L’OPEP+ devrait reconduire sa stratégie de production pour le mois de juin prochain, lors de sa réunion prévue le 5 mai, malgré les pressions exercées par les pays occidentaux qui misent sur un surplus de production de la part de l’Organisation en vue de faire chuter les prix qui se maintiennent, depuis des semaines, largement au-dessus de 100 dollars le baril.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés continuent d’annuler les réductions de production record mis en place depuis 2020 suite à la pandémie de Covid-19.
Dans le cadre d’un accord conclu en juillet 2021, le groupe a convenu d’augmenter ses objectifs de production de 432 000 bpj chaque mois jusqu’à la fin septembre, pour annuler ses réductions de production restantes. Selon des sources citées par Reuters, l’Opep+ ne compte apporter aucun changement à son programme de quotas, en dépit de exigences des principaux pays consommateurs, les Etats-Unis en tête, qui pressent le groupe d’augmenter sa production à un rythme plus rapide, d’autant plus que les sanctions occidentales ont frappé la production russe qui devrait chuter de 17% en 2022, selon des sources de Reuters.
L’Allemagne, qui dépend fortement des importations énergétiques russes et qui s’était opposée à une interdiction complète du pétrole russe, pourrait rejoindre d’autres Etats membres de l’Union européenne dans le cadre d’un embargo proposé par l’UE, ce qui pourrait encore resserrer les approvisionnements sur le marché mondial du brut déjà tendu.
Le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, a déclaré que son pays pourrait mettre en pratique un embargo sur les importations de pétrole russe, tout en espérant trouver des moyens de remplacer le pétrole russe par d’autres approvisionnements. Avant la guerre en Ukraine, le pétrole russe représentait environ un tiers de l’approvisionnement de l’Allemagne.
La Russie, pour sa part, a coupé l’approvisionnement en gaz de la Pologne et de la Bulgarie et tente de pousser l’UE à adopter son nouveau système de paiement du gaz, qui consiste à ouvrir des comptes à la Gazprombank où les paiements en euro ou en dollar seraient convertis en rouble.
Les prix du pétrole ont atteint leurs plus hauts niveaux depuis 2008 en février, après le lancement des opérations militaires russes en Ukraine, et restent à plus de 100 dollars le baril, reflétant la crainte que le conflit en cours ne maintienne l’approvisionnement du marché mondial du brut sous pression.
Malgré ces craintes, l’OPEP+ a repoussé les appels de Washington à augmenter la production de pétrole au-delà des augmentations progressives convenues. L’alliance estimant que les prix sont poussés à la hausse par des facteurs géopolitiques.