Pendant que la famine s’installe à Ghaza où la population continue d’être la cible des bombardements sionistes incessants, faisant près d’une centaine de morts chaque jour, Washington vient d’autoriser le transfert de près de 2,3 milliards de dollars d’armement militaire vers l’Etat hébreu. A Londres, un groupe d’avocats et de juristes a «averti» le gouvernement britannique sur le fait qu’Israël viole le droit international et conseillé de «cesser immédiatement» toute vente d’armes à Tel-Aviv.
Tout en se déclarant publiquement contre une offensive terrestre contre Rafah, Washington vient d’autoriser le transfert de près de 2,3 milliards USD d’armement vers l’entité sioniste. Dans le lot, figurent des avions de combat ainsi que plus de 1 800 bombes MK84, des engins de près de 900 kg chacun et 500 bombes MK82 de 500 livres.
Il est important de rappeler que les bombes de 900 kg sont extrêmement redoutables et peuvent raser des quartiers entiers. Raison pour laquelle beaucoup les qualifient de bombes à destruction massive et ne sont plus utilisées par de nombreuses armées dans les zones densément peuplées, en raison des pertes humaines extrêmement élevées qu’elles occasionnent.
L’armée israélienne en a fait usage dans plusieurs quartiers de réfugiés à Ghaza, tuant des centaines de Palestiniens. Ce qui a suscité des réactions de condamnation mais aussi de mise en garde de l’ONU, contre d’éventuels crimes de génocide.
Dans sa livraison de vendredi dernier, le Washington Post a expliqué que «la décision de Biden de poursuivre l’acheminement d’armes vers Israël a été fortement soutenue par de puissants groupes d’intérêt pro-israéliens à Washington, y compris AIPAC (American Israël Public Affairs Committee), qui dépense des dizaines de millions de dollars, au cours de ce cycle électoral pour renverser les démocrates qu’il considère comme insuffisamment pro-Israël».
Ce transfert intervient au moment où Israël est pointé du doigt pour les crimes de génocide qu’elle commet à Ghaza et pour graves autres violations du droit international, malgré les injonctions qui lui ont été imposées par la CIJ (Cour internationale de justice), la plus haute juridiction de l’ONU et surtout une opinion de plus en plus hostile à la guerre.
En effet, mercredi dernier, un sondage (de Gallup) a montré que 55% des Américains désapprouvent les actions militaires israéliennes à Ghaza, soit une augmentation de 10% par rapport au même sondage effectué au mois de novembre 2023.
Il est constaté aussi que 36% des Américains sont d’accord avec l’offensive militaire israélienne à Ghaza, alors qu’ils constituaient la moitié de la population au mois de novembre 2023.
Hier, la presse britannique a fait état d’un document fuité, rédigé par un groupe d’avocats et de juristes, dont le conseiller juridique du gouvernement britannique dans lequel ils affirment qu’Israël «a enfreint le droit international». Par conséquent, ils appellent le gouvernement à «cesser, sans délai, toutes les ventes d’armes à Israël, pour éviter d’être poursuivi pour complicité» dans le génocide en cours à Ghaza.
Alliés indéfectibles d’Israël, les USA constituent le premier fournisseur d’armement de l’Etat hébreu auquel ils octroient annuellement 3,8 milliards de dollars d’aide militaire, suivis de l’Allemagne, mais aussi de l’Italie et l’Espagne, les Pays-Bas et le Canada qui ont suspendu leurs livraisons, en raison de la guerre à Ghaza, ainsi que la France et le Royaume-Uni.
Cesser immédiatement la vente d’armes à Israël
Selon le journal israélien Times of Israël, 250 avions-cargos et une vingtaine de navires avaient été livrés, fin janvier, ainsi qu’une dizaine de milliers de tonnes d’armement et d’équipements militaires, alors que le New York Times a avancé le chiffre de 5000 bombes MK-84 livrées au mois de décembre 2023. Deuxième fournisseur, les livraisons de l’Allemagne ont connu une hausse considérable, notamment après le 7 octobre 2023.
Officiellement, elles ont atteint 326 millions d’euros, mais le gouvernement a déclaré que ces cargaisons ne concernaient que les «biens militaires», tels que des véhicules blindés ou de transport de troupes et de matériel de protection. La semaine écoulée, c’était au tour de l’Australie d’être au centre des critiques et de manifestations populaires persistantes (depuis des mois) devant les entreprises de fabrication militaires, exigeant l’arrêt des exportations d’armes vers Israël.
Chaque semaine, des piquets de grève sont organisés dans des usines à Melbourne, perturbant les activités de l’industrie d’armement qui fabrique principalement les pièces de rechange des avions F-35 utilisés par l’entité sioniste dans ses raids aériens contre la population de Ghaza.
La France, qui fait également partie du club des exportateurs d’armes vers Israël, est elle aussi, depuis quelques jours, au centre de violentes critiques, poussant le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, à admettre «l’envoi de composants de munitions à Israël», tout en insistant sur leur destination de réexportation. Le gouvernement français avait affirmé n’exporter que des équipements défensifs.
La déclaration du ministre des Armées est intervenue à la suite d’une enquête, publiée le 28 mars dernier par l’ONG Disclose, qui prouve que «la société IMI Systems en Israël, réputée fournisseuse de l’armée, a acheté des maillons de munitions fabriqués en France (…). Ces maillons sont conçus pour assembler des cartouches de 5,56 mm en bande, ce qui pose la question de leur utilisation finale.
Malgré les assurances de Sébastien Lecornu et du PDG d’Eurolinks, fabricant des maillons, sur les restrictions d’usage, le manque de surveillance et de contrôle soulève des inquiétudes quant à l’usage réel de ces composants en situation de conflit», a écrit l’ONG.
Lors d’une conférence de presse, le ministre, Sébastien Lecornu, a affirmé que «la France n’exporte aucune arme, aucune munition vers Israël susceptible d’être utilisée dans l’offensive à Ghaza, pas plus que dans les autres territoires palestiniens (..).
On a un dispositif de contrôle des exportations en matière de matériel de guerre et de biens à double usage, parmi les plus approfondis et les plus stricts qui existent (...). L’essentiel du matériel exporté vers Israël consiste en des composants élémentaires, car Israël est une puissance industrielle qui intègre des composants destinés à la réexportation (…).
Notre vigilance sur cette question est toujours pleine». Même si plusieurs pays ont déjà quitté le club des exportateurs d’armement vers Israël, beaucoup continuent à soutenir l’entité sioniste dans sa guerre contre la population civile.
De nombreux Etats mais aussi des ONG et des avocats se préparent à mener une grande bataille judiciaire devant la CPI (Cour pénale internationale) et la CIJ, pour complicité de génocide. Le Nicaragua a déjà fait le premier pas en attaquant l’Allemagne devant la CIJ, alors que des avocats ont engagé une plainte contre le gouvernement britannique pour les mêmes accusations.
Attaque contre des journalistes
L’armée d’occupation israélienne a délibérément bombardé les tentes abritant des journalistes dans la cour de l’hôpital Martyrs d’Al Aqsa à Deir Al Balah et tiré, encore une fois, sur des Palestiniens qui attendaient l’arrivée de l’aide humanitaire, faisant des martyrs et blessés, hier, au 177e jour de son agression génocidaire contre Ghaza.
Les attaques sionistes se poursuivent dans le territoire palestinien assiégé et dévasté, notamment autour de plusieurs hôpitaux. Au moins 75 personnes sont tombées en martyrs dans la nuit dans de nouveaux bombardements et attaques terrestres, pour la plupart des femmes et des enfants, selon le ministère palestinien de la Santé à Ghaza.
Dans un communiqué, le bureau des médias à Ghaza a déclaré que l’entité sioniste avait commis «un nouveau massacre en bombardant les tentes abritant des journalistes et des personnes déplacées à l’hôpital Martyrs d’Al Aqsa». «Nous tenons l’occupation et la communauté internationale entièrement responsable de ce crime», ajoute le communiqué.
Le bureau des médias a également déclaré que plus de 400 personnes, dont du personnel médical, des patients et des personnes déplacées, étaient tombées en martyrs lors du siège de 13 jours du complexe médical Al Shifa dans la ville de Ghaza. Il a ajouté que les forces sionistes détenaient 107 personnes, dont 30 patients et 61 agents de santé, dans des conditions «inhumaines» à l’hôpital.
A Khan Younès, au sud de Ghaza, au moins 13 Palestiniens sont tombés en martyrs hier matin dans une série de frappes aériennes et d’artillerie de l’armée d’occupation israélienne, a rapporté l’agence de presse palestinienne (WAFA). Onze personnes sont tombées en martyrs et des dizaines ont été blessées lorsque les forces sionistes ont pris pour cible des civils à Bani Suheila, à l’est de Khan Younès.
Dans la région d’Al Masawi, à l’ouest de Khan Younès, une femme et sa fille sont tombées en martyrs dans un bombardement d’artillerie, selon WAFA. Les frappes aériennes sionistes ont également visé une tour résidentielle dans le quartier d’Al Asra, dans la ville de Ghaza.
Ces attaques incessantes et le siège sioniste ont aggravé la crise humanitaire et l’acheminement de l’aide à l’intérieur de Ghaza. Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré que cinq personnes sont tombées en martyrs et des dizaines d’autres blessées par des tirs, lors d’une rare distribution d’aide dans le nord de Ghaza.