La solution finale ?

26/02/2025 mis à jour: 19:19
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Malgré l’accord de cessez-le-feu, Benyamin Netanyahu tient un discours qui inquiète, un discours qui laisse penser que l’embrasement de tout le Proche-Orient est dans un avenir proche. Jamais il n’a employé le mot «paix». Il ne parle que de guerre avec une telle sûreté qui fait croire qu’il a toutes les cartes en main et que c’est lui qui fait la loi dans toute la région.

Brusquement, il a décidé de ne pas respecter le contrat de la partie israélienne qui prévoit la libération des Palestiniens après celle des otages détenus par le Hamas. Celui-ci a rempli sa partie du contrat. Certes, il l’a fait avec une mise en scène choquante, au point que même l’ONU a parlé de comportement «abject», une manipulation théâtrale que même les sympathisants du Hamas l’ont trouvée de mauvais goût et humiliante pour les 6 otages libérés.

Le Premier ministre israélien a pris prétexte de cette triste histoire pour violer l’accord sur la trêve et reprendre son ton guerrier et ses menaces. Il a demandé au chef d’état-major de l’armée de reprendre l’opération d’encerclement de la bande de Ghaza. Concomitamment au déploiement de troupes autour de la ville de Jénine, qui a pourtant été détruite avec une sauvagerie sans pareille. En même temps, les militaires ont pratiquement brûlé toutes les récoltes de la Cisjordanie.

Au point que l’ONU s’est dite «gravement préoccupée» et que la Croix-Rouge internationale a exprimé ses «vives inquiétude». Ce ne sont pas les conditions dans lesquelles ont eu lieu la remise des otages israéliens qui sont la cause de la reprise de la tension. Netanyahu n’a jamais voulu la paix, une paix imposée par Trump qui voulait que sa prestation de serment du 20 janvier ne soit pas perturbée par la violence en Palestine, et il l’a signifié fermement au psychopathe Netanyahu.

En déclenchant le génocide antipalestinien, Netanyahu et les va-t-en-guerre de son cabinet ont profité de l’occasion pour s’engager dans la «solution finale». Pour rappel, c’est Adolph Hitler qui a inventé cette expression dans son livre Mein Kampf. Il a décidé d’exterminer tous les juifs d’Europe, qui s’était alors trouvée plongée dans un honneur unique dans l’histoire de l’humanité. Six millions de juifs ont été exterminés par les nazis durant la guerre 1939-45. Les Européens n’avaient pas tenté de lever le petit doigt pour sauver ces malheureux.

Cette même Europe, pour faire oublier sa lâcheté et se donner bonne conscience, prend en charge le projet de création de l’Etat d’Israël en 1948 par l’ONU, au détriment des intérêts du peuple palestinien, qui se trouve depuis en train de vivre l’enfer. Comme quoi, ce sont les innocents qui paient pour les crimes des riches.

Netanyahu a bien reçu le legs de son père, connu pour être un sioniste radical. C’est lui qui a cassé les accords de paix conclus en 1992 entre Isaak Rabin et Yasser Arafat, lorsqu’il était devenu Premier ministre en 1995. Aujourd’hui, il a des démêlés avec la justice et il ne veut pas affronter celle-ci car «des élections législatives le donnent perdant», ce qui du coup lui fait perdre l’immunité liée à sa fonction.

C’est pourquoi il crie haut et fort à la guerre, ce qui lui permet d’éloigner le spectre des élections législatives. C’est aussi pourquoi il a trouvé «révolutionnaire» l’idée de Donald Trump de s’emparer de Ghaza pour en faire un territoire américain, en ayant pris soin de déporter ses habitants en Egypte et en Jordanie. Une occasion que Netanyahu ne peut pas rater.

S’il veut sauver sa peau, il faut qu’il continue la guerre. Une nouvelle concentration de Ghazaouis serait une proie facile pour les bombes américaines guidées par l’intelligence artificielle et qui peuvent tuer d’un seul coup 5000 civils innocents. N’est-ce pas là une bonne occasion d’appliquer aux Palestiniens la «solution finale» qu’ont subie naguère les juifs en Europe.

Il faut remarquer que Donald Trump n’a pas calmé les ardeurs génocidaires de son protégé. Si ce n’est pas lui qui lui a soufflé l’idée. Car le locataire de la Maison-Blanche, en proposant de déporter de la terre de leurs ancêtres des centaines de milliers de Palestiniens, n’est pas plus criminel qu’Adolph Hitler.

L’essentiel pour lui est d’atteindre ses objectifs quitte à marcher sur des millions de cadavres d’Arabes ou d’autres peuples du Tiers-Monde. L’expulsion en masse de millions de migrants résidents aux Etats-Unis est un exemple qui prouve qu’on a affaire à un homme sans foi ni loi. Et le sort de l’espèce humaine ne l’ébranle pas.

Donald Trump profite également de l’état de délabrement d’un monde arabe qui paraît en plein désarroi, par exemple, aucun pays arabe qui a signé les accords d’Abraham, initiés par le même Donald Trump, n’a pris d’initiative de dénoncer de tels accords. Il y a de quoi désespérer. Netanyahu joue en terrain conquis. Il a même devancé les désirs de son maître. Il a ouvert en Cisjordanie et à Ghaza des bureaux pour des volontaires qui veulent quitter l’enclave avec un aller sans retour.
 

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