Une première. L’ONU a rendu, hier, un hommage mondial à ses nombreux collaborateurs tués depuis le début de l’expédition meurtrière de l’armée israélienne à Ghaza. Sobre et discrète, l’initiative a consisté en l’observation d’une minute de silence «en privé», hier matin, à l’appel d’Antonio Guterres, dans tous les pays où l’Organisation dispose de représentations.
Les revendications en faveur d’un cessez-le-feu immédiat à Ghaza se sont multipliées de la part des citoyens du monde entier ainsi que de certains dirigeants éclairés. Un immense cortège, s’étirant sur près de 4 kilomètres, a défilé dans les rues de la capitale anglaise pour réclamer un cessez-le-feu immédiat à Ghaza.
Durant toute la nuit de samedi à hier, la population de Ghaza, en Palestine occupée, a vécu l’horreur, avec d’intenses et incessantes frappes aériennes, visant des écoles de réfugiés de l’Onu, des hôpitaux surchargés et privés de moyens humains et matériels, des camps de réfugiés situés dans le sud de Ghaza et en Cisjordanie.
Les Etats-Unis ne veulent pas d’une réoccupation par Israël de la Bande de Ghaza prise, depuis 33 jours, sous un déluge de bombes et totalement assiégée par l’armée d’occupation. C’est ce qu’a affirmé, hier, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 à Tokyo.
La dénonciation du génocide en cours à Ghaza et de la nouvelle agression israélienne contre cette partie du territoire palestinien prend plusieurs formes. Outre les réactions des ONG internationales activant sur le terrain humanitaire et des agences de l’ONU, la condamnation et le rejet de la barbarie de l’occupant israélien s’étend au domaine économique et militaire.
La position du président américain, Joe Biden, concernant l’attaque en cours d’Israël contre la Bande de Ghaza et son soutien inconditionnel à l’Etat hébreu ne passent pas, y compris aux Etats-Unis. Depuis quelques jours, des voix, et pas des moindres, s’élèvent pour dénoncer cette attitude.
La guerre à Ghaza, violente et barbare, marquée par les tueries contre les civils palestiniens, pourrait torpiller le processus de normalisation en cours entre plusieurs capitales arabes et Israël.
L’enlisement à Ghaza a déjà commencé pour les troupes terrestres israéliennes entrées dans l’enclave palestinienne dans une guerre nouvelle pour elles : jusque-là habituées au seul usage d’avions et de chars sophistiqués, elles affrontent au sol des combattants connaissant parfaitement le terrain et qui sont très mobiles.
C’est une guerre sans témoins et sans images que souhaite mener Israël, n’hésitant pas à cibler les journalistes de Ghaza et leurs familles dans le but d’instaurer ainsi un «black-out» médiatique. En 25 jours de bombardements massifs, 38 journalistes et professionnels des médias ont perdu la vie, selon un décompte du Syndicat des journalistes palestiniens publié mardi soir par l’agence palestinienne Wafa. Les domiciles d’au moins 35 journalistes ont été bombardés, entraînant la mort de dizaines de membres de leurs familles.
La guerre déclarée officiellement par Israël contre le Hamas dans la bande Gaza est, en réalité une guerre contre les Palestiniens de cette enclave sous blocus depuis plusieurs années. Imparablement, une guerre contre les civils et, malgré les déclarations des responsables israéliens dans lesquelles ils disent s’en prendre uniquement aux « objectifs militaires » que sont les bureaux et postes de commandement du mouvement Hamas.