Son fils arrêté et des députés l’ont sévèrement critiqué : Ali Aoun dans la tourmente !

11/11/2024 mis à jour: 08:30
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Photo : D. R.

Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, un des importants départements ministériel, est dans la tourmente.  Il fait l’objet, non seulement de critiques acerbes des députés au niveau de la Chambre basse du Parlement, à l’occasion du débat autour du projet de loi de finances (PLF) 2025, mais aussi d’une campagne sur les réseaux sociaux, liée à l’arrestation de son fils.

Des rumeurs évoquent également le placement sous contrôle judiciaire de sa fille. Mais les proches du ministre réfutent cette dernière information. En effet, une source proche d’Ali Aoun a, certes, confirmé la détention provisoire de son fils, mais a démenti catégoriquement la mise sous contrôle judiciaire de sa fille, cadre supérieur au sein du groupe Saidal. «Tout ce qui s’est dit sur sa fille est infondé. Elle n’a rien à avoir ni de près ni de loin avec les affaires de corruption ou autre dossier de malversation.  Elle n’a ni été entendue par la justice ni mise sous contrôle judiciaire.

Ce ne sont que des rumeurs», affirme notre source qui, par contre, confirme le placement en détention du fils du ministre. «Le dossier de son fils est connu, puisque la justice s’en est saisi», affirme notre source.  Le fils d’Ali Aoun a été arrêté et placé en détention provisoire, le 30 octobre dernier, par le pôle économique et financier de Sidi M’hamed, et ce, «pour corruption», «enrichissement illicite», «trafic d’influence» et «abus de confiance et de pouvoir».

Selon nos sources, plusieurs personnes de haut rang sont impliquées dans cette affaire de corruption de grande ampleur. En plus du fils d’Ali Aoun, figurent des responsables des entreprises de  Sider El Hadjar et d’une filiale  du Groupe des industries métallurgiques et sidérurgiques (Imetal), et de l’entreprise  publique économique (EPE) Fondal, filiale spécialisée dans la production et commercialisation des produits de fonderie, notamment les pièces moulées en fonte, en acier et en métaux non ferreux. Parmi les mis en cause figure également un homme d’affaires influent, bien connu dans la ville d’Oran, et un ami très proche du fils d’Ali Aoun «Nounou Manita». 

L’enquête menée par les services de sécurité a révélé que «Nounous Manita, et plusieurs dirigeants d’entreprises ont conclu des contrats illégaux avec des filiales du groupe Imetal, l’un des géants de l’industrie métallurgique en Algérie».  Nounous Manita aurait même admis, lors de son interrogatoire, avoir versé une somme d’argent au fils d’Ali Aoun, dans ce qui semble être un échange de faveur visant à faciliter certaines transactions.

Les investigations des services de sécurité ont été élargies à d’autres secteurs dépendant également du ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique. Les secteurs de l’automobile et de la pharmaceutique gérés par le ministre Ali Aoun sont désormais au centre de cette affaire.

Violemment chargé à l’APN

Il y a une dizaine de jours, plusieurs membres de la commission chargée de l’attribution des agréments aux concessionnaires automobiles ont été auditionnés. Les enquêteurs se penchent sur les procédures d’octroi des licences aux entreprises spécialisées dans la commercialisation de voitures de tourisme.

A ce sujet et durant les trois jours du débat autour du projet de loi de finances (PLF) 2025, Ali Aoun a été violemment chargé. Des députés ne l’ont pas ménagé. «Vous êtes à la tête du ministère depuis deux ans, j’aimerais bien savoir si vous avez réglé ne serait-ce qu’un seul problème du secteur.

Je me demande ce que vous avez donné à votre pays pour améliorer le climat des affaires», assène le député Hadj Cheikh Barbara du Front d’El Moustakbal. Poursuivant sur sa lancée, ce dernier rappelle à Ali Aoun «qu’à son arrivée au département de l’Industrie, l’Algérie était classée à la 156e place au monde et aujourd’hui, elle est à la 157e sur 180 pays.

Tout cela malgré la disponibilité des ressources financières et la volonté de fer du chef de l’Etat». Nombreux aussi sont les députés qui ont reproché au ministre son «arrogance» : «Il a dit aux journalistes qu’il en avait assez et qu’il était fatigué du dossier des véhicules. Est-il normal qu’un citoyen paie à l’avance le prix de la voiture et doit attendre des mois sans la recevoir.

On s’adresse au ministre et non à la personne», lancent ces députés. Les parlementaires affirment à l’adresse d'Aoun et d’autres ministres que l’Algérie a besoin de «commandos et non pas des hommes qui cherchent des postes et des privilèges, tout en refusant de signer des décisions sous divers prétextes infondés».

Par ailleurs, une source proche d’Aoun l’a défendu, expliquant que le dossier de l’automobile est du ressort exclusivement du département du Commerce. «Le secteur de l’Industrie est chargé de la construction, de l’industrie. Il n’a pas pour prérogatives de délivrer des autorisations d’importations.

Des agréments ont été donnés à des constructeurs et le ministère est en train de suivre leur travail», précise notre source. Et d’ajouter : «Lorsqu’on donne des agréments aux concessionnaires, on ne leur donne pas les quotas pour l’importation, cela ne relève pas des prérogatives du ministère de l’Industrie.  C’est ce que les députés et les Algériens doivent comprendre et savoir.» 
 

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