Guerre contre Ghaza : Les Israéliens passent aux exécutions sommaires

24/12/2023 mis à jour: 05:30
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Photo : D. R.

«L’embuscade menée il y a quelques jours par les Brigades Al Qassam contre des mercenaires ukrainiens a permis l’élimination de sept d’entre eux. Cette opération a eu lieu dans le quartier de Shujaiya, à Ghaza», selon le site palestinien consultable sur la messagerie Telegram.

Les crimes perpétrés par l’armée d’occupation israélienne dans la Bande de Ghaza épousent toutes les formes atroces, y compris les exécutions sommaires en pleine rue. Le ministère palestinien de la Santé a confirmé, hier, le recours à des exécutions en pleine rue lors d’une opération terrestre de l’armée israélienne dans la région de Jabaliya, dans le nord de la Bande de Ghaza.

«L’occupant a commis plusieurs massacres atroces entraînant la mort de  dizaines de personnes dans le camp de Jabaliya, dans la zone de Tal Al Zaatar et  dans la ville de Jabaliya. Ils ont également exécuté des dizaines de citoyens dans les rues», a affirmé le porte-parole du ministère, Ashraf Al Qidreh.

Le mouvement Hamas a, dans un communiqué, révélé que l’étendue de la dévastation ayant frappé la zone de Tal Al Zaatar et les écoles du camp de Jabaliya, qui abritaient des dizaines de milliers de personnes déplacées, est «énorme» et «bouleversante».

«Des dizaines de corps ont été récupérés. L’occupant israélien a exécuté un nombre d’entre eux devant leurs familles», a-t-il ajouté. A Beit Lahia, dans le Nord,  la défense civile palestinienne a indiqué avoir retrouvé, hier, «des dizaines de corps en décomposition». «La plupart des corps que nous avons récupérés à Beit Lahia ont été exécutés dans la rue puis dépecés par des chiens», a souligné le Hamas.

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme avait, rappelons-le, réclamé mercredi dernier à Israël l’ouverture d’une enquête sur «la possible survenance d’un crime de guerre» par ses soldats, après des «informations inquiétantes» concernant la mort de «onze hommes palestiniens non armés» à Ghaza-ville.

Outre les exécutions sommaires de civils, des informations recueillies par le site Ghaza News font aussi état de la présence de mercenaires parmi les troupes israéliennes engagées dans des combats de rue violents.

«L’embuscade menée il y a quelques jours par les Brigades Al Qassam contre des mercenaires ukrainiens a permis l’élimination de sept d’entre eux. Cette opération a eu lieu dans le quartier de Shujaiya, à Ghaza», a rapporté hier le site palestinien consultable sur la messagerie Telegram.

Depuis le début de l’agression sioniste, plusieurs sources ont confirmé la présence de groupes de mercenaires aux côtés des soldats israéliens éprouvant d’énormes difficultés à faire face aux opérations de guérilla menées par les factions palestiniennes.  Au 77e jour de l’agression sioniste, l’échec militaire des Israéliens est ainsi patent.

La poursuite des bombardements intenses, notamment dans la région de Khan Younès, intervient au moment où les bruits courent à Tel- Aviv sur un probable retrait des troupes au sol, dans le cadre de la 3e phase de l’agression sioniste contre Ghaza.

Tel-Aviv se prépare à mettre fin à ses opérations militaires terrestres dans la Bande de Ghaza dans «les semaines à venir», a fait savoir, hier, l’agence turque Anadolu répercutant une information divulguée par la société de radiodiffusion publique israélienne.

Vers le retrait des troupes israéliennes au sol ?

Citant des sources anonymes, la société de radiodiffusion publique a affirmé que l’armée israélienne se préparait à passer à la troisième phase des combats à Ghaza au cours des prochaines semaines.

Elle a également signalé que «la troisième phase comprend la fin des opérations terrestres, la réduction des forces armées et la démobilisation des réserves ainsi que le recours aux frappes aériennes et l’établissement d’une zone tampon à la frontière entre Israël et la Bande de Ghaza».

Et d’affirmer que l’armée de l’occupant fait face à de grandes difficultés pour avancer dans la zone sud de l’enclave assiégée. Dans le Nord, les destructions massives opérées durant plus deux mois et dix jours n’ont toutefois pas permis de briser les chaînes de commandement de la résistance, en témoigne le nombre croissant de soldats israéliens éliminés chaque jour.

Le site d’information Walla et la chaîne israélienne Channel 12 ont rapporté jeudi dernier que la brigade «Golani» avait perdu 44 soldats en 70 jours de combats. La brigade a dû quitter Ghaza, il y a quelques jours, après avoir essuyé de nombreuses pertes.

A Ghaza, justement, la détérioration de la situation humanitaire sur le terrain fait courir, désormais, des risques accrus de famine et d’épidémies à des civils forcés à l’exil et cantonnés de plus en plus dans le Sud, dans la région de Rafah où l’aide humanitaire tarde à venir malgré la résolution approuvée vendredi par l’ONU.

Vendredi soir, au moins 18 Palestiniens ont été tués dans des raids aériens menés contre le camp de Nuseirat, dans le centre de la Bande de Ghaza, a rapporté l’agence palestinienne Wafa. Citant des sources locales, Wafa a précisé que des avions ont pris pour cible une maison de la rue Al Twenty, faisant au moins 18 morts et blessant des dizaines d’autres.

Un raid mené par des avions de l’occupant a également détruit  une usine dans la ville de Jabaliya, dans le nord de la Bande de Ghaza, alors que l’artillerie de l’occupant a bombardé le dernier étage d’une maison  appartenant à la famille Arafa dans le quartier d’Al Amal, dans la ville de Khan Younes, a ajouté la même source.

L’UNICEF a, par ailleurs, indiqué hier que plus de 80% des enfants de la Bande de Ghaza «souffrent de malnutrition sévère» et a estimé que dans les semaines à venir, au moins 10 000 enfants de moins de cinq ans souffriront d’une malnutrition qui mettra leur vie en danger.

«(…) tous les enfants de moins de cinq ans dans la Bande de Ghaza, soit 335 000 enfants, courent un risque élevé de malnutrition aiguë et de décès évitables», a alerté l’agence onusienne.

C’est dans ce contexte qu’un ordre d’évacuation a été signifié, hier, à l’intention des habitants du centre de la Bande de Ghaza, selon l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). «Il n’y a nulle part où les gens peuvent aller. Aucun endroit n’est sûr», a affirmé l’agence.

«L’exigence la plus pressante pour la population de Gaza est un cessez-le-feu immédiat», a encore rappelé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, en précisant que «la faim, la famine et la propagation de maladies» menacent largement le territoire. Le dernier bilan des massacres à Ghaza fait état de 20 258 morts et 53 000 blessés, dont 201 personnes tuées ces dernières 24 heures. 

 

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