Le Conseil de la nation affirme que la résolution du Parlement européen «constitue une immixtion éhontée dans les affaires internes d’un Etat souverain». La Chambre haute du Parlement rappelle que l’Algérie est un pays qui «n’accepte point de diktat ou de protectorat».
Les eurodéputés croient avoir maintenant bonne conscience après avoir voté majoritairement une résolution dans laquelle ils exigent «la libération immédiate et inconditionnelle» de notre confrère El Kadi Ihsane. Ils ne savent pas qu’ils ont davantage compliqué la situation d'El Kadi Ihsane, qui purge une peine de prison de cinq ans (dont deux avec sursis) pour avoir reçu des financements de l’étranger. Jamais les autorités algériennes n’ont cédé devant des pressions extérieures, ni aux tentatives d’ingérence dans les affaires intérieures du pays.
La situation des droits de l’homme au Maroc ne cesse de se dégrader. A l’image de tous les régimes dictatoriaux, celui du royaume chérifien n’admet aucune présence d’une voix discordante dans le pays.
Dans son rapport annuel sur les droits de l’homme dans le monde, Amnesty International dénonce le deux poids deux mesures dans la condamnation des violations des droits humains. Le rapport 2022-2023 de l’ONG, publié le 28 mars dernier, met en évidence l’incapacité de la communauté internationale à s’unir autour d’une application systématique des valeurs universelles de protection des droits fondamentaux.
Le haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, exprime sa préoccupation sur «les restrictions des libertés en Algérie». Intervenant à l’occasion de la 49e session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, où elle a lu le rapport annuel sur la situation dans le monde, elle appelle les autorités algériennes à «changer de cap».
L’Algérie n’est pas loin de devenir la «lanterne rouge» des pays du monde en matière de respect des libertés consacrées par la Convention universelle des droits de l’homme qu’elle a pourtant ratifiée il y a plusieurs années.