Réagissant à un appel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), en faveur de l’investissement dans l’amont pétrolier et gazier, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se réjouit de voir l’AIE partager à nouveau ses analyses sur l’avenir du marché, tout en appelant l’Agence à éviter les analyses contradictoires et les messages incohérents et à revenir à une analyse basée sur les «réalités» et à se concentrer sur son mandat de sécurité énergétique.
Pour l’OPEP, les changements de position de l’AIE créent de l’incertitude et menacent la stabilité du marché de l’énergie.
Dans un article publié sur son site internet, l’OPEP a ainsi critiqué l’AIE pour ses messages incohérents concernant les investissements dans le pétrole et le gaz, en mettant en avant son récent appel à l’investissement dans les champs existants, alors qu’elle n’a cessé de militer pour l’arrêt de nouveaux investissements.
Pour l’Opep, l’AIE a opéré un revirement plutôt positif cette semaine. Le 10 mars 2025, le directeur exécutif de l’AIE a déclaré à CERAWeek : «Je tiens à préciser… qu’il faudra investir, notamment pour faire face au déclin des gisements existants. Il faut investir dans le secteur pétrolier et gazier en amont, point final».
Commentant ce changement de position qu’elle juge positif, puisqu’il rejoint ses propres analyses, l’Opep soutient cependant que «les agences qui reconnaissent la responsabilité qui découle de l’analyse des perspectives à long terme de l’industrie ne devraient pas changer de position ou mélanger les messages et les récits tous les deux ans sur cette question, en particulier celles qui ont été fondées pour garantir la sécurité des approvisionnements en pétrole».
«Le temps nous dira quelles seront les conséquences des appels de l’AIE à cesser d’investir dans de nouveaux projets dans l’industrie pétrolière au cours de la période 2021-2024», selon l’organisation. Pour démontrer les contradictions de l’AIE, l’OPEP a passé en revue les messages émis par l’Agence depuis 2017.
Elle démontre que l’agence n’a cessé de changer de position sur l’importance des investissements.
Pour l’AIE, ils étaient «nécessaires», indique l’Opep entre 2018 et 2021, et puis en mai 2021, l’AIE a commencé préconiser de ne pas investir dans de nouveaux champs pétroliers et gaziers en vue d’atteindre le zéro net».
Cette semaine nouveau revirement de l’AIE : «Il faudra investir, notamment pour faire face au déclin des gisements existants», a déclaré directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol «Espérons que l’Agence pourra revenir à une analyse fondée sur les réalités énergétiques et se concentrer sur sa mission de sécurité énergétique.
Ce faisant, l’AIE pourra compter sur un partenaire bien disposé, l’OPEP», souligne l’Organisation Celle-ci rappelle en outre que le message de l’OPEP a toujours été constant : «Les investissements sont essentiels à l’industrie pétrolière.
Le sous-investissement compromet la sécurité énergétique future, fragilise les fondamentaux de l’offre et de la demande et compromet l’accessibilité financière de l’énergie. Des investissements insuffisants pénalisent les consommateurs, tout comme les producteurs et l’économie mondiale».
Pour l’Opep, «les besoins d’investissement du secteur sont considérables». Elle prévoit que «le secteur pétrolier nécessitera des investissements cumulés de 17 400 milliards de dollars d’ici 2050.
Ces investissements permettront de répondre à la demande croissante et de contrer la baisse des taux de production, ce qui signifie qu’il faudra ajouter environ 5 millions de barils par jour en moyenne chaque année pour maintenir l’offre globale actuelle».
L’OPEP rappelle qu’elle a appelé à plusieurs reprises à davantage d’investissements dans l’industrie pétrolière. «Toutes nos actions et activités, notamment dans le cadre de la «Déclaration de coopération», ont pour objectif de créer un environnement propice aux investissements. Un tel environnement exige selon l’Opep une stabilité durable du marché pétrolier.