Il déplore la marginalisation des partis politiques : «Jil Jadid plaide pour un débat sérieux pour un renouveau démocratique»

25/11/2024 mis à jour: 00:27
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Soufiane Djilali, président de Jil Jadid

Le parti Jil Jadid, dirigé par Soufiane Djilali, a dressé un tableau peu reluisant de la situation politique qui prévaut dans le pays. Dans la résolution finale de son conseil national, réuni le week-end dernier en session ordinaire, le parti propose d’entamer «un débat sérieux» pour aboutir à une vision d’avenir qui pourrait être défendue collectivement auprès des institutions nationales en vue d’un renouveau démocratique. 

Un débat avec «des règles saines et transparentes», dont les objectifs seraient, selon le leader du parti, d’abord et avant tout la «cohésion nationale» et la «modernisation effective du pays» et qui «pourraient offrir une nouvelle base de départ». 

Soufiane Djilali est revenu longuement sur la composante du nouveau gouvernement et la marginalisation des partis politiques. Il estime que «la mise à l’écart de tous les partis politiques dans la formation d’un gouvernement technocrate et la gestion hypercentralisée de toutes les institutions du pays, y compris celles censées dépendre du choix populaire, reflètent une attitude négative, voire hostile, à tout contre-pouvoir». Il déplore que dans les faits, les partis politiques, en dépit des promesses d’un dialogue national annoncé par le président de la République, sont «marginalisés» et voués à être réduits à de «simples appendices» administratifs, «de soutien» pour une partie d’entre eux ou mis «en situation d’inactivité implicite» pour une autre partie. 

Très critique, le leader de Jil Jadid pense que «le cycle de la démocratisation, tel qu’il avait été engagé avec la constitution de 1989, semble se refermer». Aussi, il a affirmé que «ces dernières années ont vu la confirmation de la volonté du pouvoir d’en finir avec ce qui reste de l’activité politique libre et indépendante». 

Sur le plan économique, Soufiane Djilali reconnaît que les choix annoncés sont méritoires, notamment en matière de réduction des importations, le maintien des prix à la consommation compatibles avec le pouvoir d’achat, la relance des grands projets dans la production nationale. 

Cependant, la méthode employée, d’après lui, ne peut qu’être contre-productive. «Le retour au centralisme économique avec une gestion administrative autoritariste ne peut qu’entraver la mise en place d’une économie efficace et viable», estime cette formation. Pour le parti, «les blocages intempestifs des différents circuits productifs dépendants des intrants et des produits consommables finis deviennent un handicap de plus en plus lourd. Une fois les anciens stocks épuisés, les diverses pénuries, qui se font déjà ressentir, démoraliseront les opérateurs économiques ainsi que les citoyens». 

Abordant la loi de finances (LF) 2025, qui a été signée hier par le président de la République, Jil Jadid affirme que «la LF-2025 avec son déficit colossal et incompréhensible expose l’ensemble du système financier à une déstabilisation inflationniste majeure et risque de créer de graves distorsions avec des répercussions graves en cas de baisse du prix des hydrocarbures sur le marché international.

 Le déficit colossal qu’elle prévoit met en danger l’économie du pays». sur le plan social, le parti affirme que l’Algérie doit s’ouvrir aux porteurs de projets et les protéger contre «les prédateurs trop souvent liés aux organismes en charge de la gestion des entreprises (certains ministères, commerce, impôts, douanes, etc.)». 

En outre, il est impératif, selon le parti, de mener une politique de dialogue avec les nouvelles générations de cadres, de médecins, d’ingénieurs et d’entrepreneurs au lieu d’user de manœuvres dilatoires qui démoralisent les meilleurs enfants du pays. «Des solutions consensuelles et intelligentes peuvent être mises en place avec les différentes catégories professionnelles aujourd’hui en conflit avec l’autorité publique, tels les médecins, les doctorants, les petits commerçants…», dit-il. 


Sur le plan international et dans la guerre contre Ghaza, Jil Jadid salue les positions de l’Algérie. «Son rôle, notamment au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU, est honorable et mérite reconnaissance.»

Enfin, s’agissant de l’invitation faite par le sommet des BRICS+ à l’Algérie pour être dans un statut de partenaire, elle doit être, selon soufiane djilali, appréciée à sa juste valeur. «Il est impératif de saisir cette opportunité pour offrir au pays la possibilité de contribuer à l’établissement d’un nouveau cadre de coopération internationale et surtout de se donner des outils financiers et commerciaux modernes», indique-t-il.
 

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