opportunité d’obtenir un statut à la hauteur de leurs aspirations».

Interrogé jeudi dernier par un député, lors d’une séance plénière consacrée aux questions orales, sur le contenu du projet de statut et de régime indemnitaire des corps spécifiques de l’éducation nationale le ministre Abdelhakim Belaabed a assuré que ce texte «apportera de nouveaux acquis».

A ce sujet les syndicats exigent une copie du projet du statut qui a été présenté en conseil des ministres et leur l’implication dans son enrichissement et sa révision en profondeur afin de rehausser le statut matériel, moral et social de l’enseignant. De son côté, Boualem Amoura, président du Satef, demande au président Tebboune de promulguer un statut particulier de l’enseignant.

«En Algérie il n’y a pas de statut de l’enseignant. Pour aller vers la révision du statut particulier des travailleurs de l’éducation, il faut au préalable réviser l’ordonnance 06-03 portant statut général de la Fonction publique sinon nous ne pourrons rien faire.

Le gouvernement a promis depuis plus d’une année la révision du statut général de la Fonction publique, mais en vain», regrette M. Amoura.

En ce qui concerne le régime indemnitaire, le Satef, comme ses pairs, demande d’être associé aux négociations et exige une «révision conséquente» du régime indemnitaire de tous les travailleurs de l’éducation et une «augmentation conséquente» de toutes les primes afin de «régler le problème de l’érosion du pouvoir d’achat des travailleurs de ce secteur».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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