L’adoption d’un projet de résolution confirmant le droit du peuple palestinien à l’autodétermination fait référence à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ), qui a affirmé que l’occupation israélienne des terres palestiniennes «est illégale» et «doit prendre fin rapidement».
L’Assemblée générale des Nations unies a adopté, avant-hier, un projet de résolution confirmant le droit du peuple palestinien à l’autodétermination à une large majorité, a rapporté l’agence de presse officielle palestinienne Wafa. 172 pays ont voté en faveur de la résolution, tandis que seulement 7 pays ont voté contre, qui sont Israël, les Etats-Unis, les Etats fédérés de Micronésie, l’Argentine, le Paraguay, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et Nauru. Huit pays se sont abstenus, à savoir l’Equateur, le Libéria, Tonga, Tuvalu, Panama, Palau, Kiribati et les Îles Marshall.
L’adoption de cette résolution «représente une position internationale contre les pratiques de l’occupation (sioniste) et de colonisation qui empêchent le peuple palestinien de jouir de son droit à l’autodétermination et de vivre dignement dans son propre Etat», selon Wafa. Le texte de la résolution fait référence à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ), qui a affirmé que l’occupation sioniste des terres palestiniennes «est illégale» et «doit prendre fin rapidement», car elle empêche le peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination, tel qu’il est garanti par la Charte des Nations unies et le droit international.
La plus haute juridiction de l’ONU avait demandé, en juillet dernier, à Israël de cesser «le plus rapidement possible» l’occupation des terres palestiniennes. Une cinquantaine d’Etats ont témoigné dans cette affaire sans précédent. L’avis rendu par la CIJ, qui siège à La Haye, n’est pas contraignant mais pourrait accroître la pression juridique internationale croissante sur Israël face à la guerre dans la bande de Ghaza.
L’Assemblée générale des Nations unies avait adopté, en décembre 2022, une résolution demandant à la CIJ un «avis consultatif» sur les «conséquences juridiques découlant des politiques et des pratiques d’Israël dans les Territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est». Dans son avis consultatif publié en français, la CIJ estime que «la présence continue d’Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite» et qu’Israël est «dans l’obligation d’y mettre fin (...) dans les plus brefs délais».
Un avis «historique», a réagi la présidence de l’Autorité palestinienne. Cette décision constitue «une victoire», s’est-elle félicitée dans un communiqué, demandant à Israël de «mettre fin à l’occupation» et aux «colonies». Le Hamas avait «salué» l’avis de la CIJ qui place, selon lui, la communauté internationale «face à l’impératif d’agir immédiatement pour mettre fin à l’occupation». «C’est un grand jour pour la Palestine», a commenté Varsen Aghabekian Chahine, la ministre déléguée aux Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne.
La plupart des intervenants ont appelé, au cours d’audiences en février, à ce qu’Israël mette fin à l’occupation qui a suivi la guerre de 1967 et certains ont averti qu’une occupation prolongée faisait courir un «danger extrême» à la stabilité au Moyen-Orient et au-delà. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a salué, avant-hier, l’adoption de la résolution par l’Assemblée générale des Nations unies, la considérant comme «un droit fondamental et inaliénable, et un pilier de la Charte des Nations unies».
Dans un communiqué publié à cet effet, le ministère a souligné que le vote de 172 pays en faveur de cette résolution «envoie un message d’espoir au peuple palestinien, montrant que le monde se tient à ses côtés face au génocide, à la colonisation et au terrorisme des colons». Le ministère a remercié «les pays frères et amis, ainsi que ceux qui ont parrainé et voté en faveur de la résolution, alors que le peuple palestinien fait face à un génocide et à une violation continue de ses droits, y compris le droit à l’autodétermination».
Il a également souligné l’importance de mettre en œuvre la résolution de l’Assemblée générale, qui «approuve l’avis consultatif de la Cour internationale de justice concernant l’illégalité de l’occupation israélienne, et appelle à sa fin rapide, ainsi qu’à la cessation des violations du droit à l’autodétermination du peuple palestinien».
Le ministère des Affaires étrangères a appelé les pays qui n’ont pas soutenu la résolution et qui se sont isolés par leur vote négatif à réévaluer leur position et à rejoindre la majorité morale et conforme au droit international.
Au moins 12 Palestiniens tués
Par ailleurs, l’armée d’occupation a continué sans relâche ses massacres. L’agence de Défense civile de la bande de Ghaza a fait état, hier, d’au moins 12 Palestiniens tués par des frappes israéliennes, sur fond de pourparlers en vue d’une trêve dans la guerre qui dévaste le territoire palestinien depuis plus de 14 mois.
Dix personnes ont été tuées à l’aube, lorsqu’une frappe israélienne a touché la maison de la famille Al-Daour à Beit Lahia (nord), où des déplacés s’étaient réfugiés, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal. Un enfant a été tué et plusieurs personnes blessées dans une autre frappe qui a visé une maison à Jabaliya, également dans le nord du territoire, où les forces israéliennes ont concentré leurs opérations au cours des dernières semaines.
Un autre Palestinien a péri lorsque sa tente a été frappée pendant la nuit dans le secteur d’Al Mawassi, dans la région méridionale de Khan Younès, a indiqué M. Bassal. Le directeur de l’hôpital Kamal Adwan de Beit Lahia, Hossam Abou Safiyeh, a déclaré à que «des tirs et des obus de chars» avaient provoqué un incendie dans l’unité de soins intensifs, obligeant l’établissement à déplacer des patients, dont certains souffrant de brûlures.
Sur le front diplomatique, les Etats-Unis ont dit, avant-hier, faire preuve d’un «optimisme prudent» quant à la perspective de parvenir à une trêve entre Israël et le Hamas. Le mouvement palestinien a pour sa part déclaré que des discussions menées à Doha en vue de parvenir à un accord de cessez-le-feu et la libération d’otages de Ghaza étaient «positives».
Et selon une source proche des pourparlers, une délégation israélienne est arrivée, lundi dernier, à Doha pour rencontrer des médiateurs. L’Assemblée générale de l’ONU a réclamé, mercredi 11 décembre, à une très large majorité, un cessez-le-feu «immédiat et inconditionnel» à Ghaza, un appel symbolique rejeté par Israël et les Etats-Unis. Les représentants de dizaines d’Etats membres ont défilé à la tribune avant le vote pour affirmer leur soutien aux Palestiniens et à la fin de la guerre.
Guerre contre Ghaza : le bilan s’élève à 45 097 martyrs et 107 244 blessés
Le bilan de l’agression génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza, qui se poursuit depuis le 7 octobre 2023, s’est alourdi, hier, à 45.097 martyrs et 107.244 blessés, en majorité des femmes et des enfants, selon les autorités palestiniennes de la santé. Selon la même source, 3 nouveaux massacres sionistes ont été commis à Ghaza, faisant 38 martyrs et 203 blessés parmi les Palestiniens au cours de ces dernières 24 heures. Un précédent bilan faisait état de 45.059 martyrs et 107.041 blessés.
Les autorités palestiniennes de la santé ont indiqué qu’un certain nombre de victimes palestiniennes se trouvaient encore sous les décombres et sur les routes, et que les forces d’occupation empêchaient les ambulances et les équipes de la Défense civile de leur porter secours. Depuis le 7 octobre 2023, l’armée sioniste mène une agression sauvage contre l’enclave palestinienne qui a entraîné des destructions massives d’infrastructures, en plus d’une catastrophe humanitaire sans précédent.