«Ceux qui attaquent l’Algérie, aujourd’hui, en France, sont les descendants des colons qui ont mis l’Algérie à feu et à sang. La colonisation marocaine du Sahara occidental est la même que la colonisation française de l’Algérie et elle connaîtra le même sort.»
C’est ce qu’a soutenu hier le deuxième homme de l’Etat et président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, lors d’une conférence qu’il a animée à la faculté de droit, université d’Alger 1, et ce, à l’occasion de la célébration du double anniversaire de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et de la nationalisation des hydrocarbures et de la Journée du chahid qui coïncide avec le 18 février. Devant une assistance composée d’étudiants, de ministres et de la famille révolutionnaire, M. Goudjil a soutenu que ces dates importantes sont porteuses de nombreuses leçons.
Dans son exposé, le président du Sénat a détaillé les moments clés de la Révolution, sous le général de Gaulle, qui avait tenté de diluer les négociations et de contourner les revendications de la Révolution avant de revenir à la raison et de choisir le peuple français contre les colons. Et de rappeler que «ceux qui attaquent l’Algérie aujourd’hui en France sont les descendants des colons qui ont pratiqué la politique de la terre brûlée entre le 19 mars et le 2 juillet 1962, et qui ont tenté d’assassiner le général de Gaulle pour avoir choisi le peuple français contre la colonisation».
Il a affirmé que les promoteurs du néocolonialisme, descendants des colons, continuent de refuser ce choix et s’opposent au peuple français tout en prétendant le défendre. Aussi, M. Goudjil a abordé l’alliance du président de la République française avec le Makhzen, comparant son discours à celui du général de Gaulle avec sa célèbre phrase : «Je vous ai compris.»
Il a affirmé que la colonisation marocaine du Sahara occidental est identique à la colonisation française de l’Algérie, et que «l’Algérie distingue entre le peuple marocain et le Makhzen, tout comme elle a distingué entre la colonisation française et le peuple français».
Il a retracé le parcours de l’occupation marocaine du Sahara occidental, ainsi que les antécédents hostiles et les tendances coloniales du Maroc envers la Mauritanie et l’Algérie. Il a rappelé que la reconnaissance par la France de la position marocaine sur le Sahara occidental l’expose à une responsabilité historique en tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, qui considère ce territoire comme occupé et devant être traité comme une question de décolonisation.
Pour M. Goudjil la colonisation marocaine du Sahara occidental connaîtra le même sort funeste que la colonisation française en Algérie. Cet événement est pour le président du Sénat une occasion pour partager son expérience riche au sein du mouvement national et a dénoncé la campagne virulente menée par certains extrémistes en France contre l’Algérie.
Il a rappelé que la colonisation en Algérie était de nature «de peuplement, visant à exterminer le peuple algérien et à le remplacer par une population européenne chrétienne».