Cette dynamique diplomatique se veut multilatérale. L’idée, pour Alger, est de se positionner comme un défenseur des intérêts africains, en s’appuyant sur des partenariats solides.
En visite officielle à Brazzaville, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a réaffirmé, mercredi, le caractère dit «exemplaire» des relations entre l’Algérie et la République du Congo. Cette visite, inscrite dans le cadre d’une mission spéciale confiée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, témoigne des ambitions renouvelées d’Alger sur la scène africaine, tant sur le plan bilatéral que multilatéral.
S’exprimant à l’issue de son audience avec le président congolais, Denis Sassou-N’Guesso, M. Attaf n’a pas tari d’éloges sur la qualité des liens unissant les deux pays. «Cette audience s’inscrit dans la poursuite d’une vieille tradition de coopération et de concertation qui caractérise les rapports entre nos deux pays», a-t-il souligné dans une déclaration reprise par l’Aps, soulignant le potentiel «prometteur» d’une collaboration qui ne cesse, selon lui, de gagner en substance.
L’énergie, la géologie, la formation ou encore les affaires territoriales figurent parmi les domaines où la coopération bilatérale est jugée «satisfaisante». Parmi les initiatives les plus attendues figure notamment la réouverture prochaine de la ligne aérienne entre Alger et Brazzaville, un projet qui devrait renforcer les échanges commerciaux et humains.
«Cette question est sur notre agenda», a précisé le ministre, insistant sur la nécessité de «redynamiser» les relations économiques. Cet axe, couplé conjugué à une volonté de diversifier les partenariats, miroite l’ambition de l’Algérie de s’affirmer comme un acteur économique important sur le continent.
Au-delà des questions bilatérales, la visite d’Ahmed Attaf a porté également sur les grands problème et défis auxquels fait face l’Union africaine (UA). La lettre présidentielle remise à Denis Sassou-N’Guesso évoque des sujets tels que l’amélioration de la représentation africaine au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, l’appartenance au G20, ou encore la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Il s’agit là d’une volonté partagée de promouvoir une «appropriation africaine des missions de sécurité et de paix». Ce point est aujourd’hui essentiel dans un contexte où les crises sécuritaires continuent de hanter plusieurs régions du continent. La situation libyenne a justement été un sujet des échanges, tant elle constitue une préoccupation pour Alger et Brazzaville.
Aussi, M. Attaf a-t-il plaidé pour une solution «par et pour les Libyens», soulignant l’importance d’une réconciliation nationale et d’un processus électoral encadré par les Nations unies. Les deux pays convergent également sur un point essentiel : mettre fin aux interférences étrangères, jugées «éléments de complication» par le chef de la diplomatie algérienne. A cet égard, le rôle de Denis Sassou-N’Guesso, président du Comité de haut niveau de l’UA sur la Libye, a été salué par Alger. Cette dynamique diplomatique se veut multilatérale.
En Sierra Leone, un autre envoyé spécial du président Tebboune, Sofiane Chaïb, secrétaire d’Etat auprès du ministère des Affaires étrangères, a remis une lettre au président Julius Maada Bio, soulignant les aspirations algériennes à renforcer les liens avec Freetown. Les discussions ont porté, notamment, sur des dossiers continentaux et internationaux. L’idée, pour Alger, est de se positionner comme un défenseur des intérêts africains, en s’appuyant sur des partenariats solides.
Chaïb reçu par le président tchadien
En sa qualité d’envoyé spécial du président de la République, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaïb, est arrivé à N’Djamena où il a remis à Mahamat Idriss Déby Itno, président de la République du Tchad, une lettre du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a indiqué, hier, un communiqué du ministère.
Lors de cette rencontre, le secrétaire d’Etat a transmis les salutations fraternelles du président de la République à son homologue tchadien, ainsi que sa volonté d’œuvrer de concert avec son frère au renforcement des relations de coopération entre les deux pays, selon la même source.
De son côté, le président tchadien a exprimé sa volonté de poursuivre le travail pour la consolidation des relations de fraternité, de coopération et de solidarité entre les deux pays, ajoute la même source. La rencontre a été également l’occasion d’examiner les moyens de renforcer les relations bilatérales et la coordination sur les plans régional et international, selon le communiqué.