Refonte du système éducatif, gestion des œuvres sociales, violence en milieu scolaire, réorganisation des examens officiels (bac et BEM), statut particulier des travailleurs de l’éducation et régime indemnitaire, sont entre autres les préoccupations soulevées par les syndicats du secteur de l’éducation reçus tout à tour par le ministre de l’Education nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui.
Ces réunions interviennent dans le cadre de la série de rencontres bilatérales lancée par le ministère de tutelle avec les partenaires sociaux, depuis le 5 décembre, et ce en concrétisation de son engagement pris le 30 novembre dernier, lors de la rencontre «protocolaire» qu’il a eue avec les 29 responsables d’organisations syndicales du secteur de l’éducation.
Selon le premier responsable de ce département, cette démarche constitue «un espace utile de concertation» sur les questions socioprofessionnelles et «une opportunité» pour soulever et examiner leurs préoccupations pour leur prise en charge. Ce qui est, de l’avis de M. Saâdaoui, essentiel «pour aplanir les difficultés au service du secteur de l’éducation et de son personnel».
De leur côté, les syndicats ont qualifié cette initiative de «pas important pour rétablir la confiance entre le partenaire social et le ministère dans l’instauration des règles de communication, en vue d’œuvrer au règlement des problèmes soulevés dans le domaine».
«Nous avons discuté des dossiers anciens et nouveaux»
Samedi, le ministre s’est entretenu avec le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) et des membres de son conseil national. Il a également reçu le président du Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l’éducation nationale (SNCCOPEN) et son staff. Ces derniers ont exposé des doléances portant essentiellement, sur leurs missions, la formation, les mouvements de transfert, les conditions de travail dans certaines wilayas. Parmi les préoccupations soulevées, figurent aussi la conférence nationale pour l’évaluation de la transformation numérique dans le secteur de l’Education, en plus de certaines questions locales d’ordre social et des dossiers individuels à examiner.
De leur côté, les responsables du SNTE ont évoqué des questions liées à l’aspect pédagogique et éducatif, notamment la méthodologie, la surcharge des classes, l’évaluation des acquis de fin de cycle primaire, avec formulation de certaines propositions. Ils ont également exposé des problèmes relatifs au volet socioprofessionnel, en définissant la position du syndicat par rapport au dossier des œuvres sociales. Dans ses réponses le ministre a expliqué que le traitement de ces questions «se fera selon leur nature», précisant que son département interviendra directement dans les dossiers nécessaires, en tenant le partenaire social informé des modalités suivies.
«Les partenaires sociaux seront associés au traitement des préoccupations socioprofessionnelles posées et à l’examen des propositions concernant différents dossiers, et ce, dans le cadre des efforts du ministère pour l’instauration et la diffusion de la culture de l’action participative et de concertation dans le respect mutuel et le respect des textes législatifs et organisationnels en vigueur», insiste le ministre. Bien avant, le ministre et ses cadres se sont entretenu avec le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef).
«Nous avons discuté des dossiers anciens et nouveaux, dont la nécessité de revoir les primes non étudiées, octroyées aux établissement scolaires, de certains directeurs de l’éducation corrompus et incompétents et qui gèrent les directions de l’éducation comme leurs biens», précise Boualem Amoura, SG de cette organisation. L’examen d’évaluation des acquis, la réforme du système éducatif, le statut particulier et le régime indemnitaire ont été remis sur la table. «Pour le statut et le régime indemnitaire, le ministre a annoncé qu’ils sont tous les deux auprès du secrétariat du gouvernement, qui les soumettra au Conseil des ministres.
Pour les dossiers communs, il a répondra lorsqu’il aura terminé les réunions bilatérales avec tous les syndicats et qu’un procès verbal de réunion sera établi et cosigné conjointement avec les responsables des syndicats. Certes, la tutelle a ouvert le dialogue, c’est une bonne chose. Pour le moment c’est le wait and see !» note Amoura.