Une véritable opération de destruction massive dans l’enclave assiégée : Plus de 305 000 maisons détruites à Ghaza

13/12/2023 mis à jour: 06:17
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Photo : D. R.

Selon le Bureau des médias à Ghaza, l’aviation militaire israélienne a largué depuis le début de l’agression sioniste plus de 52 000 tonnes d’explosifs sur les infrastructures urbaines de l’enclave palestinienne. Ces bombardements intensifs ont détruit plus de 305 000 maisons.

L’Assemblée générale des Nations unies s’est réunie, ce mardi après-midi, en session extraordinaire d’urgence pour exiger un «cessez-le-feu humanitaire immédiat». En raison du décalage horaire de six heures entre Alger et New York, nous ne sommes pas en mesure d’avancer si la résolution a été approuvée ou pas.

On sait, cependant, que dans tous les cas, les résolutions de l’Assemblée générale de l’ONU à laquelle les 193 Etats membres sont représentés, ne sont pas contraignantes. Donc, même si le texte est adopté à une bonne majorité, il y a fort à parier qu’Israël poursuivra son entreprise de destruction massive à Ghaza avec la bénédiction de son grand allié américain.

Rappelons que c’est l’échec de l’adoption, par le Conseil de sécurité de l’ONU, d’une résolution en faveur d’un cessez-le-feu humanitaire vendredi dernier suite au veto des Etats-Unis, qui a rendu la tenue de cette session extraordinaire nécessaire.

«A la demande de l’Egypte et de la Mauritanie, l’Assemblée générale se réunira mardi 12 décembre (hier, ndlr) pour une session extraordinaire d’urgence pour examiner une résolution demandant un cessez-le-feu humanitaire à Ghaza et la libération de tous les otages», peut-on lire sur le site d’information de l’ONU.

18 412 morts et plus de 50 000 blessés

D’après l’AFP, cette réunion de l’Assemblée générale devait se tenir «juste après la visite de plus d’une dizaine d’ambassadeurs du Conseil de sécurité prévue au point de passage de Rafah, entre l’Egypte et Ghaza». Pour Stéphane Dujarric, porte-parole d’Antonio Guterres, le vote de l’Assemblée générale est tout sauf anodin.

«Même si le Conseil de sécurité est au cœur de notre travail pour la paix et la sécurité, les messages (de l’Assemblée générale) sont aussi très importants» fait-il remarquer, rapporte l’AFP.  Pourtant, Israël continue à fouler aux pieds toutes les résolutions onusiennes et les appels massifs à la retenue. Et ses crimes ne font que s’amplifier.

Selon le ministère de la Santé à Ghaza, un nouveau bilan des tueries israéliennes fait état de 18 412 morts et plus de 50 000 blessés. Au 67e jour de l’agression sioniste correspondant au 12 décembre, 20 personnes ont été tuées et plusieurs autres ont été blessées suite au bombardement d’une zone d’habitation, à Haï Ezzouhour, au nord de Rafah, dans le sud, indique l’agence Wafa.

Six parmi les 20 victimes sont des enfants. Par ailleurs, 15 personnes dont des femmes et des enfants, ont trouvé la mort dans le bombardement qui a ciblé la maison de la famille Salem à Cheikh Radhwan, au nord de la ville de Ghaza. L’aviation israélienne a détruit en outre une dizaine de maisons sans attendre qu’elles soient évacuées à Haï Edaradj et à Al Sahaba, en pleine ville de Ghaza, faisant des dizaines de morts et de blessés.

Plusieurs victimes également, entre morts et blessés, sont à déplorer à Haï Al Shujaiya et Haï Al Zaytoun, à l’est de la ville de Ghaza.  Au camp de Nuseirat, au centre de la Bande de Ghaza, 17 membres d’une même famille, en l’occurrence la famille Abou Al Rouss, ont été tués dans un bombardement israélien, affirment plusieurs sources locales.

«Pas de libération d’otages sans négociations»

A Jabaliya, au nord de la Bande de Ghaza, l’hôpital Al Awda a reçu ce même mardi les dépouilles de 13 victimes, d’après Al Arabiya. Le camp de Jabaliya est assiégé pour le huitième jour consécutif par l’armée israélienne, et «5000 réfugiés abrités dans deux écoles de l’Unrwa, ont été sommés de les quitter» précise Wafa.

L’aviation israélienne a bombardé l’entrée principale de la clinique de Jabaliya, tuant au moins 5 personnes et blessant plusieurs autres. Dans la région centre de la Bande de Ghaza, précisément au camp d’Al Breidj et à Deir El Balah, les frappes israéliennes ont détruit au moins cinq maisons, faisant 9 morts et pas moins de 20 blessés, assure l’agence Wafa.

A Khan Younès, au sud, les frappes aériennes et les tirs à l’artillerie lourde continuent de s’abattre sur les parties centre et ouest de la ville. Ces tirs ont fait au moins deux morts. Dans le camp de Jénine, cette fois en Cisjordanie, quatre jeunes à la fleur de l’âge ont trouvé la mort ce mardi et d’autres ont été blessés suite à une attaque israélienne.

D’après des sources hospitalières mentionnées par Wafa, les quatre victimes ont été exécutées par des tirs de drone. Côté israélien, 105 soldats sionistes ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre à Ghaza, a indiqué ce mardi un porte-parole de l’armée israélienne cité par l’AFP.

Dans un enregistrement audio daté de ce dimanche 10 décembre, Abou Oubeida, le porte-parole militaire des Brigades Azzeddine Al Qassam, a affirmé la destruction de 180 véhicules et engins militaires israéliens en dix jours depuis la fin de la trêve le 1er décembre.

Il a ajouté que les combattants d’Al Qassam ont infligé de lourdes pertes humaines à Tsahal entre morts et blessés. Et à propos des otages, il a déclaré, catégorique : « Ni l’ennemi fasciste et la direction arrogante du corrompu Netanyahu ou le sénile Gallant et ceux qui sont derrière eux et qui les soutiennent parmi les sionistes de la Maison-Blanche, ne pourront récupérer leurs otages vivants sans échange (de prisonniers, ndlr), sans négociations et sans acceptation des conditions de la Résistance et des Brigades d’Al Qassam.»

A signaler que Les Brigades Azzeddine Al Qassam ont fait échec vendredi à un assaut des forces israéliennes pour tenter de libérer un soldat retenu en otage. L’accrochage avec l’armée israélienne a conduit à la mort de l’otage et a causé des pertes significatives aux forces sionistes, en hommes et en matériel.

86 journalistes tués

Pas moins de 86 journalistes ont été tués en Palestine depuis le début de l’agression israélienne contre la Bande de Ghaza. Ce chiffre effarant a été livré ce mardi par le Bureau gouvernemental des médias à Ghaza qui accuse Israël d’avoir  «délibérément» visé les journalistes pour occulter les crimes commis au quotidien par l’occupant sioniste.

«L’armée d’occupation israélienne a délibérément assassiné 86 journalistes pendant la guerre brutale contre la Bande de Ghaza dans le but de taire la vérité et d’empêcher la diffusion de l’information à l’opinion publique régionale et mondiale», a en effet déclaré cette instance dans un communiqué diffusé hier sur Telegram. Le Bureau des médias a publié la liste des 86 confrères assassinés, le dernier étant le journaliste palestinien Muhammad Abu Samra tué dimanche dernier au nord de Ghaza. M. B.

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