La CPI enquête sur les crimes contre les journalistes

10/01/2024 mis à jour: 15:00
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Photo : D. R.

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a déclaré hier que les crimes contre les journalistes étaient inclus dans son enquête sur des crimes de guerre à Ghaza, où plusieurs dizaines de journalistes sont tombés en martyrs.

Le bureau du procureur de la Cour, qui siège à La Haye, a confirmé aux médias des propos relayés par l’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui avait annoncé en novembre dernier avoir saisi la CPI pour des crimes de guerre commis contre les journalistes en Palestine.

«RSF a obtenu que le procureur de la Cour pénale internationale inclut les crimes contre les journalistes dans son enquête sur la Palestine», s’est félicitée l’ONG dans un communiqué lundi.

«Les crimes contre les journalistes sont examinés par le bureau du procureur, parmi d’autres crimes potentiels, dans le cadre de l’enquête en cours sur la situation en Palestine, et les objectifs et les actions de RSF doivent être soutenus et revêtent une importance cruciale à Ghaza et ailleurs», a déclaré le bureau du procureur de la CPI.

«Les journalistes sont protégés par le droit international humanitaire et le Statut de Rome (texte fondateur de la CPI) et ne doivent en aucun cas être pris pour cibles dans l’exercice de leur importante mission», a-t-il poursuivi.

Au moins 79 journalistes et professionnels des médias sont tombés en martyrs depuis le début de l’agression sioniste contre Ghaza, selon le Comité pour la protection des journalistes. L’ONU s’est dite «très préoccupée» lundi par ce «bilan élevé».

Sur le terrain, la situation à Ghaza est épouvantable. L’enclave palestinienne est devenue invivable. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré hier voir sa capacité de venir en aide aux habitants de Ghaza se «réduire» alors qu’une «catastrophe humanitaire» est en cours dans cette enclave palestinienne en proie à une agression israélienne barbare. «Nous voyons cette catastrophe humanitaire se dérouler sous nos yeux.

Nous voyons le système de santé qui s’effondre très rapidement», a dit Sean Casey, un coordinateur des équipes d’urgence de l’OMS, par vidéoconférence depuis Ghaza. Selon M. Casey, l’OMS n’a «pas vu de baisse d’intensité» sur le terrain.

«Ce que nous voyons toujours, c’est un nombre énorme de victimes des combats, comme des blessures par des éclats, par balles, par écrasement dans des bâtiments qui s’effondrent : cela continue d’arriver tous les jours», a-t-il déclaré.

En dépit d’une résolution le mois dernier du Conseil de sécurité de l’ONU, qui demandait que davantage d’aides puissent être apportées à Ghaza, selon l’OMS, les choses n’ont fait qu’empirer. «Nous avons vu l’espace humanitaire se réduire», a précisé M. Casey.

Il a souligné que l’OMS et d’autres organisations des Nations unies «tentaient en permanence d’atteindre les zones ayant le plus de besoins». «Chaque jour, nous formons nos convois, nous attendons l’autorisation, mais nous ne l’avons pas», a-t-il déploré. «Alors nous revenons et nous recommençons le jour suivant.»

L’OMS n’a pas pu se rendre dans le nord de Ghaza ces deux dernières semaines, et a dû y annuler six missions prévues. Selon l’Organisation, seuls 15 des 36 hôpitaux de Ghaza fonctionnent au moins partiellement, la plupart dans le Sud.

L’OMS a décrit des scènes de désespoir dans les quelques hôpitaux restés en service dans le Nord, qui manquent de nourriture, d’eau, de médicaments et de carburant, et elle a indiqué que la situation était de plus en plus difficile dans le centre et le sud de Ghaza. 

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