Le chef de mission de l’ambassade d’Algérie à Washington, Sabri Boukadoum, a, dans un entretien accordé à USA Today-Business Focus, affirmé que les investissements américains en Algérie «augmentent, en particulier dans le secteur de l’énergie».
Il a rappelé, à ce propos, que les Etats-Unis «sont un partenaire clé de l'industrie énergétique algérienne depuis plus de 60 ans». «Nous assistons aujourd’hui à une diversification des investissements qui vont au-delà de l’énergie, et ce, dans des secteurs tels que l’agriculture et les énergies renouvelables», a-t-il souligné. Se disant optimiste quant à l’avenir des relations entre l’Algérie et les Etats-Unis, M. Boukadoum a fait savoir que Washington et Alger ont des engagements en cours dans divers domaines. «Nous avons des engagements en cours à Washington et en Algérie dans divers domaines. Notre calendrier est chargé et nous sommes déterminés à atteindre nos objectifs stratégiques. Nous restons optimistes quant à l’avenir», a-t-il déclaré. En réponse à une question sur les opportunités d’investissement dans le pays, M. Boukadoum a indiqué que l’Algérie «est une terre d’opportunités en raison de son vaste territoire : plus grand pays d’Afrique, du monde arabe et de la région méditerranéenne». «Nous avons une population jeune, des ressources naturelles abondantes et un large éventail d’opportunités d’investissement», a-t-il fait savoir. Et d’enchaîner : «L’énergie reste en tête de nos priorités d’investissement, mais l’agriculture est également un secteur en pleine expansion. Par exemple, une entreprise privée algérienne importe actuellement 25 000 vaches américaines, ce qui marque une étape importante dans la collaboration agricole.»
«L’Algérie a toujours respecté ses engagements»
Pour lui, l’un des défis auxquels le pays est confronté est qu’il n’«est pas largement reconnu comme une destination clé pour les investissements, en partie à cause de l’impact de la ''décennie noire'' du terrorisme dans les années 1990». Toutefois, a-t-il poursuivi, l’Algérie «est aujourd’hui un pays sûr et nous assistons à une augmentation du tourisme. Nous organisons des visites pour les voyagistes afin qu’ils découvrent l’Algérie et qu’ils puissent prendre de bonnes décisions plutôt que de se fier à des perceptions dépassées». Outre l’énergie et l’agriculture, M. Boukadoum a fait remarquer qu’il existe d’importantes opportunités d’investissement dans le secteur minier, en particulier dans le Sahara et le nord de l’Algérie. «De nombreux investisseurs influents et fortunés s’intéressent au pays», a-t-il confié au journal. Toujours au chapitre économie, M. Boukadoum a mis en avant l’excellence des relations commerciales entre les deux pays. «L’Algérie a toujours été un partenaire commercial majeur des Etats-Unis. Il y a 15 à 20 ans, les Etats-Unis étaient notre premier partenaire commercial, avec des volumes d’échanges annuels de 18 à 20 milliards de dollars. Si la production nationale d’énergie des Etats-Unis a modifié les équilibres commerciaux, le pétrole algérien reste très apprécié en raison de sa faible teneur en soufre et de sa qualité supérieure, qui lui vaut une prime de 2 à 3 dollars par baril», a-t-il soutenu.
Pour l’ancien ministre des Affaires étrangères, l’Algérie se développe aussi dans les énergies renouvelables, «au-delà des combustibles fossiles». «Avec 330 jours d’ensoleillement par an, le Sahara offre un potentiel important pour l’énergie solaire. Nous investissons également dans l’hydrogène – carburant de l’avenir – et explorons l’extraction de minéraux de terres rares», a-t-il dit. «Par-dessus tout, l’Algérie a toujours respecté ses engagements en matière de sécurité énergétique.
Même pendant les périodes difficiles, nous n’avons jamais manqué d’approvisionner nos partenaires. Alors que la demande d’énergie algérienne augmente, nous restons déterminés à fournir des ressources fiables et durables à l’Europe et au-delà», a-t-il souligné.
Sur un autre plan, le chef de mission de l’ambassade d’Algérie à Washington a évoqué le scénario géopolitique mondial actuel et son impact sur l’Algérie. «Le monde évolue rapidement, mais en ce qui concerne l’Algérie, nous continuerons à nous engager avec la nouvelle administration américaine, a-t-il expliqué. Des appels ont déjà eu lieu entre le nouveau secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, et (notre) ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf. J'ai eu de nombreuses discussions avec la nouvelle administration au sujet de la coopération actuelle et future. Nous restons ouverts et optimistes. Notre objectif est de renforcer les relations bilatérales et de contribuer à la sécurité mondiale.» M. Boukadoum a, en outre, évoqué la coopération militaire entre Alger et Washington ainsi que la visite en Algérie du général Michael Langley, commandant du Commandement américain pour l’Afrique, effectuée le 22 janvier dernier. «Nous avons récemment signé un protocole d’accord avec le département américain de la Défense par l'intermédiaire de sa branche africaine, l’Africom.
Cet accord ouvre de nouvelles voies de coopération. Nous avions déjà une forte collaboration, notamment en matière d’opérations de recherche et de sauvetage et de partage de renseignements, mais notre partenariat s’étend également à la sécurité au Sahel», a-t-il précisé.