Houria Meddahi, nommée ministre du Tourisme et de l’Artisanat dans le nouveau gouvernement, aura la lourde mission d’impulser davantage de dynamique au secteur. Son parcours professionnel plaide en sa faveur, ayant déjà occupé le poste de wali déléguée de la circonscription administrative de Sidi Abdellah (Alger) avant d’être nommée wali de Skikda.
Elle a acquis des compétences solides à l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme, sa formation d’architecte lui a permis d’occuper des postes stratégiques, notamment celui de directrice de l’urbanisme au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme (MHU). Elle aura pour mission de faire bouger les choses et être dans l’action plutôt que dans les réflexes routiniers et administratifs qui ralentissent la concrétisation des objectifs.
La nouvelle ministre, qui a réussi une saison balnéaire plus que correcte à Skikda, devra aussi veiller à mettre les mécanismes nécessaires pour faire émerger davantage le tourisme domestique, élevé au rang de priorité nationale dans le plan d’action du gouvernement. Dès sa prise de fonction, la ministre du Tourisme a affiché une vision ambitieuse pour le secteur.
En déclarant que le tourisme et l’artisanat constituent un «secteur vital et dynamique», elle a mis en lumière l’importance de ces domaines pour le développement économique de l’Algérie. «Nous allons veiller à développer et promouvoir toutes les caractéristiques que Dieu nous a octroyées : un grand pays aux vastes territoires avec une diversité de beauté», a-t-elle mis en exergue, invitant à une valorisation accrue de ces atouts.
En misant sur le tourisme et l’artisanat, l’Algérie entend diversifier son économie et réduire par petites touches sa dépendance aux hydrocarbures. Les recettes générées par ces activités pourraient devenir une source de revenus importante pour les régions reculées, tout en créant des milliers d’emplois directs et indirects.
Elle a exhorté en outre «les cadres et tous les acteurs et investisseurs dans le domaine touristique pour donner la plus belle image de notre pays». D’entrée, la ministre impose son style et insiste sur l’importance de l’implication collective pour relever les défis.
Le succès du tourisme semble reposer, selon elle, sur une collaboration étroite entre les cadres du ministère, les acteurs du marché (hôteliers, artisans et opérateurs touristiques) et les investisseurs.
Une invitation à l’action qui peut servir de catalyseur et inspirer le changement. En appelant à une mobilisation générale, la ministre place le tourisme et l’artisanat au cœur des priorités du développement national. Son message est limpide : chaque acteur, à son niveau, doit contribuer à révéler le véritable potentiel de l’Algérie touristique. Sur le plan de la promotion, notamment à l’international, elle incitera les opérateurs à faire aussi bien, sinon mieux que de nombreux concurrents, tous animés de la volonté de bien faire et d’accaparer l’attention des touristes. Il faut se rendre à l’évidence : la beauté de l’Algérie ne suffit pas pour la relance du tourisme qui reste tributaire, essentiellement, de notre capacité à transformer ce potentiel en produits touristiques.
Il convient aussi d’arrêter de faire l’amalgame entre «développement touristique» et «essor de l’hôtellerie». L’Office national du tourisme (ONT) devra identifier les marchés les plus porteurs et opérer les adaptations qui collent aux nouvelles tendances de la consommation et de la demande internationale, de tenir compte de l’existence de la forte demande de la clientèle nationale et de concilier durablement les demandes nationale et internationale.
La nouvelle ministre doit peser aussi de tout son poids et convaincre le gouvernement pour augmenter le budget du secteur du tourisme qui reste assez modeste au regard des retards à rattraper. Sa nomination intervient dans un contexte de dynamisation du tourisme saharien, boostée, entre autres, par la délivrance du visa de régularisation à l’arrivée et l’augmentation des vols d’Air Algérie, un mouvement qu’elle sera appelée à accompagner et consolider. Longtemps sous-exploité, ce territoire suscite désormais un intérêt grandissant, et sa promotion constitue un axe stratégique pour diversifier l’économie algérienne.