Restauration d’édifices historiques dans La Casbah (*) : Palais Hassan Pacha, Dar Ahmed Pacha et les autres…

01/12/2024 mis à jour: 17:05
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Deux palais font l’objet de restauration, en l’occurrence Dar Ahmed Pacha, sis dans l’îlot Souk El Djemaâ (ex-Sockgemah), dont la construction remonte au XVIe siècle, et l’autre joyau architectural qu’est le palais Hassan Pacha – mitoyen de la mosquée Ketchaoua – qui date de la fin du XVIIIe siècle, dont l’opération de restauration est menée à pas comptés.
 

 

Après la restauration de nombre de palais historiques au niveau de l’ancienne médina (**) El Djazaïr, dont Dar Essouf, Dar El Cadi, Dar Mustapha Pacha, pour ne citer que ceux-là et livrés il y a plus d’une quinzaine d’années et quelques maisons historiques, fraîchement réhabilitées et qui avaient abrité des moudjahidine de la guerre de Libération nationale, deux autres palais font l’objet de restauration.

 Il s’agit du palais Hassan Pacha qui date du XVIIIe siècle (vers 1790) et de Dar Ahmed Bey, qui est également un palais, dont la construction remonte au XVIe siècle. Le premier édifice, qui est mitoyen de la mosquée Ketchaoua, connaît des travaux de restauration menés visiblement à pas comptés. 

La clôture de sécurité est plantée depuis plus de cinq ans, et aucune information n’est mentionnée sur le panneau quant à la date de livraison de ce joyau architectural dont la façade, faut-il rappeler, fut requalifiée par l’administration coloniale au XIXe siècle dans un style mauresque et néo-gothique.

 Les travaux qui semblent s’éterniser renseignent vraisemblablement sur la complexité de l’opération à laquelle fait face le maître d’œuvre, apprend-on, notamment au niveau de l’étanchéité des combles, à l’image d’ailleurs du musée des arts et traditions populaires dit Dar Khdaoudj El Aâmia ou encore le MaMa dont les travaux font du surplace, suite à l’endommagement généré par les fuites d’eau sur une partie de la structure, selon une source proche du dossier. 

Le second palais, qui élit ses quartiers dans l’îlot Souk El Djemaâ (Sockgemah), à la rue Hadj Omar (ex-Bruce), mitoyen de l’ancienne bâtisse du siège de la daïra qui, elle aussi, fait l’objet de restauration, est ce bel édifice qu’on nomme Dar Ahmed Pacha, avec son patio, ses colonnes en marbre ornées de feuilles d’acanthe et ses pièces dont les plafonds sont enjolivés d’une boiserie finement ciselée et d’un revêtement en stuc qui habille les faux cintres. La balustrade chantournée qui a échappé à l’usure du temps, conjuguée à la belle céramique aux motifs végétalisés qui tapissent ses murs rajoutent à la magnificence du lieu, dont le dernier pensionnaire est la direction du Théâtre national. 

Seul bémol dans cette remarquable demeure, dont le maître d’œuvre Yahiaoui, qui a gagné, faut-il préciser, beaucoup en matière de restauration et qui est intervenu dans nombre de chantiers qui relèvent du patrimoine immobilier historique, est cette transformation et le rajout effectués gauchement par l’administration coloniale au niveau de certains éléments architectoniques, qu’il faudra désormais réhabiliter en lui restituant son authenticité. 

Cet ouvrage, qui rentre dans le périmètre du secteur sauvegardé de La Casbah et dont la restauration est prise en charge par la wilaya – au même titre d’ailleurs que d’autres monuments et maisons historiques – sera réceptionné dans quatre ans environ, apprend-on du conducteur des travaux.Farouk Baba-Hadji
 

 

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(*) et (**) L’usage populaire a voulu que le nom Casbah qui est la citadelle (Dar Essoltane juché sur les hauteurs d’El Djazaïr dont la superficie est de 9,100 m2) se substitue à l’appellation – à tort – de l’ancienne médina qui s’étend sur quelque 
545 000 m2. Le terme Casbah, qui a été généralisé par le général De Bourmont, reste, toutefois, biaisé, et donc inacceptable, selon les puristes.

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