L’investiture de celui qui est qualifié d’ami des pétroliers américains est attendue «avec impatience» par l’industrie du pétrole et du gaz pour savoir quelle direction prendront les marchés dans les jours, semaines et mois à venir.
Cette investiture intervient une semaine après l’application par l’administration Biden de nouvelles mesures restrictives et de sanctions contre le pétrole russe et iranien. Jusqu’à présent, Donald Trump n’a pas commenté ces mesures, mais s’il est plus enclin à trouver des voies de dialogue avec la Russie, sa position vis-à-vis de l’Iran est loin d’être avenante.
En effet, la nouvelle administration américaine a déjà promis d’appliquer «une politique de pression maximale contre l’Iran». Donald Trump a toujours œuvré en faveur d’une baisse des prix du pétrole afin de minimiser les retombées d’une hausse sur la vente de carburants aux consommateurs américains.
Dans le cas d’un durcissement des sanctions contre la Russie et l’Iran, les prix du pétrole vont monter en flèche, prédisent les analystes contrairement au souhait d’un Donald Trump fraîchement installé à la Maison-Blanche. «Avec l’investiture de Donald Trump, tout est possible», prédisent les observateurs qui notent que la légère baisse des prix du pétrole est due au fait que certains investisseurs ont préféré se retirer du marché avant les premières annonces du nouveau président américain.
Le marché pétrolier est très attentif aux conséquences de la guerre commerciale que Trump, une fois élu, veut déclencher avec le reste du monde, surtout avec la Chine et le Canada. Des experts du secteur pétrolier canadien ont exprimé des inquiétudes sur les répercussions des tarifs douaniers sur les exportations du pétrole de l’Alberta.
Non seulement, le marché canadien subira une baisse de la demande de pétrole entraînant une augmentation des stocks dans l’ouest du Canada, mais également une perte pour les consommateurs américains. La menace d’appliquer un tarif douanier de 25% sur le brut canadien sera particulièrement difficile à accepter par les raffineurs américains, car environ 55% de toutes les importations de brut du pays, soit 4,5 millions de barils par jour proviennent du Canada.
Bien que les patrons du schiste américain soient encouragés par le soutien du président Trump, une offre excédentaire de pétrole et une stagnation de la productivité des puits les obligeraient à baisser les budgets de forage. La croissance de la production telle que voulue par Donald Trump engagera une augmentation des dépenses d’investissement de plus de 11 milliards de dollars.
Selon un rapport des analystes de DND, les sanctions contre l’Iran et le Venezuela entraîneraient une perte d’un volume de 1,7 million de barils. Avec le maintien des sanctions contre la Russie, cette situation globale mènera à un prix du baril entre 85 et 95 dollars. D’un autre côté, les droits de douane pourraient perturber les flux commerciaux mondiaux et pèseraient également sur les prix.