Elle devrait avoir lieu d’ici à lundi prochain, selon Joe Biden : L’espoir d’une trêve à Ghaza pendant le Ramadhan

28/02/2024 mis à jour: 06:23
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Le président Joe Biden tente de mettre la pression sur son allié israélien - Photo : D. R.

Les efforts de médiation menés par le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis semblent progresser alors que des pourparlers intenses ont eu lieu au cours des dernières semaines. Une source proche des discussions a révélé à Reuters que le Hamas envisage sérieusement une proposition de trêve discutée lors d’une réunion le week-end dernier à Paris.

Alors que l’armée d’occupation israélienne poursuit ses carnages dans la Bande de Ghaza, la situation humanitaire dans le territoire palestinien atteint des proportions alarmantes, menaçant de se transformer en une crise de famine sans précédent.

Toutefois, les récentes déclarations du président américain, Joe Biden, et quelques «fuites» autour des négociations entre Israël et le Hamas laissent entrevoir un mince espoir d’une trêve durant le mois de Ramadhan. «J’ai espoir que d’ici à lundi prochain, nous ayons un cessez-le-feu, a déclaré le président américain lundi 26 février.

Mon conseiller à la Sécurité nationale me dit que nous sommes proches, ce n’est pas encore fait», a-t-il affirmé lors d’une interview télévisée sur la chaîne NBC. Le mois de Ramadhan approchant, des arrangements sont envisagés, selon lui,  pour une pause dans les bombardements israéliens, ce qui pourrait ouvrir la voie à des échanges de prisonniers et à la livraison cruciale d’aide humanitaire à Ghaza.

«Le Ramadhan approche, et les Israéliens ont convenu qu’ils ne participeraient pas à des activités militaires pendant le Ramadhan, afin de nous donner le temps de faire sortir tous les otages» dans le cadre d’une trêve, a déclaré Joe Biden, sur la chaîne NBC. «Je pense que si nous obtenons ce cessez-le-feu temporaire, nous serons en mesure de changer la dynamique et de ne pas avoir immédiatement une solution à deux Etats, mais un processus pour parvenir à une solution à deux Etats», a-t-il poursuivi.

Aucune confirmation ou précision de la Maison-Blanche n’a été diffusée après cette prise de parole, selon l’agence AFP. En tout cas, les efforts de médiation menés par le Qatar, l’Egypte et les Etats-Unis semblent progresser, alors que des pourparlers intenses ont eu lieu au cours des dernières semaines. Une source proche des discussions a révélé à Reuters que le Hamas envisage sérieusement une proposition de trêve discutée lors d’une réunion le week-end dernier à Paris.

Cette proposition prévoit notamment, selon l’agence Reuters, une trêve de 40 jours et un échange de prisonniers. Pendant cette période, les opérations de reconnaissance aérienne au-dessus de Ghaza seraient également réduites. Environ 400 prisonniers palestiniens seraient libérés en échange de 40 otages israéliens, selon un ratio de 10 prisonniers pour un otage.

«Rien ne justifie la punition collective»

Outre l’échange de prisonniers, la proposition prévoit un ensemble de mesures humanitaires destinées à soulager la souffrance des civils à Ghaza. Cela comprendrait le retour progressif des civils déplacés, la fourniture d’aide humanitaire, de tentes et de caravanes, ainsi que la réhabilitation des infrastructures essentielles, telles que les hôpitaux et les boulangeries.

Israël s’engagerait à permettre l’acheminement quotidien de 500 camions d’aide humanitaire à Ghaza, tandis que des efforts seraient déployés pour réhabiliter les hôpitaux et les boulangeries en fournissant les équipements nécessaires et des cargaisons de carburant. Israël accepterait, par ailleurs, l’entrée de machines et d’équipements lourds pour enlever les décombres et participer à d’autres actions à but humanitaire, avec les livraisons de carburant nécessaires, selon des quantités à convenir qui devront augmenter au fil du temps.

Cependant, des négociations distinctes devront encore avoir lieu pour discuter des arrangements de la deuxième phase. Force est de remarquer, toutefois,  qu’Israël ne fait montre aujourd’hui d’aucune volonté de cesser ses agressions. Hier, pour le 144e jour consécutif de ce qui est désormais convenu d’appeler un «génocide», de nombreux Palestiniens sont tombés en martyrs et d’autres ont été blessés lors de nouveaux bombardements menés par l’armée d’occupation sioniste dans la Bande de Ghaza, selon l’agence de presse Wafa.

Les attaques se sont concentrées sur la ville de Ghaza et le gouvernorat de Rafah, avec des tirs intenses dans la région de Khan Younès. Ces actions ont entraîné 10 massacres, faisant 90 martyrs et 164 blessés, rapporte la même source.

En tout et pour tout, le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la Bande de Ghaza s’est alourdi à 29 878 martyrs et 70 215 blessés depuis le 7 octobre dernier, a indiqué hier le ministère palestinien de la Santé et a souligné qu’un certain nombre de victimes palestiniennes se trouvent encore sous les décombres et sur les routes, et que les forces de l’occupation empêchent les ambulances et les équipes de la Protection civile de leur porter secours.

Malgré les appels répétés du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, exhortant le Conseil de sécurité à intervenir pour mettre fin à l’effusion de sang, aucune action concrète n’a encore été entreprise contre Israël. Ni les pertes humaines par  milliers à Ghaza ni les images déchirantes des Palestiniens de Ghaza pris au piège de la guerre sans merci que mène Israël à leur encontre n’ont décidé la communauté internationale à prendre des mesures concrètes contre l’Etat sioniste.

Le Premier ministre israélien reste déterminé, en dépit des mises en garde internationales, à bombarder intensivement Rafah, le dernier refuge des déplacés de l’enclave palestinienne. Il l’a encore répété dimanche, affirmant, avec le cynisme qu’on lui connaît désormais, que  cela devra permettre à Israël   d’assurer une «victoire totale» face au Hamas. Un éventuel cessez-le-feu, en cours de discussion à Doha, ne ferait que retarder quelque peu l’inévitable, estime Netanyahu.

5424 étudiants tués

Les propos ont été vivement commentés par le chef de l’Onu, Antonio Guterres. «L’offensive à grande échelle annoncée par les autorités israéliennes sur la ville de Rafah, au sud du territoire, ne serait pas seulement terrifiante pour plus d’un million de civils palestiniens qui s’y abritent, elle sonnerait également le glas de nos programmes d’aide», a-t-il prévenu, soulignant que «rien ne justifie la punition collective du peuple palestinien».

L’ONU et ses partenaires tentent de coordonner une réponse humanitaire efficace pour atténuer les souffrances des civils pris au piège de la guerre. L’Unrwa, malgré les pressions subies, continue de jouer un rôle crucial dans la fourniture d’aide vitale à la population de Ghaza.

Amnesty International a d’ailleurs condamné hier le refus continu de l’occupant sioniste d’autoriser l’acheminement de l’aide humanitaire à Ghaza, en violation des décisions de la Cour internationale de justice visant à prévenir le génocide dans l’enclave palestinienne.

Un mois après la décision de la CIJ, l’entité sioniste n’a toujours pas satisfait aux exigences minimales pour garantir l’accès aux biens et services essentiels pour les Palestiniens de Ghaza, exposés au risque de génocide et confrontés à la famine imminente, a déclaré Amnesty International dans un communiqué.

Depuis que la CIJ a pris des mesures préventives pour empêcher les crimes génocidaires à Ghaza, l’armée sioniste a commis, selon l’Ong, 375 massacres, tuant 3525 Palestiniens et en blessant 5246, selon le bureau des médias de Ghaza. Parmi les victimes, 1720 étaient des enfants et 1130 des femmes.

Autre chiffre effarant : le ministère palestinien de l’Education a rapporté que depuis le début de l’agression sioniste le 7 octobre dernier, 5424 étudiants ont été tués et 9193 blessés à Ghaza et en Cisjordanie.

De plus, 255 enseignants et administrateurs ont été tués et 891 blessés à Ghaza. Les écoles, y compris celles de l’Unrwa, ont été la cible de bombardements, affectant gravement l’éducation de 620 000 élèves à Ghaza, et aggravant leurs traumatismes psychologiques et leurs conditions de santé.

Dans la Bande de Ghaza, les enfants comptent parmi les plus vulnérables. Avant le début de la guerre, l’Unicef estimait déjà à 500 000 le nombre d’enfants ayant besoin d’une aide psychologique.

Aujourd’hui, le fonds des Nations unies pour l’enfance estime que la quasi-totalité des enfants ont besoin d’une aide mentale, ce qui représente près d’un million d’enfants, explique Jonathan Crickx, directeur de la communication pour Unicef Palestine-Jérusalem.

 

 

 

 

 

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